Enfin, le déclic. Serait-on tenté de dire, après le coup de fil en or du Président IBK au chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé. Cet appel téléphonique était tellement attendu par l’ensemble du Peuple malien, qu’il semble être jusqu’à présent un rêve. Puisse Allah nous permettre de voir le bout du tunnel. Le Bateau-Mali tangue depuis plus de sept ans. Kidal échappe au pouvoir central, Gao et Tombouctou sont deux villes abandonnées à leur triste sort et entre les mains de djihadistes et autres trafiquants. Le centre est en proie à une guerre civile communotaro-ethnique, le sud est gangrené par la crise sociopolitique. C’est face à ce péril en la demeure qu’IBK a certainement compris, que sans chercher à pacifier un front, en l’occurrence politique, il y aura risque d’embrasement. Car, à la crise sociopolitique, avec la contestation par l’Opposition de la réélection d’IBK et la série de grève de tous les syndicats, se sont ajoutées les difficultés autour des réformes institutionnelles. Comme si ces défis ne suffisaient pas, les leaders religieux se sont invités sur le terrain politique et ont fait une démonstration de force, en remplissant le Stade du 26 Mars pour exiger plus de transparence, de bonne gouvernance et de respect des valeurs sociétales. Il est fort à parier que c’est la naissance de ce nouveau front plus virulent et plus déterminé à mettre du bâton dans la roue du Président de la République qu’il a fini par comprendre qu’il est désormais sur une chaise éjectable. D’où son appel téléphonique au chef de file de l’opposition.
Pour rappel, le pays est plongé dans une crise multidimensionnelle depuis 2012. Conséquence du plus stupide coup d’Etat de toute l’histoire du Mali moderne, un certain 22 mars. Cette crise, au départ sécuritaire et institutionnelle, est devenue sept ans plus tard politique et sociale. Ni les élections générales de 2013, encore moins celles de 2018, n’ont permis au Mali de voir le bout du tunnel. La crise s’est même amplifiée et touche aujourd’hui tous les secteurs de la vie. Ainsi, convaincu que toutes les nations ont connu des turpitudes qui ont jalonné leur marche en avant ; le Mali ne faisant pas exception à cette règle, il devient impérieux pour lui de se surpasser. Quand, un Peuple fait face à une telle crise, il faut non seulement de la résilience, mais aussi et surtout de l’intelligence, aboutissant à un consensus afin de transcender les clivages qui peuvent être des obstacles.
Avec ce coup de fil qu’on espère salvateur, un pas de géant vient d’être franchi dans le sens de la décrispation de la situation. IBK a désormais le bon bout, mais qu’il sache que le seul coup de fil ne suffit pas. En clair, ce qui lui reste c’est de se retrouver très rapidement avec son jeune frère Soumaila Cissé, et après associer tous les autres acteurs de la classe politique et de la société civile pour enfin parler du Mali.
Youssouf Sissoko INFO SEPT
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