Réunis au sein d’un regroupement dénommé ‘’Cadre d’échanges des partis et regroupements des partis politiques pour une transition réussie au Mali’’, les partis politiques ont tenu un meeting le samedi 6 novembre 2021 au Palais de la Culture. Dans une déclaration, ces politiques sont très sévères avec le gouvernement de l’actuel Premier ministre, Dr Choguel K. Maïga. Que ce soit la “révision exceptionnelle des listes électorales, de l’audit du fichier électoral, de la tenue du scrutin référendaire’’, rien ne bouge alors que l’on se dirige vers le délai de la transition. L’actuel gouvernement “n’a posé aucun acte pouvant rassurer l’opinion nationale et internationale sur sa volonté de respecter le délai de la transition’’, souligne la déclaration.
Les amis de l’actuel Premier ministre de la transition, Choguel Kokala Maïga, l’ont-ils lâché ? C’est le moins que l’on puisse dire au regard des déclarations que certains de ces amis du M5-RFP font depuis un moment. En effet, certains de ces amis d’hier, tel Cheick Oumar Sissoko, ne sont plus dans la dynamique impulsée par Choguel depuis sa nomination le 7 juin 2021 à la Primature. Le Cadre d’échange des partis et regroupements des partis politiques pour une transition réussie au Mali, qui regroupe presque les dignitaires de l’ancien régime et les mécontents du M5-RFP et d’autres, prépare une descente sur la place de l’indépendance. Selon eux, de la nomination de Choguel à ce jour, “nous assistons avec regret à une remise constante des délais du chronogramme reconduit par le gouvernement de Moctar Ouane’’.
“Qu’il s’agisse de la révision exceptionnelle des listes électorales, de l’audit du fichier électoral, de la tenue du scrutin référendaire ou encore des actes devant être posés dans le cadre des préparatifs des élections présidentielles et législatives de février 2022, le gouvernement de Choguel Kokala MAÏGA n’a posé aucun acte pouvant rassurer l’opinion nationale et internationale sur sa volonté de respecter le délai de la transition’’, dénoncent-ils. Et, en lieu et place de ce travail qui devrait être fait, Choguel brandit les Assises Nationales de la Refondation comme la panacée aux maux qui minent notre pays’’.
Il est accusé d’avoir mis de côté le ministre chargé d’organiser les élections, mais aussi “ignoré’’ les différentes rencontres ayant définis les conditions d’organisation d’élections, “le gouvernement Choguel a décidé de la création et la mise en œuvre d’un organe unique de gestion des élections contre la volonté de la majorité de la classe politique et de la société civile ainsi que des techniciens du MATD’’.
Comme corolaire, “le scrutin référendaire prévu le 31 octobre 2021 n’a bien sûr pas eu lieu’’, la mise en œuvre de l’Organe en charge des élections devant se terminer le 10 octobre 2021 s’est muée en une série de propositions contestées pour son manque d’inclusivité.
Pire, ces politiques affirment avoir assisté à des déclarations à travers les médias, spécifiant que « les élections ne sont pas une priorité » et que tous ces « détails » de chronogramme électoraux seraient données au Peuple malien et à nos partenaires par les conclusions des Assises Nationales de la Refondation dont les conclusions seront connues en janvier 2022.
Les Partis politiques et Regroupements de Partis politiques du Cadre pour une Transition Réussie au Mali, affirment ne plus comprendre “la logique totalement contradictoire du Gouvernement mettant en danger l’évolution de la transition et les relations avec nos partenaires concernant le Chronogramme électoral, les réformes institutionnelles et la révision des textes’’ et insiste toujours sur le rejet du “type d’Organe Unique de Gestion des Élections du Gouvernement envisagé au forceps par le Premier Ministre Choguel’’.
Pour ces partis et regroupements de partis, l’indépendance, l’autonomie, la transparence, le type de structure, la composition, l’organisation, la désignation de ses membres “restent toujours flous et clivants et le temps imparti est insuffisant pour sa mise en place’’.
Au lieu d’un Organe Unique pendant cette période de transition, le gouvernement doit en plus des structures déjà opérationnelles renforcer la CENI en lui confiant, notamment, la mission de contrôle de toutes les opérations électorales.
“Durant la rencontre du 20 aout 2021 avec les Partis politiques, et ce, malgré la forte recommandation du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, concernant l’inclusivité et le consensus, le Premier Ministre a tout simplement décidé unilatéralement de l’« irréversibilité» de l’AIGE’’, indique la déclaration. La promesse de publication du calendrier électoral avant la fin du mois d’Octobre 2021 n’est pas tenue.
“Nous tenons le Premier Ministre Choguel Kokalla MAIGA pour seul responsable des conséquences du non-respect des engagements pris devant la communauté internationale’’, pointe les partis politiques.
Ainsi, face aux dangers que le non-respect du chronogramme en particulier et du délai de la transition en général peut faire peser sur notre pays, les conséquences de l’insécurité grandissante (récoltes brûlées à longueur de journée, les enlèvements des personnes et de leurs biens…), la cherté de la vie et de la flambée des prix des denrées de première nécessité, le front social qui est en ébullition… les partis du Cadre d’Échange pour une Transition Réussie au Mali exige “du gouvernement malien le respect de ses engagements vis-à-vis du peuple malien et de la communauté internationale’’. Les partis politiques demandent au Gouvernement de se ressaisir et de faire ce qui est réalisable et prioritaire dans les délais impartis pour le bien du peuple. “Aucune nation ne s’est construite sur le mépris, la revanche et le favoritisme’’, souligne la déclaration.
Bourama Keïta LE COMBAT