Ensemble pour le Mali, EPM, l’Action Républicaine pour le Progrès, ARP et la Convergence des Forces Républicaines, CFR sont les trois principaux regroupements politiques de soutiens à IBK. Et, semble-t-il, c’est vers eux que le Président de la République a renvoyé le M5 RFP afin de négocier le Mémorandum à lui adressé par les leaders du Mouvement du 5 juin. En dirigeant le M5 RFP vers sa Majorité, IBK semble assigner une mission à la fois exaltante, difficile, mais honorable. Bocari Tréta, Tiéman Hubert Coulibaly et Cheick Oumar Gadjigo, pour ne citer que ces têtes des proues, sont désormais entre le marteau d’IBK et l’enclume du M5 RFP, en tout cas si le Mouvement du 5 juin acceptait de négocier avec eux. Vont-ils avoir le courage de prendre date dans l’histoire de la jeune démocratie malienne en disant la réalité des choses à IBK ? Et s’ils lui proposaient de satisfaire aux doléances du M5 RFP gage de paix sociale et de stabilité ?
Ne dit-on pas que les hommes qui se sont rendus célèbres l’ont été souvent par un seul acte ? Les leaders de la Majorité Présidentielle ont, aujourd‘hui une occasion idoine d’écrire leurs noms en lettres d’or dans les annales de l’histoire du Mali, en prenant fait et cause pour le peuple. Ils doivent avoir l’audace de dire à IBK, qu’au-delà du débat sémantico-politique autour du concept Peuple et au regard des deux grandes manifestations du 5 et du 19 juin, que le mécontentement est général et que le PEUPLE s’est largement prononcé en faveur du M5 RFP. Par conséquent il doit écouter avec humilité et patriotisme ce cri de cœur en négociant avec ses opposants.
Bien que les leaders du M5 RFP n’accepteraient pas de négocier avec la Majorité Présidentielle, qu’IBK lui-même a contribué à fragiliser en la reléguant au second plan, il est du devoir de tout bon patriote d’apporter sa petite pierre à la construction de l’édifice commun. Donc qu’elle soit véritablement impliquée ou pas, des propositions de sortie de crise peuvent émaner de cette même majorité pour le bien du Mali. En fléchissant devant IBK ou bien en privilégiant les seuls intérêts d’une minorité, en l’occurrence celle qui dirige, Bocari Tréta, Tiémoko Sangaré, Tiéman Hubert Coulibaly, Cheick Oumar Gadjigo, Amadou Koîta, pour ne citer que ces quelques figures emblématiques de la Majorité, se rendraient coupables d’un manquement grave à leur devoir vis à vis de la patrie. Et au lieu de passer comme des lions dans l’histoire, ils passeront comme des chats.
En somme, une page de l’histoire de notre jeune démocratie est en train de s’écrire. Cette crise quel que soit son issue donnera forcement naissance à un nouveau Mali. Donc malheur au patriote qui n’apportera pas sa petite pierre à la nouvelle bâtisse.
Youssouf Sissoko