L’économie malienne continue de croître à un rythme soutenu, avec une prévision de croissance de son PIB de 5,4% au titre de l’année 2016. L’activité économique est tirée aussi bien par les dépenses publiques d’investissement que par la politique accommodante de la Banque centrale régionale (BCEAO). L’inflation est en baisse et pourrait diminuer à 0,5% à la fin du mois de décembre prochain. En 2017, il est prévu que la croissance du PIB reste forte (à 5,3%), pendant que l’inflation devrait rester contenue (à 1%). Telles sont les appréciations du Chef de la mission du Fonds Monétaire International (FMI), Lisandro Abrego, à la suite de la 6e revue de l’organisation financière internationale avec le Mali.
Cependant, la mission estime que cette perspective favorable est sujette à des risques, notamment liés à la situation sécuritaire fragile du Mali. Les conclusions de cette mission de la 6e revue ont été rendues publiques hier mercredi 28 septembre à la faveur d’une conférence de presse animée dans les locaux du département de l’Economie et des Finances du Mali. La mission du FMI était dirigée par Lisandro Abrego et c’était en présence du Ministre malien de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé.
En effet, à l’issue des discussions autour de la 6e revue, le FMI a qualifié les perspectives économiques du Mali de positives. Dans sa déclaration, la mission du FMI s’est réjouie du progrès continuel constaté dans la mise en œuvre du programme. Selon Lisandro Abrego, tous les critères quantitatifs pour le moi de juin 2016 ont été respectés et des avancées significatives ont été enregistrées dans la mise en œuvre des reformes structurelles. Cela, du moins, dans la plupart des domaines.
«La loi des finances rectificative 2016 prévoit un assouplissement temporaire de la politique budgétaire pour tenir compte des dépenses publiques d’investissement, sécuritaire et celles liées à la mise en œuvre de l’accord de paix. Même si les dépenses d’investissement ont augmenté, le déficit budgétaire, au titre du premier semestre, a été en deçà de l’objectif. Tandis que des progrès sont constatés dans les reformes de l’administration fiscale et la gestion des finances publiques », commente le Chef de mission du FMI. Et de déplorer « la mise en œuvre des reformes en matière de bonne gouvernance qui se fait à un rythme plus lent que prévu : surtout en ce qui concerne la législation sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ».
Par ailleurs, la mission a salué le projet de loi des finances 2017 qui cible une mobilisation accrue des recettes fiscales et de limiter le déficit budgétaire global d’environ 4% du PIB. Le Budget prévoit aussi des dotations pour alimenter le fonds de développement durable pour lequel les autorités envisagent de rechercher d’autres sources de financement et d’incorporer un plus grand niveau d’investissement public. Y compris la mise en œuvre de l’accord de paix.
Le volet structurel du programme comporte des mesures qui visent à soutenir la mobilisation des recettes, à renforcer la gestion des finances publiques et la gouvernance ainsi que d’autres mesures pour promouvoir une croissance économique durable à long terme et la réduction de la pauvreté à l’échelle nationale.
«Sur cette base, la mission des services du FMI et les autorités compétentes maliennes sont parvenues à un accord préliminaire sur les principaux éléments du programme économique de 2017 et la conclusion de la sixième revue du programme de la facilité élargie de crédit (FEC). Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner cette revue en décembre 2016 », a précisé Lisandro Abrego.
Pour sa part, le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, fera savoir que la mission a abouti à des résultats très satisfaisants y égard à la crise que travers le pays. Cependant, il a précisé que la déclaration des biens des hauts cadres de l’administration malienne est une volonté de l’UEMOA et que ce n’est pas une imposition du FMI dans le cadre de l’accompagnement de la FEC.
Oumar Diakité