samedi 23 novembre 2024
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Bamako et Alger resserrent les liens: Paris grelotte

 

 

L’Envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel et l’Afrique a été reçu par le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, le mardi, 05 octobre 2021, à la primature. Le diplomate algérien a été ensuite reçu par le Président de la transition, Colonel Assimi Goïta. Au sortir de ces rencontres, le discours est limpide comme l’eau de roche. Pas question d’accepter les discours colonialistes de l’Occident envers les pays africains. “Nous, partenaires étrangers, avons besoin de décoloniser notre propre histoire. Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements et de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l’Occident’’.

SEM Boudjemâa Delmi, envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel et l’Afrique qui occupe également la fonction de président du Comité de Suivi de l’Accord, a été reçu le lundi, 04 octobre 2021, par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

Au cœur des échanges entre les deux personnalités, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la lutte contre le terrorisme et l’intégrité territoriale du Mali. “Nous voulons absolument que le Mali puisse être préservé dans son unité  territoriale, dans son unité nationale. Le Mali est un pays souverain et nous devons absolument faire en sorte qu’il le reste’’, a déclaré SEM Delmi à la presse à sa sortie d’audience.

Dans ces propos, le chef de la diplomatie algérienne a souligné l’importance de sa visite auprès des autorités de la transition. Cette présence pour “témoigner la solidarité agissante au peuple et au gouvernement maliens en cette période de l’histoire contemporaine de votre nation sœur avec laquelle nous avons un destin commun. Les Algériens lisent dans leurs livres d’histoire la contribution inestimable qu’a apportée le Mali à travers la décision souveraine du Président Modibo Keïta, en 1960 après l’indépendance du Mali, d’ouvrir à l’Armée de Libération Nationale Algérienne, la frontière commune afin que notre armée de libération puisse ouvrir un front contre le colonialisme pour l’indépendance de l’Algérie qui était inévitable’’, a-t-il souligné.

Cette visite se tient au moment où le Mali et l’Algérie, deux pays africains et limitrophes, sont en mauvaise passe avec la France, leur ancien colonisateur dont l’histoire reste fâcheuse et aussi vive dans les mémoires à travers les générations. Alors que la Mali, à travers son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, avait qualifié à la tribune de l’ONU le départ de l’armée française des régions du nord d' »abandon en plein vol », Paris est rentré dans une colère, proférant des propos qualifiés par Bamako d’“inamicaux’’. Au même moment,  les relations entre Paris et Alger sont très tendues depuis quelques jours. Cette situation fait suite aux déclarations d’Emmanuel Macron évoquant “un système politico-militaire’’ au pouvoir à Alger. Après ces propos, l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Une décision qui intervient au moment où la France prévoit d’alléger son dispositif militaire au Mali.

Renforcement des liens historiques

Le diplomate algérien a rappelé les liens historiques entre l’Algérie et le Mali à travers les villes de Tombouctou, de Gao et de Kidal où était installée l’unité de l’état-major du MNL. Cette histoire commune, selon le diplomate algérien, “fonde une solidarité réelle et dans l’épreuve par laquelle la République du Mali était prête à payer un prix’’.   Pour lui, l’Algérie d’aujourd’hui est fidèle et reconnaissante envers  le peuple malien de “l’épopée libératrice’’.

Fin de la domination française

“Nous, partenaires étrangers, avons besoin de décoloniser notre propre histoire. Ils ont besoin de se libérer de certains attitudes, de certains comportements et de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérentes portée par la prétendue mission civilisatrice de l’occident qui a été la couverture idéologique utilisée pour essayer de faire passer le crime contre l’humanité qui a été la colonisation de l’Algérie, du Mali et tant de peuple africains.’’

Il pense que la décolonisation doit s’opérer et s’annonce comme une priorité pour faire en sorte que cette “faillite mémoriale’’ qui est malheureusement intergénérationnelle pour les acteurs de la vie politique françaises parfois au niveau le plus élevé.  C’est cette “faillite mémorielle’’ qui pousse certains pays dans des crises malencontreuses. Et, donc, cela à l’entendre, “devrait pouvoir s’assainir dans un respect inconditionnel, mais l’acceptation de partenariat sur une base de stricte égalité. Dès lors que nous savons que dans les relations que nous constituons avec le partenaire français, il y a une logique de donner et de recevoir, il n’y a pas de cadeau ni d’offrande à sens unique. Ce qu’il y a, c’est des intérêts stratégiques, économiques  qui ne peuvent durer ni subir des épreuves’’, a-t-il souligné.

L’envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel et l’Afrique a souligné son attachement à l’indépendance car, en tant qu’Africain,  il a réaffirmé le soutien de l’Algérie au Mali. “Nous nous tenons aux côté du Mali, un pays frère et nous rappelons bien à qui veut l’entendre la voix de la raison que l’Afrique, qui est le berceau de l’humanité, est le tombeau du colonialisme et du racisme’’, a-t-il conclu.

Kevin KADOASSO LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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