« J’ai tout fait pour vous équiper, mais ils ont tout fait pour m’empêcher de vous équiper », disait le Président Ibrahim Boubacar Kéita lors de sa tournée à Sikasso, l’hiver dernier, dans le camp militaire « Tièba« face à une fourmilière de soldats maliens. Depuis la tenue de propos aussi « incohérents » que maladroits, voire désespérants, nombreux furent ceux qui cessèrent de croire en l’avenir de notre instrument de souveraineté, l’Armée du peuple.
Ainsi, au regard des récents événements belliqueux jusqu’à celui du Mardi 19 Juillet 2016, où le camp de Nampala a été attaqué dans la plus grande aisance faisant le plus lourd bilan depuis les affrontements sanglants du 21 Mai 2014 à Kidal (près d’une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés), nous sommes bien tentés de donner raison à ceux-là qui ne voient plus en ce régime qu’une coquille vide, un Pouvoir sans perspective, dirigé par un Président sans vision réelle et manifestement dépassé par les événements. Le dernier remaniement ministériel en dit bien long sur l’incapacité d’IBK de mener à bon port le navire Mali, tant les méthodes de résolution des problèmes à la fois civils et militaires, sont médiocres et fantaisistes. Un régime dont le dilettantisme règne en maître dans presque toutes les sphères. Lors des campagnes présidentielles dernières, alors que l’euphorie s’était énergiquement emparée d’une bonne partie de maliens qui ne voulaient que le candidat Ibrahim Boubacar Kéita à la magistrature suprême comme le nouveau capitaine de leurs destinées, IBK disait au cours d’un meeting : « tout ennemi venant de l‘extérieur trouvera l’Armée malienne devant lui et sera combattu sans répit ». A cela, s’ajoutent les mirobolantes promesses d’équipement, formation et remise à niveau des troupes combattantes.
Mais, aujourd’hui, l’on voit bien que rien n’a été fait pour sortir l’intuition militaire de ce précipice et à qui, l’ennemi ne cesse de faire subir les plus franches humiliations au préjudice de soldats sans moyens valables de combat, quotidiennement conduits à l’abattoir. En d’autres termes, nos dirigeants ont finalement fait de notre Armée, une institution moribonde et attentiste, indécrottablement inapte à se battre de manière digne. Une Armée dépourvue de toute capacité de prévention et même d’anticipation sur l’ennemi et qui attend chaque fois que l’agresseur vienne d’abord lui faire vivre l’enfer avant qu’elle ne s’organise à riposter. Même la loi d’orientation et programmation militaires initiée par le Gouvernement et qui semblait apporter une lueur d’espoir aux forces de sécurité et de défense, n’est en train de devenir qu’un mirage quand on sait les conditions exécrables dans lesquelles celles-ci continuent de travailler.
La politique militaire d’IBK a donc simplement échoué sur toute la ligne car n’ayant apporté aucun salut au peuple. Pourtant, la sécurité du Président, lui-même, est solidement bien mise en place, tandis que de pauvres gens sans défense sont chaque jour massacrés comme des mouches. Et au même moment, notre Président élu à 77% du suffrage exprimé, jouit tranquillement des délices d’une bourgeoisie aussi stérile que capricieuse engloutissant une bonne partie du budget d’Etat. En définitive, IBK sera-t-il un jour prêt à abandonner ses faramineux privilèges au bénéfice du peuple et son instrument de défense ? Seul Dieu pourra y répondre !
Dougoufana Kéita LA SIRENE