Débutée, il y a moins d’un mois, l’opération de déguerpissement initiée par Mme le Gouverneur du District de Bamako Ami Kane, continue malgré les difficultés dues à l’impopularité de la mesure.
Contrairement à ce que l’on pouvait penser, l’opération Ami Kane continue. Les heurts et les casses qui ont accompagné les premières heures de cette initiative semblent avoir cessé. Pour parvenir à un tel résultat, il a fallu une grande campagne de sensibilisation de la part du gouvernorat. Depuis plus d’une semaine, on assiste à une caravane de recensement de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) à travers les différentes communes de Bamako. Cette caravane vise à recenser toutes les personnes victimes de cette opération de déguerpissement jugée arbitraire. Ces personnes, selon les Responsables de la CCIM, doivent être recasées sur de nouveaux sites. L’espoir suscité par cette initiative de la CCIM, ajouté à la campagne de sensibilisation du gouvernorat, contribue à tempérer les ardeurs et rendre les heurts entre policiers et commerçants de moins en moins fréquents. «Mais, toutefois, si jamais les promesses ne sont pas tenues, il y aura inévitablement des manifestations exigeant la démission d’Ami Kane et sa poursuite devant les tribunaux et même la chute du régime d’IBK, … », apprend-on du côté de la CCIM et des commerçants détaillants.
Mais d’ici à là, force est de constater qu’aujourd’hui la circulation est devenue fluide. Les gargotes, les garages et autres étales installés tout au bord des goudrons ont disparu sous le coup des bulldozers. Certains ont pris les devants en démolissant eux-mêmes leurs installations. Rencontré au volant de son véhicule, sur l’axe Sotuba-Centre-ville de Bamako, Moussa Koné se dit satisfait de l’opération ; car, il circule désormais librement.
Le constat de Moussa Koné est partagé par cet autre conducteur de Djakarta qui affirme que les accidents sont de moins fréquents depuis le déguerpissement des «encombrants» tabliers.
S’il est vrai que l’opération de déguerpissement semble être appréciée par certains usagers, il faut, cependant, noter que les débris laissés par les bulldozers derrière eux sont aujourd’hui source de stagnation des eaux de pluies. Cette retenue des eaux sales occasionnée par les débris en cette période hivernale n’est pas sans conséquences néfastes pour les habitats des alentours qui risquent des inondations. Aussi, il y a l’aspect chômage qu’il faudra tenir compte dans la préservation de la quiétude sociale ; car, trop de frustrations et de manque d’emplois pour nourrir les familles équivaut à une bombe à retardement au double plan social et politique.
Nana Konté, Stagiaire : LE COMBAT