Depuis quelques semaines, le dialogue avec les djihadistes est au centre des débats au Mali et ailleurs. En réponse à la demande de dialogue du président IBK, les chefs terroristes du « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM) ont publié, le dimanche 8 mars dernier, une déclaration intitulée » en appel au dialogue. Alors que Bamako parle de « lignes rouges » à ne pas franchir, les terroristes, eux posent une condition pour le moins compliquée.
« C’est à travers le bras médiatique de propagande « Az Zallaqa » que les terroristes ont répondu à la demande de dialogue qui leur a été adressée par les plus hautes autorités du pays à leur tête le Président IBK. Même s’ils se disent disposés pour ce dialogue, ils ont posé comme condition le « départ des troupes étrangères, notamment les Français ».
Pour les terroristes, c’est la seule condition qui ouvre la voie du dialogue avec les autorités maliennes dans l’optique de mettre fin à la crise que connait le pays depuis 2012. Les chefs terroristes ont exprimé leur joie par rapport à la demande du peuple de voir partir les forces étrangères à travers ce que l’on a appelé dans un passé récent le sentiment antifrançais.
Si cette demande avait été formulée par les participants au dialogue national inclusif au mois de décembre ainsi que la conférence d’entente nationale en 2017, il convient de souligner que les autorités aussi dans leur volonté de dialoguer avec les terroristes ont posé des « lignes rouges »à ne pas franchir. Il s’agit entre autres de la préservation de l’intégrité du territoire national, l’application de la charia. Des conditions qui semblent difficiles à accepter du côté des djihadistes. Mais le plus dur c’est la condition imposée par ces terroristes : le départ des forces étrangères en particulier la France.
Si le Président IBK est allé à Pau en France pour conclure la demande de la France au Mali, il est difficile, voire impossible, de revoir le même président aller demander à la France de quitter le territoire malien. C’est justement à ce niveau que se situent la grosse inquiétude et même l’impossible résolution. D’où il apparait clairement que ce projet de dialogue même s’il est entamé par le président de la transition, Prof Dioncounda Traoré, il faut prédire une forte probabilité de son échec face à la configuration actuelle des deux parties susceptibles de dialoguer. C’est dire que le dialogue tel qu’annoncé contient dans ses prémisses les germes de son échec.
K.Komi