DÉMONSTRATION DE FORCE DES MALIENS : Paris dans l’accablement et l’adynamie ?  

Le peuple malien a répondu à l’appel des autorités de la transition ce vendredi 14 janvier 2022 à la Place de l’indépendance après les sanctions issues du double sommet Cedeao – Uemoa. C’était une démonstration de force qu’ont laissé voir les Maliens aux yeux de Paris et des chefs d’État des deux organisations sous régionales.  

Une vraie démonstration de force de toutes les forces vives de la nation en ces instants décisifs de la patrie. Comme un seul homme, les Maliens ont fait vaciller les champs Élysée lors de ce rendez-vous patriotique du 14 janvier 2022 au monument de l’indépendance. Sur certaines banderoles, on pouvait lire des propos méprisants à l’encontre de la France, sans oublier son passé colonialiste à vouloir contrôler tout en Afrique, en particulier au Mali. Elle veut asseoir davantage sa volonté paternaliste à l’égard des États africains.

Ce que l’Élysée comptait faire de ce pays béni, de cette terre de grands empires, du Songhoï au Macina en passant par celui du Mali serait finalement tombé à l’eau ou voué à l’échec, cette fois-ci pour de bon.

La réaction ? Elles n’ont pas tardé à voir le jour. Les autorités françaises en froid avec celles du Mali, ont réagi non seulement par le biais du président Emmanuel Macron, mais aussi par Jean-Yves Le Drian lors de la réunion de la diplomatie européenne. Lors de cette réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) du jeudi 13 au vendredi 14 janvier à Bresten en France, le ministre français Jean-Yves Le Drian s’était prononcé avec ironie sur les manifestations du vendredi au Mali. « La raison qui est invoquée d’allonger la transition, c’est des raisons de sécurité, je pense que si on est en sécurité pour manifester, on doit sûrement être en sécurité pour voter», a martelé le chef de la diplomatie française.

Il a ensuite précisé que le prochain G5 Sahel sera  rapidement suivi par une réunion de la coalition internationale. Josep Borrell va prochainement organiser une réunion avec les ministres des pays du G5 Sahel. «Si les Européens ont confirmé leur volonté de maintenir une présence au Mali, c’est dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pas pour autre chose»,  a-t-il ajouté.

Et si la réunion de la coalition internationale sellait le sort de l’opération conjointe des pays membres du G5 sahel avec la force Barkhan, est-ce que cela arrange les 5 pays ? Ou feront-ils en sorte de s’allier entre eux sans l’implication de Paris ? Néanmoins, avec la force de frappe qu’a montrée le peuple malien, en se liguant pour une seule cause, la tâche va être difficile pour la France de faire des partenariats avec le Mali. Si d’ailleurs elle ne fait pas attention, elle risque de perdre des pays francophones qu’elle a colonisés dans le temps. Comme l’avait prédit, avant de passer l’arme à gauche, l’ancien ministre de Modibo Kéita, l’écrivain Seydou Badian, auteur de l’Hymne de la République du Mali.

La France risque de sombrer terriblement pour avoir tenu des attitudes absurdes à l’encontre du peuple malien. Et d’autres pays pourraient imiter le cas malien.

Moriba DIAWARA