samedi 23 novembre 2024
Accueil | Politique | IBK EN CHINE : QUAND UNE VISITE EN RAPPELLE UNE AUTRE : Où sont les 5 500 milliards annoncés en 2014 ?

IBK EN CHINE : QUAND UNE VISITE EN RAPPELLE UNE AUTRE : Où sont les 5 500 milliards annoncés en 2014 ?

Après la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle, IBK, grisé de joie, a reçu au QG de l’EMP les membres de sa direction de campagne et de nombreux partisans en liesse. Au cours de son allocution, il a parlé de sa prochaine visite de 72 heures en Chine, à partir du 28 août. L’annonce de cette visite en rappelle bien une autre dans ce même pays en 2014 avec une annonce de plus de 5500 milliards d’engagements dans tous les secteurs vitaux du Mali. IBK peut-il nous dire où sont passés ces milliards promis ?
Comme beaucoup de ses homologues africains, le Président de la République a effectué à partir du 28 Août 2018 une visite de travail en Chine. Cette visite d’IBK rappelle malheureusement une autre qu’il a effectuée du 9 au 13 septembre 2014 à Tianjin en Chine. Invité à l’époque au forum économique mondial, le président malien et son homologue chinois ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d’accord dans les domaines aussi divers que stratégiques comme les infrastructures, le bâtiment, le transport, l’énergie, les mines. Cette moisson lui a valu, à son retour, un accueil triomphal à la hauteur des grands hypothétiques résultats engrangés. Jamais un président de la République n’a eu droit à un tel accueil populaire après une visite en Chine. Ce fut un retour, réservé généralement aux héros revenant de guerre. Les leaders religieux, les militants et sympathisants des partis de la mouvance présidentielle, des simples citoyens ont effectué le déplacement de l’aéroport de Bamako-Senou jusqu’à sa résidence, à Sébénikoro, pour aller lui dire merci pour son leadership. Quatre ans après ce grandiose accueil, les Maliens attendent toujours les 5 500 milliards d’investissements annoncés et qui devraient contribuer à booster de façon tangible leur économie. Ils semblent avoir le sentiment d’avoir été floué. La discrétion, voire le secret, qui a entouré le sort de cette demi-dizaine de milliers de milliards, est à l’inverse du grand du tintamarre avec lequel le pouvoir avait annoncé cette moisson et la liste des projets qui allaient être réalisé. (Voir le tableau ci-dessous).
Rappelons qu’à l’époque, les 62 partis qui venaient de signer une semaine plus tôt la Convention de la Majorité Présidentielle s’étaient fendu d’un communiqué invitant les Maliens à sortir massivement pour réserver au Président de la République un accueil digne du Mansa du Mandé revenant d’une de ses conquêtes. Lors de la conférence de presse organisée par les Ministres de l’Industrie et de la promotion des investissements et celui de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, il a même été dit que le montant des engagements chinois traduisait « la volonté du président IBK à réaliser sa promesse de campagne électorale : « faire le bonheur des Maliens » par l’édification d’un « Mali d’espérance et d’excellence ». Pour M. Camara, à l’époque vouvouzela (porte-parole) du Gouvernement, le Mali, ainsi, a amorcé, la phase, en l’occurrence de l’expansion économique.
Quatre ans après, parcourant le tableau des projets, on réalise que trois seulement ont été réalisés ou en voie de l’’être. Il s’agit de la phase II de l’Université de Kabala, la route Bamako- Koulikoro en 2X2 voies avec pont sur Niger à Kayo et les infrastructures pour sommet France-Afrique Bamako 2016. Nous sommes bien loin du compte.
Que s’est-il passé ? Est-ce que ce sont les Chinois qui se sont rétractés, ou ce sont les Maliens qui ont vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué, en prenant pour des espèces sonnantes, les promesses d’engagements ? Osons espérer que le retour de cette deuxième campagne de Chine se fera dans la discrétion, ou au moins dans l’humilité. Car, entre temps, le pouvoir aura appris que caqueter et pondre font deux, comme le dit un proverbe espagnol.

# Projets Couts
(milliards F.CFA)
1 Chemin de fer Bamako- Conakry, 900 km par Kita 4000
2 Rénovation de la voie ferrée Bamako-Dakar 750
3 4ème pont à Bamako 60
4 Phase II de l’Université de Kabala 35
5 Route du Savoir reliant aéroport Sénou à campus de Kabala
6 Pont sur le fleuve Niger à Ségou 60
7 Ports secs à Bamako, Kati, Sikasso, Kayes, Nara, Narena et Gao 32,5
8 Dragage du fleuve Niger 120
9 Aménagement des berges du Niger à Bamako 100
10 Route Bamako- Koulikoro en 2X2 voies avec pont sur Niger à Kayo 52
11 Route Kwala-Goumbou-Nara 31
12 Routes Ansongo-Ménaka-et Ansongo-Anderamboucane 68,2
13 Route Tombouctou- Douentza via Bambara-Maoundé 35
14 4 barrages en sur le Sénégal à Moussala, Badoumbé, Boudofara et Bindougou
15 l’adduction d’eau de Sikasso, Ségou, San et Koutiala 21
16 Infrastructures pour sommet France-Afrique Bamako 2016 60
17 24.000 logements sociaux 400
18 Route Kayes-Aourou-frontière-mauritanienne
19 Aménagement de 100.000 hectares à l’Office du Niger
20 Centrale hydro-électrique à Diré
21 Centrales hybrides à Tombouctou et Kidal
22 Centrale solaire à la Cité administrative
23 Centrale solaire à Kati de 40 MW 81

Youssouf Sissoko
Youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

Voir aussi

VISITE A KAYES : Assimi Goïta promet la relance économique après la montée en puissance des FAMa

  «Nous avons débuté  le travail avec l’équipement de l’armée et le développement de la …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils