Comme nous vous l’annoncions dans notre parution du vendredi 5 juillet dernier, le locataire de Koulouba, Ibrahim Boubacar Kéïta, a reçu le Rapport annuel 2018 du Bureau du Vérificateur Général dirigé par Samba Alhamdou Baby. Un document qui révèle maintes irrégularités financières et budgétaires au sein de plusieurs structures nationales. Et, comme à ses habitudes, notre Boua nationale a instruit le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires sur le sujet.
En plus du Seigneur de Sebenincoro Ibrahim Boubacar Kéïta qui a officiellement reçu, le jeudi dernier, le Rapport annuel 2018 du Bureau du Vérificateur Général, deux autres grandes structures du pays à savoir la Section des Comptes de la Cour Suprême, sous l’autorité de Nouhoum Tapily, et le Procureur de la République, Chargé du Pôle économique et financier, ont aussi réceptionné, à leur tour, leurs copies du document par voie appropriée. «Face à ces révélations et conformément aux dispositions de la loi instituant le Vérificateur Général, les irrégularités financières et budgétaires décelées à l’occasion de ces deux missions de vérification financière, ont été adressées au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République, Chargé du Pôle économique et financier, compétant en la matière» a déclaré le Vérificateur Général M. Samba Alhamdou Baby lors de la cérémonie de remise dudit Rapport aux Banquets de Koulouba.
Ledit Rapport 2018, remis au Président de la République, est la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général. C’est le fruit de dix missions de vérification conduites, au titre de l’exercice de 2018 notamment six vérifications de suivi des recommandations formulées par de précédents travaux: deux vérifications de performance et deux vérifications financières. Mais la question que se posent tous les observateurs avertis reste celle de savoir réellement si ce Rapport peut atteindre, cette fois-ci, l’objectif naturel qui n’est d’autre que l’assainissement de l’Administration publique malienne. Les mesures judiciaires idoines seront-elles appliquées à la lettre pour assurer le développement collectif ? Autant d’interrogations anxieuses qui taraudent l’esprit de plus d’un si toutefois on se réfère aux précédents Rapports annuels rendus publics par le Bureau du Vérificateur Général et qui n’ont concrètement pas produit des suites souhaitées par tout pays qui se fixe comme objectif de devenir celui d’«émergence».
Nouhoum Tapily est-il crédible pour conduire le processus judiciaire?
Portant le blason du «Fonctionnaire le plus corrompu» de la République sur une liste des 1600 cadres à bannir de la sphère publique nationale si, toutefois, on se campe sur le qualificatif donné par le Patron du Conseil National du Patronat malien, Mamadou Sinsy Coulibaly, est appelé à la prise des mesures judiciaires régissant la matière. Or cette affaire de diffamation selon le plaignant est en passe d’être renvoyée aux calendes grecques depuis l’interruption commanditée (pardon l’ingérence du RECOTRAD) sans que la justice n’ait ni infirmé ni affirmé le discours proféré.
Et si l’on se réfère à des propos tenus par le patron du Groupe Klédu, alors l’on serait en droit de se demander quel espoir il faut fonder sur l’ainé des Magistrats dans cette tâche de l’assainissement de l’Administration publique. «Aujourd’hui, je vais commencer par le premier nom du Fonctionnaire le plus corrompu, le plus dangereux, un meurtrier reconnu de tous, un arnaqueur notoire, un racketteur qui a racketté nos entreprises, un individu infâme, la vertu, l’honneur et la dignité, il ne sait pas ce que c’est. C’est le Président de la Cour Suprême, Monsieur Nouhoum Tapily (…) C’est le plus grand danger de la République. Il faut demander les points de vue des avocats. Il a détruit le métier d’avocat dans ce pays. Il faut demander aux Magistrats sur leurs points de vue sur son comportement. On va lui demander de partir de lui-même. S’il ne le fait pas, on a les moyens de le faire. Vous avez obligation de m’accompagner dans cette tâche, si j’échoue, la corruption va continuer et il ne fera pas bon de vivre dans ce pays», avait-il osé déclarer publiquement contre le Président de la Cour Suprême en personne.
Le temps nous en dira plus ; mais, en attendant, notons que nous sommes au Mali, un pays où les grandes déclarations n’empêchent point le détournement de plus de 250 milliards FCFA par an.
Une chose peut inverser la tendance : Que les crocodiles s’entre-bouffent cette fois-ci !
Seydou Konaté LE COMBAT