Vol à ciel ouvert de Yelema, Moussa Mara à deux pas de la prison, La victoire à Hamady Sangaré !
C’est absolument évident : la Cour constitutionnelle ne va point trembler pour déclarer vainqueur du scrutin législatif du 19 avril 2020 la liste Alliance UDD-PSDA de la commune IV du District de Bamako et les candidats Hamady Sangaré et Ibrahim Sékou Fofana élus députés à l’Assemblée nationale du Mali pour la législature 2020-2025. Et pour cause : leurs adversaires au second tour, Moussa Mara et Assane Sidibé de la liste Yelema Le changement se seraient rendus coupables de fraudes à grande échelle et d’infractions qui ont pour noms bourrages d’urnes, soustraction de bulletins de vote, faux et usage de faux, usurpation d’identité, association de malfaiteurs en bandes organisées. C’est dire qu’en plus de perdre l’élection sur le tapis, les « accusés » risquent d’avoir des comptes à rendre à la justice malienne. Entretemps, Hamady Sangaré et son colistier auront recouvré leur victoire, volée à ciel ouvert. Ça ne serait que justice. Les 9 sages de la Cour constitutionnelle ont une nouvelle occasion de préserver la grande crédibilité acquise à coups de droit dit !
Le second tour des élections législatives 2020 vient de confirmer une fois de plus aux Maliens cet adage universel selon lequel : « tous les jours appartiennent au voleur, sauf un… », avec ce qui s’est passé en commune IV du District de Bamako. Dans cette circonscription, Moussa Mara, ancien maire, ancien ministre et ancien Premier ministre, a toujours fait sensation dans les élections, allant jusqu’à y défier l’énorme Ibrahim Boubacar Kéïta (actuel président de la République) au sommet de sa popularité. Le secret de Mara ? Ni plus, ni moins que le vol électoral, selon plusieurs observateurs. Cette stratégie, qui a longtemps payé pour Mara, vient d’être éventrée à l’occasion du scrutin législatif du dimanche 19 avril dernier. Ce jour-là, il s’est passé, en commune IV, « TOUT sauf une élection », selon plusieurs témoignages. En effet, les candidats de la liste Yelema et leurs partisans se seraient adonnés, à visage découvert, a-t-on recoupé, à des actes incroyables de vol électoral qualifié dans les bureaux de vote et de terreur dans les différents centres de vote et les quartiers jusque dans les domiciles des paisibles citoyens.
Bourrages d’urnes sur fond de violation de la loi
Au vu du déroulement de la journée, Mara et Assane se sont comme partagés les rôles ; le premier s’occupe du volet fraude et le second de l’aspect terreur.
Pour Mara, le mode opératoire a consisté tout d’abord au changement, la veille du scrutin, de 328 présidents de bureaux de vote et assesseurs sur les 416 désignés par le Gouvernorat, ceci en violation flagrante d’une décision itérative du Gouverneur contre tout changement d’agent électoral entre les deux scrutins.
Témoignage d’un assesseur : « Je suis Soumaïla Kanté, assesseur du parti URD au centre de vote du second cycle de Sébénicoro situé près de la mairie, dans le bureau de vote N°7. Dans notre bureau, à l’exception de moi-même, tous les agents ont été changés, à savoir la présidente et les 3 autres assesseurs. Ainsi, Salimata Dembélé, la présidente du bureau de vote désignée par le Gouvernorat a été remplacée par Dionsaba Kéïta. Les assesseurs Fatoumata Yattara, Habibatou Kouyaté et Sitan Tiénou ont été remplacées respectivement par Ahmed Dembélé, Marie Thérèse Kourouma et Mamadou Kanté. Soit ! Mais, le plus curieux, c’est que ces nouveaux agents n’ont pas signé les documents en leur propre nom, mais à la place et devant les noms des agents remplacés, donc absents. Tout ce que je dis est vérifiable. Je suis choqué et j’ai décidé de témoigner parce que si les choses restent comme telles, le vainqueur risque d’être celui pour qui les gens n’ont pas voté. Ce serait trop injuste et je n’aimerais pas avoir cet état sur ma conscience. » Edifiant et accablant !
Un autre assesseur avoue la main sur le cœur, que le coordinateur de son centre et le maire Adama Berthé ont remplacé des et présidents et assesseurs absents par des délégués Yelema. Il va plus loin, en affirmant qu’un président de bureau de vote a été relégué au rang de simple assesseur et un délégué Yelema hissé président. Selon cet assesseur, qui requiert l’anonymat, dès qu’on agent bouge pour les besoins naturels, il vient constater l’augmentation du volume des bulletins dans l’urne, et personne ne comprenait rien sinon que des bourrages d’urnes se font à tour de main. Qui peut témoigner mieux ?
Nous rappelons que toutes les manœuvres de changement se sont passées à l’insu du Gouvernorat.
En plus, le maire Adama Berthé est accusé de soustraction frauduleuse de bulletins de vote non retirés aux fins d’utilisation tout aussi frauduleuse, plus précisément de bourrages d’urnes. Les partisans de Mara et Sidibé s’en sont donnés à cœur joie. Du coup, dans plusieurs bureaux, le nombre de votants a failli dépasser le nombre d’inscrits.
Ces pratiques, toutes Mara faites, et qui ont pour noms bourrages d’urnes, faux et usage de faux et usurpation d’identité, ont eu pour effets très suspicieux et de hisser la liste Yelema Le changement en tête dans la quasi-totalité des bureaux de vote y compris dans un bastion comme Djicoroni où elle est arrivée en 3è position au 1er tour après UDD-PSDA et RPM-Adema. Au décompte final, Yelema comptabilise 22036 voix, soit 59,50%. Ridicule !
Répétons-le, des chiffres ridicules à plus d’un titre.
Primo, Mara, ne valant plus son pesant d’or d’antan dans la commune, n’a pas battu campagne parce que, sans doute, il comptait sur le vol planifié.
Secundo, au 1er tour, la liste Yelema, n’a recueilli que 8542 voix. Par quel tour de magie peut emporter l’adhésion de 22000 électeurs en 10 jours, entre le 9 et le 19 avril sachant qu’elle n’a d’alliance avec aucune des 27 autres listes en lice initiale ? Au contraire, la liste Alliance UDD-PSDA a signé avec presque toutes, notamment celles qui sont arrivées de la 3è à la 10è place dont RPM, Adema, URD, CODEM, Parena, Asma, MPM, PRVM, PACP, PRD, RDS, URP.
Tertio, dans le contexte actuel de COVID-19, comment la liste Yelema peut-elle avoir 22000 votants sans passer par des fraudes massives et vol à outrance ?
Terreur dans la cité
L’autre crime commis par Mara et son colistier Sidibé, c’est le fait d’avoir engagé, selon plusieurs témoignages concordants, des brigades de la terreur pour empêcher les militants de la liste de Hamady Sangaré Zé d’aller voter. En effet, dans la matinée du 19 avril 2020, jour de l’élection, Assane Sidibé (qui serait responsable de ce volet) et Mara auraient regroupé une centaine de loubards (en fait des bandits recrutés hors de la commune), sous le commandement de Hamidou Wagué alias Wassalé (actuellement déféré d’ailleurs) pour leur donner la consigne de porter la charge sur tous les électeurs en faveur de Hamady.
Ces gros bras, munis de machettes, de coupes-coupes, de couteaux, de gaz et d’armes à feu, ont pris d’assaut les 8 quartiers de la commune IV pour semer le trouble et la terreur. C’est ainsi qu’ils ont agressé et blessé un conseiller municipal de Taliko du nom de Modibo Kane Kamissoko, qui a porté plainte à la police.
Juste après cet incident où elle a cassé bureaux et urnes, la bande s’est transporté vers le centre Aminata Diop pour aller enlever le nommé Moussa Kéïta dit Bossy, coordinateur et directeur adjoint de campagne du candidat Hamady Sangaré. Le maire Oumar Ba Sanogo, qui a suivi la scène, engage une course poursuite avec les malfrats qui avaient planifié d’amener l’infortuné Bossy au siège d’Assane Sidibé « Sauvons le Mali », non loin du terrain Bélier. Après plusieurs rondes dans le quartier avec à leurs trousses le maire Sanogo, les ravisseurs se rendent au commissariat du 5è Arrondissement où ils sont arrêtés pour enlèvement et séquestration. Mais, pas pour longtemps, car selon nos sources, au bout de 2h de temps, le maire Yelema Adama Berthé serait venu se porter garant de leur libération. Mal lui en prit, car les mêmes bandits, aussitôt relâchés, sont allés commettre des actes pires avant de s’évaporer. Aujourd’hui, le maire Berthé a de sérieux problèmes et risque d’aller en prison pour complicité d’association de malfaiteurs.
Au bilan final de cette journée de terreur : des blessés graves, des menaces de mort partout dans la commune, des agressions à domicile sur les présumés leaders ou mobilisateurs du candidat Hamady Sangaré. De 8h à 18h, c’était la violence dans tous ses paramètres ; des chefs de famille ont disparu de leur domicile pour ne réapparaître que le lendemain.
Deux des malfrats ont été déférés ; beaucoup d’autres sont en cavale ; et plus de quarante plaintes sont au niveau du Tribunal de Grande instance de la commune IV du District de Bamako pour agression physique, destruction de propriété, traumatisme etc.
On appelle ça, association de malfaiteurs et complicité.
Avec tous ces éléments tangibles et vérifiables, les candidats de la liste Yelema Le changement en commune IV devraient répondre un jour devant la justice ; le maire Yelema Adama Berthé risque un enfermement imminent. Quant au coordinateur d’Assane Sidibé, il a été déjà arrêté.
En conclusion, après de découverte de changement des présidents de bureaux (328) et près de 400 délégués en violation de la loi électorale ; après les tentatives d’enlèvement, les menaces de mort, les violences sur fond de coups et blessures et l’utilisation des loubards ; après ces bourrages des urnes constatés ; après toutes ces preuves irréfutables, les 9 sages de la Cour constitutionnelles vont, sans aucun doute, se prononcer en faveur de la liste conduite par Hamady Sangaré Zé la solution.
Sékou TAMBOURA