Des réunions sont convoquées par plusieurs organisations de la société civile à Bamako, des initiatives populaires voulant fédérer les bonnes volontés afin d’imposer l’ordre dans le pays. Le déclic a été l’horreur d’Ogossagou, un crime comparé à l’holocauste. L’envie de recadrer ceux qui décident du sort du Mali s’est emparée spontanément de nombreux Maliens.
Toutes ces initiatives ne sont pas destinées à combattre les autorités maliennes, car certains proposent de cheminer avec elles dans la bataille qui vient de commencer. C’est surtout des intellectuels animés d’un désir de communion qui proposent, sur les forums de discussion en ligne, cette main tendue au gouvernement qu’ils disent être incapable de résorber la descente aux enfers du Mali depuis plusieurs ans.
Mais le pouvoir doit considérer comme un avertissement la vague de mouvements populaires destinés à reprendre la main dans le jeu de la nation. Les propositions sont sorties du cadre virtuel des forums de discussion en ligne pour s’installer dans les salles de conférence de Bamako et les états-majors des partis politiques au cours du week-end dernier.
Ainsi, hier (le dimanche 31 mars), une rencontre de réflexion s’est tenue à la Pyramide du Souvenir par « les porteurs de solutions à la problématique du Mali ». Le pouvoir n’a rien à craindre de ces doux rêveurs qui ne songent qu’à proposer des remèdes au mal du pays, chacun amenant des recettes de son domaine de compétence tout en s’engageant à ne pas faire porter le chapeau de la faillite nationale à quelqu’un.
Toutefois, beaucoup ont salué la rencontre de la Pyramide du Souvenir en rappelant aussi que les remèdes ne serviront à rien si le médecin est au mauvais. A leur avis, sans contrainte, les décideurs réserveront le sort de la Conférence d’entente nationale de 2017 à toutes les propositions de la société civile. Les propositions du weekend échoueront là où a échoué cette conférence qui avait l’avantage d’être officielle.
En fin, la tempête viendra de la dernière catégorie de citoyens debout pour éviter au Mali de sombrer dans la barbarie. Ce sont les mécontents de la République, un fourre-tout comprenant des politiques discrets et des religieux. On parle d’un appel du Chérif de Nioro et de l’imam Mahmoud Dicko. Leur volonté serait de ne plus laisser le pays entre les mains de la MINUSMA et des hommes politiques ayant les rênes du pays.
Le pouvoir ne s’est pas encore montré en faveur de cette tendance de l’opinion nationale et pourrait être en déphasage avec la volonté populaire de fédérer les Maliens de tout bord. A défaut d’une réponse adéquate du gouvernement, les appels à l’action que lancent les citoyens qui sont en réalité très révoltés pourront se transformer en avis de tempête.
D.K LA SIRENE
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