Accompagné de son premier questeur, Dr Beffon Cissé, d’Amary Traoré, 5ème vice-président en charge de la communication et Christophe Coulibaly, rapporteur général, Amadou Bah, le président (contesté) de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) était face à la presse ce jeudi dans la matinée. Il s’agissait de clarifier sur la crise que leur organisation est affectée, tout en donnant sa part de vérité sur les accusations portées contre sa personne. C’était à la Maison de la Presse.
Deux présidents à la tête d’une même institution, tel est le cas à la Commission Electorale Nationale Indépendante du Mali (CENI). Pour rappel, Issiaka Sanogo était devant les hommes de média le 25 Octobre dernier pour informer des changements intervenus au sein de la CENI. Notamment son élection comme nouveau président de la CENI avec comme premier questeur Evariste Fousseyni Camara. Toute chose découlant des sanctions infligées à certains membres dont le président Amadou Bah et son questeur Beffon Cissé pour indiscipline budgétaire à l’issue d’une plénière extraordinaire tenue le lundi 23 Octobre 2018.
Jeudi, c’était au tour de Amadou Bah et son bureau à la Maison de la presse, pour apporter leur réplique. Cela, tout en se considérant toujours comme le président légitime et en exercice de cette Institution faisant suite au décret N°2017-0214/P-RM du 13 mars 2017 qui a vu la cérémonie d’installation officielle de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) présidée par le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat le 24mars 2017 dans la salle de conférence de ce département.
Après diverses concertations entre les membres de la CENI, explique M. Bah, l’Assemblée Plénière sous la direction de Mme Diané Mariame Koné, doyenne d’âge a procédé conformément à la loi électorale à l’élection du président de la CENI et cette même assemblée a procédé à l’élection d’un bureau sur le format du règlement intérieur de l’ancienne (2011-2016) histoire de démentir les propos d’Issiaka Sanogo d’être le président actuel de l’institution avec son bureau. M. Bah a estimé qu’il n’y a aucune loi que ça soit dans leur règlement intérieur, dans le manuel de procédure administrative et même dans la loi électorale, prévoyant une procédure de destitution d’un membre du bureau à la CENI par ses paires. Et d’affirmer que l’article 12 de la loi électorale dit que : « Toute contestation par les partis politiques et les candidats en liste aux différentes élections portant sur les membres de la CENI ou de ses démembrements, est soumise respectivement à l’appréciation de la Cour suprême et les tribunaux administratifs dans un délai de 15 jours à compter de la date de publication du décret ou de la décision de nomination et ladite juridiction statue dans 10 jours » et en précisant que pour les membres de la CENI on doit les attaquer au niveau de la Cour suprême dans un délai de 15 jours et passant ces jours, toute autre réclamation est forclose.
Etant accusé d’un détournement de fonds, le président Bah rebiffe. Pour rappel, il dira qu’avant son voyage médical, il a reçu une mission d’audit du ministère de l’Economie et des Finances sur la gestion des fonds de la CENI et affirmera que le rapport est déjà sur la table de ce ministère. Donc, qu’il faut attendre le résultat de cet audit afin de porter ou non une quelconque accusation.
Pour l’élection présidentielle dernière, il indique que la CENI a joué sa partition en déployant sur l’ensemble du territoire et à l’extérieur plus de 23.000 délégués dont la prestation a été largement appréciée par les concitoyens, les acteurs politiques et les observateurs nationaux et internationaux. En conclusion, il prétend que cette crise provoquée par certains membres de la CENI ne se justifie ni en fait, ni en droit. « Cette crise de notre point de vue, ne doit pas pouvoir nuire à l’image de notre institution et de notre pays ».
Par Mariam SISSOKO LE SURSAUT
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