Accusée d’avoir perçu la rondelette somme de 900 millions de FCFA du Président de la République par notre confrère Boubacar Yalkoué, Manassa Dagnoko et les huit autres sages ont porté plainte pour diffamation. La première audience a peine ouverte le jeudi 29 novembre a été renvoyée au 13 décembre pour une question de consignation. Sans se prononcer ni sur le motif, ni sur la forme, encore moins sur le fond, ce procès, loin de permettre aux membres de la Cour Constitutionnelle de laver l’affront, serait un véritable discrédit pour l’institution et sa Présidente.
Sous d’autres tropiques, cette affaire qui relèverait certainement des faits divers, serait rangée dans les placards pour ne s’occuper que de l’essentiel. L’institution qui doit veiller sur la Constitution, est tellement sollicitée, qu’elle ne doit pas faire de cette affaire un crime de lèse-majesté. La Cour en voulant trop tirer sur la corde risquerait de s’exposer et du coup se fragiliser davantage. Que Boubacar Yalkoué, directeur de publication du quotidien Le Pays, ait même tort, ou n’aurait pas été professionnel dans le traitement de l’information qu’il a reçue, son cas ne devrait vraiment pas faire l’objet d’une plainte. Manassa et compagnie auraient dû trouver d’autres moyens pour laver ce que d’aucuns qualifient d’affront au lieu d’engager un bras de fer avec la presse.
S’agissant même du soupçon de 900 millions perçus par les membres de la Cour Constitutionnelle et qui a été à la base de la plainte, à analyser cette information et en la comparant aux comportements de cette même Cour dans un passé très récent, du point de vue de la morale, il y a lieu de s’interroger. Quand les membres de la Cour parlent de diffamation, ils semblent dénoncer une atteinte à leur intégrité morale. Mais, où est la morale quand ils ont qualifié de résiduelle l’insécurité au Mali, avec un bilan macabre qui était déjà lourd. Tout simplement parce que leur bienfaiteur voulait réviser la Constitution. Que dire de leur immixtion dans les affaires du Gouvernement, en donnant un avis sur l’utilisation des procurations alors même que la Cour Constitutionnelle pouvait être saisie pour cette même affaire ? Quid de son double langage sur le report des législatives ?
Donc, même si l’accusation de Boubacar Yalkoué est non fondée, la Cour Constitutionnelle ne sortirait pas indemne de ce procès. Elle salirait encore son image et ternirait sa réputation.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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