Avis de tempête pour les Kidalois, de soi mais scrutés à la loupe. Après ces dernières semaines de relative accalmie, tout passerait à la moulinette de la ‘’réévaluation’’… Les deux semaines passées n’ont rien donné pour le moment. La MINUSMA le dit sur tous les toits : «La paix reste fragile». Les deux camps (CMA et Plateforme) comprenaient sur leur vérité de l’heure jusqu’à creuser leurs tombes au creux des nuages. Est-ce le bal des menteurs ?
On n’a pas fumé le calumet de la paix ici. On ignore la digestion difficile ( ?) du mouton de la Tabaski. Kidal est devenu un héritage de folies meurtrières pour les Imghads et les Iforas. Face à la profondeur des dunes de sable, les communautés touarègues s’agrègent ici comme des grains de sable et font face à un mur. Ce ne sont pas de petites maladresses mais de grandes espérances qu’apparaissent dans le jeu et la construction du scénario autour des Autorités intérimaires. Eclipsées par l’efficacité et esthétique d’une réalisation bien construite qui met les acteurs actuels qui tirent les ficelles dans une ambiance de ‘’regard de chiens de faïence’’.
Pour regarder les Accords de paix dans leur suivi, il faut commencer par observer Kidal ; car, ils y sont entièrement, jusque dans ses contradictions.
Souvenons-nous de ces mots de A. Malraux qui cherchait la Région cruciale de l’âme. Nous dirons ici : la Région cruciale de ce grand Nord du Mali où le mal absolu s’oppose à la fraternité. Aguelhok bouge de nouveau. Les mines partout redeviennent traitresses. Les populations sont fatiguées des terroristes. A Kidal, la MINUSMA fait tampon. C’est une ville clé pour l’application des Accords. Le Comité de suivi se réunira le 21 septembre prochain et le Président IBK s’envolera pour New-York le 23 septembre, a-t-on appris sur les ondes. Pour rencontrer Ban Ki Moon, il va pour une police de proximité sur la grande affaire. Elle n’est pas en contradiction avec une police d’intervention rapide. Elle en sera d’autant plus efficace. Les Religieux du Mali s’étaient entremis pour la bonne cause entre les différents protagonistes ici à Bamako. Non de l’indignation sous le coup de l’émotion, mais de la réflexion et de l’analyse. La mémoire devenant ici le fil de ses identités multiples. L’essentiel ici pour les Hommes de DIEU qui sont Hommes de dialogue n’est pas dans la longue mais dans le langage où devait se loger toute communication entre les deux clans. Se parler ainsi permettrait-il de transcender les évènements pour les faire accéder à une dimension. Le pari des deux camps est issu de cette anxiété stratégique. Cette guerre de Kidal a fini par s’attaquer au marché national des Accords. En soignant au passage la société touarègue. Tel se nourrit le jeu complexe des guérillas intérieures.
KONE : LE COMBAT