La 10e réunion du Comité de Suivi de l’Accord s’est ouverte hier, ici à Bamako, sous un climat de méfiance et de s’abstinence entre les deux groupes armés membres de la Plate-forme et de la CMA. Cette situation, perçue comme une des conséquences attendues des derniers affrontements entre les deux groupes rebelles à Kidal, jette le processus de règlement de la crise par voie de dialogue dans un sommeil profond, dans l’inertie inattendue.
L’incrédulité régnait dans la salle lors de l’ouverture officielle des travaux de cette 10e réunion du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) entre les différentes parties. Elles ont observé un silence total en ne faisant aucune déclaration à la presse. Même, de son côté, si la médiation continue quant à elle d’espérer qu’une résolution rapide et définitive de la question de Kidal est possible. C’est dire que les présents travaux interviennent dans un contexte de vives tensions et de climat de méfiance et de suspicions entre les groupes rebelles. Des frères de la Plate-forme et de la CMA s’entretuent à Kidal pour le contrôle de territoire que l’Etat est supposé récupérer avec l’application de l’Accord de paix. Ces affrontements ont provoqué la mort des dizaines de combattants et de civils de part et d’autre. Pourtant, ces deux groupes armés s’étaient convenus de respecter l’esprit de l’Accord qu’ils signé à Niamey sur la gestion militaire et administrative de la ville de Kidal. Une stratégie qu’avait même dénoncé le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU. «Les violences de Kidal montrent bien les limites des accords locaux et parallèles à l’Accord d’Alger », dit-il. Alors que, selon d’autres observateurs, le Comité de Suivi de l’Accord d’Alger se trouve aujourd’hui dans un état de somnolence inquiétant. Toute chose qui encourage les rencontres parallèles des groupes armés pour des accords accommodés opportunément.
Faut-il noter que trois points sont à l’ordre du jour pour cette 10e réunion du CSA. Il s’agit du mécanisme et des modalités de la mise en place des autorités intérimaires ; du mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ; et de la situation sécuritaire à Kidal.
Oumar Diakité : LE COMBAT