vendredi 22 novembre 2024
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Économie : l’industrie minière du Mali traverse une zone de turbulences

Les démêlées d’ordre fiscal qui opposent l’Etat malien et la multinationale minière Rand gold Resources, ajoutées aux menaces de grèves proférées par la SECNAMI, plongent l’industrie minière malienne dans de mauvais draps au grand dam des autorités en charge du domaine. Le reliquat de 46,892 milliards de francs CFA que l’on évoque au Ministère de l’Economie comme la valeur des impôts impayés par Rangold n’augure pas une bonne forme pour le trésor censé satisfaire les 20% d’augmentation de salaire que l’on réclame au niveau de la Section Nationale des Mines et Industries (SECNAMI).

Il y a de quoi dire que les temps ne sont pas roses pour l’industrie minière malienne lorsque le domaine est marqué par des agitations socio-économiques. D’une part, l’incivisme fiscal dont fait preuve l’entreprise Rangold ; lequel incivisme a amené les autorités à fermer le Bureau de ce géant minier sud-africain à Bamako. Cette décision a, certes, contraint des employés de l’entreprise à un chômage technique puisqu’avec la porte cadenassée pour « non paiement d’impôts », les employés de Bureau et les vigiles des lieux sont condamnés à prendre leur mal en patience autour d’un thé. Ils pourraient d’ailleurs voir ce chômage brusque se pérenniser quand on sait que le Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a déclaré à Jeune Afrique qu’il n’hésitera pas à saisir les expéditions d’or de Rangold au cas où celle-ci ne réglerait pas le solde du redressement fiscal imposé à elle par l’administration. C’est le moins que l’on puisse leur souhaiter de peur de les savoir complètement démis de leur gagne-pain.
Par ailleurs, l’atmosphère dans l’industrie minière du pays est aussi polluée par les revendications de la SECNAMI. Celle-ci entend observer à partir du 24 octobre prochain une grève de revendication et de protestation de cinq jours. C’est pour dénoncer et mettre fin à des actes d’intimidation, abus et violation de la liberté syndicale dans l’industrie minière malienne.
Parmi les raisons évoquées, il y a les licenciements abusifs observés au niveau des mines et des cimenteries et les conditions de travail misérables au niveau de l’administration minière et industrielle.  Le syndicat, qui représente 80% de la main d’œuvre de l’industrie minière, réclame de ce fait non seulement l’arrêt des licenciements, mais également la reprise immédiate des travailleurs qui en ont été victimes arbitrairement. Ils réclament également une augmentation de salaires de 20% dans les sociétés minières, les sous-traitances et les cimenteries.
L’ironie du sort est que Rand gold Resources figure parmi les principales compagnies minières concernées au rang desquelles on note également Robex Resources qui a suspendu les travailleurs syndicalistes pour effet de grève, ou encore Resolute Mining.
Cette grève annoncée, si elle est effective, va à coup sûr perturber la production minière nationale qui dépend de l’or et du coton pour 80% de ses exportations. Autant dire que si un terrain d’entente n’est pas trouvé dans les prochains jours, aussi bien avec les impayés de Rangold qu’avec les futurs grévistes, cela risque d’impacter l’économie du 3e  plus grand producteur d’or du continent, les mines de Rand gold étant de grands pourvoyeurs de devises. Vivement donc le bout du tunnel pour l’industrie minière du Mali.
Katito WADADA: LE COMBAT

COULIBALY

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