L’association des femmes rapatriées de la Côte d’Ivoire (AFECI) a été créée suite aux tristes évènements de 2002 à Abidjan avec le rapatriement à la catastrophe des Maliens vers leurs villages et villes d’origine. Sa fondatrice n’est autre que Mme Dialia Kéïta, une femme battante, très soucieuse du sort de son prochain, pour ainsi dire les femmes.
Arrivée à Sikasso, Mme Dialia Kéïta, consciente de la nécessité d’agir pour se maintenir au bercail, s’est mise à l’abri de l’assistanat pour contribuer au développement de sa Région natale. Ainsi, elle a créé, en 2004, une entreprise dénommée « Kéïtala Négoce » pour la commercialisation des produits agroalimentaires locaux.
Pour ainsi aider ses concitoyennes, elle a eu l’initiative de les organiser en une association pour fonder en 2006 une organisation de la société civile répondant au nom de l’Association des Femmes Rapatriées de la Côte-d’Ivoire (AFERCI). La légalité de cette association fut aussitôt établie avec l’accompagnement des autorités administratives et locales de Sikasso et du Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine de l’époque.
Femme battante, Mme Dialia Kéïta tissera en 2007 un partenariat entre « Kéïtala Négoce » et AFERCI. Un partenariat axé sur le commerce et la vente de produits agroalimentaires locaux, dans le but de mieux concurrencer le monde de la transformation agroalimentaire.
Plus tard, en 2008, elle a suivi une formation en gestion de projets dans le cadre du programme intégral écodéveloppement au Maroc, au Mali, au Niger et d’autres pays limitrophes avec la collaboration de l’Agence Espagnole de coopération internationale au développement à Bamako.
Devenue formatrice attitrée, Mme Dialia entreprendra ensuite de participer à plusieurs foires en Afrique et en Europe avec le AFERCI. Elle créa en 2006 le centre de formation au profit de plusieurs centaines de femmes à travers le Mali (Bamako, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao).
De nos jours, ce centre, équipé pour la transformation d’une gamme variée des produits locaux et le volume de production, permet leur exportation vers la France et l’Espagne. Ce, avec 11 emplois fixes et beaucoup d’emplois temporaires, le centre assure plusieurs activités. Sa fondatrice a aussi fait des appui-conseils à des organisations féminines financées par le projet d’appui aux commerces ruraux dans les Régions de Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou. C’est dans le domaine de la transformation des produits locaux.
Actuellement, Mme Dialia Kéïta est l’initiatrice de la Compagnie de Développement de la filière Manioc au Mali (COMADEM).
Le but de la COMADEM est d’apporter une contribution à l’organisation et à la promotion de cette filière en vue e la rendre plus compétitive.
Par ailleurs, selon notre interlocutrice, la filière manioc est confrontée à beaucoup de problèmes. Il s’agit, entre autre, du manque d‘espace de dialogue entre les acteurs, du faible niveau d’équipements adéquats de production et de transformation, de la faible productivité des variétés longuement utilisées sans renouvellement et du manque de moyens adéquats de transport pour la livraison des racines de manioc dans les sites de transformation et de distribution des produits finis.
Pour venir à bout de ces difficultés, la compagnie COMADEM a élaboré un plan de développement quinquennal dont le coût s’élève à plus de deux milliards de francs CFA. Mme Dialia Kéïta est à la recherche de partenaires qui puissent l’aider dans la réalisation de ce projet.
Adama A. Haïdara : LE COMBAT