Le sujet peut paraitre peu valeureux pour certains ; mais, il mérite une attention particulière de la part de tous les grands Décideurs et, bien sûr, de tout bon citoyen en lien avec l’esprit humanitaire. Dans les Régions en insécurité physique et alimentaire, dire que les enfants et les femmes sont et restent les plus exposés et vulnérables face aux attaques armées et terroristes n’est qu’une lapalissade. Les conflits déchirent les familles, contraignent des milliers d’enfants à abandonner l’école et s’occuper à subvenir à leurs propres besoins ainsi qu’à ceux de leurs frères et sœurs.
Dans notre pays, le Mali, les enfants sont les premières victimes des actes de déstabilisation. Cela, tant au plan sécuritaire, économique que politique. La privation de plus de 244.000 d’entre eux de leurs droits à l’éducation durant la seule année scolaire 2018-2019 est un exemple palpable parmi tant d’autres. En transformant leurs milieux et familles en épaves, la guerre chasse les enfants de leur chez-soi, détruit les initiatives constructives (écoles et centres de santé) et les prive de tout entourage protecteur à travers les rapts, les assassinats, les fuites et autres. Toute chose qui doit faire naitre maints questionnements autour de la situation relative à la protection de ces millions d’enfants errants ou abrités dans les conditions inhumaines , dans les Régions du monde où les tortionnaires ont réussi à poser l’équation de la déstabilisation exposant les non-majeurs à l’exploitation, aux abus systématiques et à la violence. Dans plusieurs contrées du monde, les enfants souffrent encore des années de leurs blessures psychiques et morales, du manque de soins et aussi de l’absence de perspectives :
-Plus de 24.000 cas de violations ont été constatés contre les enfants en 2018, selon le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guettarès, dans un Rapport publié le mardi dernier. Ce Rapport onusien annonce également que 12.000 enfants ont notamment été tués ou mutilés, principalement à la suite d’incidents impliquant des fusillades, des restes explosifs de guerre, des engins piégés, des mines antipersonnel et des affrontements :
-Dans plusieurs groupements militaires, les enfants sont recrutés sous la contrainte ou attirés par de fausses promesses. Une réalité confirmée par l’UNICEF. Des milliers d’enfants sont ainsi exploités dans le monde comme soldats et, souvent, on les force à tuer. Certains d’entre eux qui n’ont plus de contact avec leurs familles perdurent dans cette situation répercutant psychiquement sur tout être humain. Traumatisés par le nombre incalculable de morts ou de blessés, crimes qu’ils ont vus ou commis, souvent par l’effet de la drogue, la chance de retrouver une vie normale après des années d’abus et de violence devient peu.
-Dans les conflits armés, les jeunes filles sont souvent victimes de viols systématiques (plus de 933 cas en 2018) vu leur faible corporation. Les Chefs de guerre cherchent ainsi à démoraliser les familles et les communautés villageoises ou à les diviser. Il arrive aussi que des filles et des femmes soient enlevées et qu’elles soient victimes d’abus sexuels durant des années. Bref, les conséquences de la guerre sont énormes sur la société et encore plus sur les enfants.
Un regard collectif comme solution
Les promesses ont été faites en chaine par les différents Gouvernements du monde, mais peu de résultats en termes de protection des enfants dans les zones en insécurité. Certes, les organisations humanitaires, notamment la CICR et l’OCHA, d’une manière ou d’une autre, s’y attèlent, nuit et jour, mais il reste évident que cette question nécessite des actes de secours en faveur de toutes localités en insécurité ou face aux forces du mal. Si 13.600 enfants ont pu bénéficier d’une aide à la libération et à la réinsertion dans le monde, dont 2.253 relâchés par des Groupes armés en RDC, 833 au Nigéria et 785 en République centrafricaine (RCA), sachons que c’est surtout la contribution de tous qui est censée à nous conduire à des lendemains meilleurs face à cette situation. Cela à travers des mesures préventives, et à l’augmentation de l’aide et assistances véritables sur tous les plans.
Seydou Konaté LE COMBAT