C’est dans un climat de contestation et sur fond de scandales de détournement d’argent et de passation de marchés publics douteux que le Maire de la Commune Urbaine de Bougouni, M. Mamourou Coulibaly, a procédé à la restitution, en catimini, de son compte administratif 2019.
Le compte administratif du Maire de Bougouni, véritable boîte de Pandore, et tonneau des Danaïdes, a aujourd’hui, un déficit cumulatif de 400 millions FCFA de 2009 à 2021, soutient un responsable de la municipalité de Bougouni. Avant d’ajouter sur la base d’un document dont nous avons une copie, que pour la seule année 2019, le solde déficitaire de la Commune de Bougouni se chiffre à 180 millions FCFA (180 038 325F). Pourtant, les populations et les travailleurs de la commune, dans leur désarroi, dénoncent une gestion scabreuse des taxes et redevances communales par le Maire Mamourou Coulibaly et sa bande, alternant au rythme de manifestations, de grèves et de mouvements de protestation réguliers. En témoigne l’arrêt de travail du bureau de la Synergie des enseignants de Bougouni, en juillet dernier. C’était, suite aux révélations fracassantes du Vérificateur général, sur le paiement fictif par le Maire Mamourou, de salaire d’enseignants n’existant pas dans la Commune de Bougouni pour un montant total de 126,7 millions FCFA (126 712 156 F), pendant deux ans. S’y ajoute, la perception de 3,8 millions FCFA (3 875 000 F) d’indemnités par le maire à lui seul, de 2017 à 2019, soit 125 000F par mois pendant la période sous revue.
L’énorme enveloppe recouvrée, mensuellement, à travers les taxes et redevances communales ne profite guère à la Commune Urbaine de Bougouni, à la lumière des dossiers d’enquête sur la gestion de la Mairie de la Commune. Elle constitue cependant «un gain» convoité par des groupes d’intérêts, bien introduits dans les rouages de cette municipalité. Cette enveloppe recouvrée profiterait, selon nombre de sources au fait de ces manipulations, aux corrompus et corruptibles, composés, selon elles, essentiellement de monsieur le Maire et son réseau ainsi que des prestataires.
De telles pratiques depuis l’exercice 2019 sont déplorées par des cadres de Bougouni, qui dévoilent de graves dépassements enregistrés dans la gestion des taxes et redevances communales, impliquant le Maire Mamourou Coulibaly et des membres du Conseil municipal.
Le Maire de Bougouni vomis
Une source au niveau de la Mairie de Bougouni soutient qu’aujourd’hui, encore, c’est dans ce climat de tension, de désordre et sur fond de scandales de gestion et de passation de marchés publics douteux, que le Maire Mamourou veut procéder à la restitution du compte administratif 2021 de la commune Urbaine de Bougouni, à la fin de cet exercice 2021. Toutefois, on indique que des mouvements concernant le départ et la mutation de certains fonctionnaires des collectivités au niveau de Bougouni sont déjà en cours. Néanmoins, un travailleur de la Mairie relève que de tels mouvements ne seront qu’une simple parodie destinée à berner les autorités du pays quant à la situation réelle des travailleurs du secteur des collectivités de Bougouni.
Par ailleurs, le Maire de Bougouni, Mamourou Coulibaly, est confronté aux problèmes liés à la gestion des recettes issues du recouvrement des taxes et redevances communales. S’y ajoutent, les scandales qui éclaboussent le compte administratif 2019 de la Mairie (et qui continuent de susciter des commentaires), notamment la réalisation annuelle de 199 500 FCFA de taxe marché/foire pour l’ensemble des 4 marchés de la ville de Bougouni contre plus de 200 000F/j et par marché dans le passé; 26 millions FCFA (26 083 068F) de carburant pour la Mairie en 2019 ; 39,2 millions (39 216 900F) en 2019 au titre du paiement d’indemnités des élus; 6,3 millions de nos francs (6 356 740F) de frais de missions, réceptions, voyage et déplacement englouti par la Mairie de Bougouni en 2019. Ensuite vient, la destination jusque-là inconnue des ristournes de l’EDM et de la CMDT ; la passation frauduleuse de la réalisation des infrastructures publiques ; les surfacturations en séries et la mauvaise gestion du denier public. Et le hic qui titille, c’est que le maire de Bougouni M. Mamourou Coulibaly, procède toujours à la restitution du compte administratif de la Mairie, en catimini. Jamais, les partenaires techniques et financier de la Mairie de Bougouni (la Perception, le Contrôle financier, les Services financiers, les Domaines, l’Urbanisme, la Société civile…) n’ont jamais été conviés à une quelconque session de restitution du compte administratif du Maire Mamourou.
Pour cette raison, il faut signaler que le Vérificateur général a relevé des insuffisances et non des moindres dans la gestion de la Mairie de Bougouni, pendant la période 2017-2019. Notamment, le non-recouvrement du tarif minimal de transfert de parcelles de terrain pour un montant total de 53 millions de FCFA (53 999 750 F) et l’encaissement de recettes sans délibération pour un montant total de 10 millions (10 124 250 FCFA).
En outre, il est à signaler que l’attribution des marchés ne cesse de soulever des remous et luttes intenses entre les groupes d’intérêts. Sur ce plan, la situation est critique à la Mairie de Bougouni. Et les griefs contre le Maire Mamourou Coulibaly et sa bande sont légion. Ces griefs émanent notamment des prestataires aux gestionnaires.
C’est dans cette situation de désorganisation à fort relent de manifestations publiques et d’émeutes de la part des populations de la commune de Bougouni et des travailleurs des collectivités que le Maire veut restituer le compte administratif de la Commune Urbaine de Bougouni, à la fin de l’exercice 2021. Du coup, les populations et la société civile de Bougouni sont prêtes à descendre dans la rue pour crier leur désarroi face à une mort programmée du développement locale de leur commune promue à un bel avenir. Le trou de 208 millions FCFA relève par le Vérificateur général dans la gestion du Maire Mamourou Coulibaly et de son équipe, témoigne de la mauvaise santé financière de la Commune Urbaine de Bougouni. En chiffre, il y a un déficit cumulé de 400 millions de 2009 à 2021. Et depuis 10 ans, la Mairie verse 20 à 25% de recettes pour payer les créanciers qui se bousculent au portillon de la municipalité.
Jean Pierre James LE NOUVEAU REVEIL