La Direction nationale de campagne de l’ASMA-CFP, lors de sa réunion du 12 mai 2020, tenue au Centre MAEVA a procédé à une analyse approfondie et critique du processus au titre des élections législatives de 2020 et de la proclamation des résultats. C’était lundi 18 mai 2020, sous la présidence du Secrétaire Général Issa DIARRA.
Selon le communiqué de la direction nationale de campagne de l’ASMA-CFP, le constat fait a été que : « toutes les décisions rendues par la Cour Constitutionnelle, de la validation des candidatures à la décision sur les recours en rectification des erreurs matérielles manifestes contenues dans l’arrêt portant proclamation des résultats du deuxième tour des élections législatives 2020, ont particulièrement visé notre Parti comme si l’objectif recherché était de l’affaiblir, voire de l’anéantir.
En effet, elle a déclaré que : la Cour a invalidé les résultats de toute une commune dans la circonscription électorale de Djenné, sur la base de simples affirmations et d’accusations non étayées ; elle a modifié les résultats proclamés à Kati et Sikasso qui étaient en faveur de notre parti et de ses alliés dans des conditions qui ont considérablement affaibli la confiance dans l’institution ; elle a validé et proclamé les résultats dans des circonscriptions dans lesquelles les voix obtenues par nos adversaires ont été soit fabriquées soit modifiées comme à Youwarou, Ansongo, Nara et Douentza ; elle a refusé, sous le prétexte de l’importance des écarts, d’examiner les recours de nos candidats à Ségou (où des Centres de vote ont été attaqués et saccagés), Macina (où des hommes armés ont menacé les électeurs), Nara (où il n’y a pas eu de vote dans certaines Communes), Kidal (où la majorité des électeurs n’a pas pu voter pour le motif que tous les électeurs ont été invités à accomplir leur devoir dans le seul chef-lieu) et Kolokani. Pourtant, elle ne s’est pas privée d’examiner en notre défaveur les recours de la liste concurrente à Sikasso où notre liste, après avoir gagné au premier tour, avait une avance de plus de onze mille (11.000) voix au second tour ; elle a refusé, sous le prétexte que nous présentions des photocopies, d’examiner les recours de nos candidats à Bafoulabé alors que, détenant les originaux, il lui était loisible et facile de vérifier nos arguments ; elle a enfin opposé une fin de non-recevoir à notre recours en rectification des erreurs matérielles constatées dans son arrêt dans lequel malgré ses annulations massives nous conservons 171 voix d’avance à Sikasso, avec le risque qu’à l’avenir des erreurs de calcul délibérées bénéficient désormais de l’autorité de la chose jugée.
À en croire le Secrétaire Général Issa DIARRA, les contradictions flagrantes contenues dans l’arrêt, et entre celui-ci et son annexe n’auront échappé à personne. Tout comme n’aura échappé à personne la tentative de proclamer gagnante dans la circonscription électorale de Yanfolila la liste battue qui n’était pourtant mentionnée nulle part dans l’arrêt.
Cependant, les décisions de la Cour n’ont pas été sans conséquence, car d’une part, ayant privé les citoyens de leurs droits pour des fautes présumées dans lesquelles ils ne sont nullement impliqués, d’autre part, créant surtout une défiance envers le processus électoral et la Cour Constitutionnelle qui est une pièce essentielle de l’État de droit.
En tout état de cause, les résultats proclamés n’altèrent en rien la réalité et la vérité, ainsi que le poids réel du Parti qui est arrivé au deuxième tour dans dix-sept (17) circonscriptions électorales, dont les trois (3) plus grandes du pays que sont Sikasso, Kati et Ségou. Ce qui nous fonde à demander aux militants d’être fiers de leur Parti et de poursuivre, avec abnégation, leur engagement militant.
La Direction nationale de campagne profite de la présente occasion pour : remercier les Maliennes et les Maliens pour la confiance placée en l’ASMA-CFP à travers ses candidats ; féliciter les militants, les cadres et les candidats du parti pour leur engagement et les inviter à maintenir constante leur mobilisation ; remercier les alliés avec lesquels nous avons partagé les mêmes listes.
Elle engage la Direction du Parti à entreprendre, en association avec l’ensemble de la classe politique et de la société civile conformément aux recommandations pertinentes du Dialogue National Inclusif, des réflexions et des actions en vue de la relecture des textes encadrant le processus électoral ainsi que ceux relatifs aux compétences de la Cour Constitutionnelle.
Aïssétou Cissé