La gestion de l’Ambassade du Mali au Congo Brazzaville pendant les exercices 2016, 2017, 2018 et le 1er trimestre 2019, n’a pas été libre encore moins transparente. D’où le lieu pour le Bureau du Vérificateur Général (BVG) de mettre à nu dans son rapport 2020, un trou de 391,94 millions FCFA dans la caisse.
Pendant la période sous revue, l’Ambassade du Mali à Brazzaville a délivré 29 159 cartes d’identité consulaires. Le montant total des recettes et des dépenses sur la période sous revue s’élèvent, respectivement, à 1,8 milliards FCFA (1 808 619 075F) et à 1,6 milliards (1 689 662 224F). Les recettes se décomposent en transferts de fonds du Trésor Public pour 1,5 milliards FCFA (1 534 571 925F) et en recettes propres pour 274 millions (274 047 150 FCFA).
Les travaux de la mission du BVG ont concerné les dépenses de personnel, de fonctionnement, d’investissement ainsi que les envois de fonds par la PGT, les recettes de chancellerie et de vente de timbres. Ils ont mis à nu, des irrégularités d’ordre administratif relevant des dysfonctionnements du contrôle interne.
Il s’agit de la non prise d’un arrêté conjoint fixant le plafond des avantages accordés au personnel diplomatique par le ministre chargé des Affaires Étrangères et celui des Finances ; du non-respect du cadre organique de l’Ambassade ; de la non-tenue des registres comptables et du non-respect du montant plafond de disponibilités autorisé à être détenu en espèces par le Secrétaire Agent Comptable. Ce dernier n’a pas respecté aussi le plafond de paiement en espèce des salaires. Aussi, la mission a relevé que l’Ambassadeur, Bakary Bocar Maïga, n’a pas établi des contrats de travail conformes à la convention d’établissement. Pire, que les quittances non utilisées en fin d’année ne sont pas annulées, en même temps, qu’il n’y a pas eu de mise en concurrence des fournisseurs.
Au niveau des irrégularités financières, le BVG a constaté des recettes autoconsommées de plus de 216 millions FCFA (216 490 150 F) sans autorisation sur la période sous revue ; des recettes propres non déclarées d’un montant total de 19 198 850 FCFA ; des salaires et avantages indûment payés à trois agents diplomatiques après abrogation de leurs actes de nomination. Le montant total est de 139,5 millions FCFA (139 563 172F) sur lesquels 92,2 millions de nos francs (92 261138 F) ont été versés au Conseiller consulaire, 46,3 millions FCFA (46 317 302F) pour l’Agent consulaire et 984 732F pour un autre Agent consulaire.
Autres irrégularités décelées par le Végal, l’Ambassadeur Bakary Bocar Maïga n’a pas réclamé le remboursement des frais médicaux à la compagnie d’assurance pour un montant de 1 113 449 FCFA ; non plus, il n’a pas récupéré les cautions à la suite de la libération des logements loués à 12,6 millions FCFA. Toujours par rapport à la location, il a été constaté que le Secrétaire Agent Comptable a doublement payé les frais de location du mois de juin 2017 de l’appartement de l’Ambassadeur, Son Excellence Bakary Bocar Maïga. En effet, il a payé la Facture n°020/17 en date du 29 mars 2017 relative aux loyers des mois d’avril à juin pour un montant de 4,5 millions FCFA soit 1,5 millions par mois. De même, il a payé la Facture n°035/17 du 30 juin 2017 relative au loyer du même mois de juin, d’où un double payement pour un montant de 1,5 millions FCFA.
De même le Secrétaire Agent Comptable a accepté des pièces justificatives irrégulières d’indemnités de déplacement et de mission pour 1 478 500FCFA. Le montant total de ces irrégularités financière se chiffre à 391,94 millions de FCFA (391 944 121F).
Pour tous ces manquements à l’orthodoxie financière de l’Ambassade du Mali à Brazzaville, le Vérificateur général a transmis son rapport d’enquête à la justice malienne, afin que les responsables de la Chancellerie, rendent à César, ce qui n’est pas à eux.
Youssouf Konaré LE NOUVEAU REVEIL