Selon certains observateurs, le parti du Bélier Blanc (PARENA) affiche son immaturité déguisé lorsqu’il propose d’« explorer la possibilité de parler avec les djihadistes maliens » dans le cadre de la recherche d’une solution pérenne aux attaques terroristes. Comme pour dire que le PARENA a plus de critique que de solutions face à cette crise qui secoue le Mali.
Depuis l’arrivée d’Ibrahim Boubacar Kéïta à la tête du Mali, le parti de Tiébilé Dramé (PARENA) s’est révélé opposant farouche avec des critiques à la pelle accompagnées souvent des grandes révélations. Il s’est attribué ce rôle malgré qu’il soit moins représentatif des populations maliennes. Du moins, si l’on se réfère aux colorations politiques des Représentants du Peuple à l’Assemblée Nationale. En tout cas, le Comité Exécutif du parti n’en manque pas d’occasion pour attirer l’attention de l’opinion nationale.
Toutefois, dans sa toute dernière comme les précédentes sorties, le parti du « Bélier Blanc » scande un éventuel dialogue avec les djihadistes maliens. Le parti de Tiébilé Dramé fait la proposition dans ce qu’il appelle « le Mali au bord de l’effondrement » d’ « explorer la possibilité de parler avec les djihadistes maliens». Alors que pour parler avec quelqu’un il faut être en contact, en relation avec lui, savoir où il est avec qui avec un relais. Est-ce à dire qu’il y a une possibilité de contact, de relations ou encore de relai entre Tiébilé Dramé et les djihadistes maliens pour proposer de les parler ?
Par ailleurs, selon des observateurs avertis, le Mali est victime aujourd’hui de la pratique de cette option que propose le PARENA. « Le Mali a été le pays qui s’est illustré dans le paiement ou l’intermédiaire de paiement de rançons pour la libération des otages occidentaux par des terroristes…C’est surtout cet état de fait qui a attiré des djihadistes vers le pays malgré qu’ils procédaient à des prises d’otages sur d’autres territoires… Ce laxisme est quelque part responsable de l’affluence des djihadistes au Mali… », commente un observateur.
Le régime d’ATT a facilité effectivement la libération de beaucoup d’otages dans le pays à travers sa connexion du moins son intervention auprès des terroristes. De ce fait, sachant bien que le pays est flexible avec eux, après la Libye, des combattants naturellement des djihadistes se sont rués vers le Mali en traversant d’autres territoires. Toute chose qui a conduit à l’envahissement des 2/3 du territoire national. Et, à vrai dire, ça allait être de toute la nation, n’eut été l’intervention française. Et, depuis lors, la déception est aujourd’hui à son comble tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. La situation sécuritaire demeure une brûlante préoccupation. Outre le Nord, le Centre aussi s’embrase. En trois ans, plus de 1300 personnes ont été tuées au Mali.
Enfin, tous les pays du monde excluent toute possibilité de parler avec les djihadistes. Le cas malien ne pourra aucunement être une exception. D’ailleurs, cette option du PARENA risque même de compliquer davantage la situation. Car, l’armée malienne bénéfice l’appui technique, stratégique et matériel des grandes puissances dans la lutte contre les terroristes. Que ça soit la France ou les Etats-Unis d’Amérique, le partenariat avec aucune de ces armées puissantes de la planète n’est compatible avec cette idée de parler avec les djihadistes. Est-ce que le PARENA propose-t-il que l’armée malienne mène seule ce combat contre ses djihadistes malgré que les FAMA paient de lourd tribut?
Oumar Diakité : LE COMBAT