lundi 25 novembre 2024
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Mali's President-elect Ibrahim Boubacar Keita poses for a picture after being sworn-in as president in Bamako, Mali, September 4, 2013. REUTERS/Joe Penney (MALI - Tags: POLITICS)

04 Septembre 2013-04 Septembre 2018 : IBK face à l’Histoire

Crédité à 77,62% face à son principal rival Soumaïla Cissé après le second tour du scrutin présidentiel de 2013, Ibrahim Boubacar Kéïta avait été investi Président du Mali le 04 Septembre 2013 : « Je jure devant Dieu et le Peuple malien de préserver en toute fidélité le Régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du Peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’Unité nationale, l’Indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national », s’est-il engagé, main levée, devant les membres de la Cour Suprême. Que, donc, retiendra l’Histoire de son règne à l’issue de ce premier quinquennat ?

Le grand problème de l’Afrique en général et du Mali en particulier, est que les dires et le faire de nos Dirigeants apparaissent toujours  comme la face et le revers d’une feuille. Lors de leurs campagnes électorales, on dit et promet tout. Mais, une fois aux affaires, les mêmes promesses deviennent facultatives. Elles donnent l’image d’un ver de terre dont le pêcheur use pour appâter le poisson, ensuite, l’attraper aux filets. Tel est, en un mot, l’image que l’on peut attribuer aux dirigeants africains par rapport aux promesses faites à leurs peuples.

En effet, après un regretté Coup d’État perpétré par quelques jeunes militaires sous la direction de l’actuel Général emprisonné Amadou Aya Sanogo, le Pouvoir transitoire dirigé par  le Professeur Dioncounda Traoré a cédé les banquets de Koulouba à Ibrahim Boubacar Kéïta, le 04 septembre 2013. Sans contestation aucune ni division, la victoire confortable de Ladji Bourama avait été, ce jour-là, célébrée et acclamée incessamment  dans tous  les coins et les recoins du pays comme une panacée à toutes les attentes, à tous les maux dont il se déclarait l’unique prométhéen lors de ses campagnes électorales: «La vie du Malien vaudra désormais son prix inestimable », avait-il rassuré ce jour  lors de son discours après la prestation de serment. Le profil de leurre d’un Dirigeant dur , intègre et compétent qu’IBK a exploité par cette élection de record faisait ainsi rêver les Maliens d’un lendemain paradisiaque. Pour tous, l’éradication de l’insécurité au Nord du pays, la lutte contre la corruption et la restitution de la valeur de l’école malienne seront la règle d’or de son premier mandat. Avec des engagements fermes entrecoupés par des versets coraniques et de son vocable « Inchallah » avec des slogans trompeurs comme « Le Mali d’abord », lors de la campagne présidentielle de 2013, les Maliens de l’intérieur et de l’extérieur ; bref de toutes les contrées, étaient rassurés qu’IBK c’est «La solution », c’est «le messie ». Mais, qu’a-t-il laissé à l’Histoire à part un bilan catastrophique bourré de népotisme, de défaillances, de gabegie et d’influence familiale ?

Faisant face à des accusations de pluie pour défaillances, de détournement et de dilapidation des fonds publics et des biens de l’État, le premier quinquennat d’IBK, qui était attendu comme le mandat de la lutte contre la corruption, s’est soldé par un véritable drame financier. Des remaniements ministériels fantaisistes, des centaines  de nominations sur du népotisme, IBK a délibérément livré ce pays à sa famille et à ses  béni-oui-oui qui en  ont profité à satiété pour dilapider les ressources de la nation.

En plus de l’histoire des engrais frelatés de l’ancien Ministre Bocary Tréta, des 1000 tracteurs  et l’achat de l’avion présidentiel, des anciens et certains membres du Gouvernement actuel dont le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga sont indexés par une plainte du BIPREM (Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali). Selon ladite plainte qui vise l’actuel PM Soumeylou Boubèye Maïga, l’actuel Secrétaire Général de la Présidence, Moustapha Ben Barka ; Mme Bouarè Fily Sissoko, ancienne Ministre de l’Economie et des Finances ; l’actuel Commissaire à l’UEMOA ; Mamadou Camara , l’ancien Ministre de l’Economie Numérique de l’Information et de la Communication , et Sidi Mohamed Kagnassy, Conseiller à la Présidence de la République, ces personnalités susnommées  seraient impliquées dans la disparition de 153 milliards de francs CFA qu’ils auraient soutirés du Budget de l’État entre 2013 et 2014, ainsi que  la dilapidation de plus de 28 autres milliards FCFA dans l’achat d’un aéronef et d’équipements militaires. Mais jusque-là, à part la bonne « Vaisselle», Ladji Bourama qui avait pourtant promis « Tolérance zéro » , aucun d’entre eux n’est inquiété.

Échec total dans l’éradication de la crise sécuritaire du Nord

Que de morts et de blessés ! Le pire, la situation sécuritaire déplorable s’est généralisée jusqu’au Centre du pays. Tout sauf ça, le Malien lambda ne croyait pas. Car, le 4 septembre 2013, il était, ce jour-là, clair comme l’eau de roche, qu’IBK n’allait pas décevoir son Peuple après ses promesses costaudes encore moins les leurrer avec un accord inapplicable signé à contrecœur. Car, cet Homme, très doué dans la manipulation de la langue de Molière, était connu de tous : « Je mettrai fin à la crise sécuritaire du Nord à trois mois de mon élection », avait-il rassuré. A-t-il réussi ? La réalité est parlante.

Aussi, les 1230 milliards de FCFA (soit 1 875 milliards d’euros) alloués à l’appareil militaire par la loi quinquennale de programmation militaire adoptée en 2015 n’ont jusque-là donné aucun résultat escompté  à la famille militaire et à la population civile malienne de plus en plus victimes des attaques des bandits armés. Les Habitants de certaines Régions du Nord et du Centre (Région de Mopti) font, de façon récurrente, l’objet de toutes sortes d’attaques, d’enlèvements et d’embuscades sous la barbe d’IBK. De 2013 à nos jours, plus de 2000 civils et militaires ont tristement perdu la vie dans cette crise sécuritaire nonobstant la signature de ce maudit Accord issu du laconique processus d’Alger. Cet Accord qui ne serait qu’une simple lunette d’argile aux yeux des Maliens pour les soi-disant ex-rebelles de mieux traiter leurs affaires onctueuses dans le Sahel. IBK même n’ose pas se rendre  à Kidal sans l’accord des Chefs des bandits armés et cela moyennant des  milliards de dollars. Pourtant, il est élu Président de tous les Maliens. N’a-t-il pas déclaré qu’aucune «fanfaronnade» ne lui «fera débarquer à Kidal» ? Mais, après cinq ans, en tant que candidat, il s’y est rendu. Donc, pour des raisons d’ordre électoraliste, il y a « la fanfaronnade qui lui a contraint de se rendre à Kidal. Et, cela, tenez-vous-en bien, moyennant encore des coûts de milliards.

Que pourrait-on dire si l’ONU même indexe dans son dernier Rapport certains  signataires comme obstacle à l’application du fameux Accord d’Alger? Un complot collectif contre les pauvres victimes ? IBK, son fiston national et leurs clans doivent rendre compte le moment venu.

En outre, n’oublions la cherté de la vie, le  chômage, la pénurie d’eau et les grèves incessantes, devenus une gangrène sous IBK.

Côté éducation, plus de 500 écoles restent fermées dans les Régions du Nord et du Centre du pays à cause du phénomène d’insécurité.

Arrivé au pouvoir avec une promesse « Un étudiant, un ordinateur », IBK a bombardé plus de 130 000 étudiants par seulement 13000 tablettes-ordinateurs au terme de son mandat.

En somme, l’Histoire retiendra qu’IBK, avec un bilan désastreux, a conduit au mur ce pays dont le Peuple fondait beaucoup d’espoir en lui. Cette année,  à l’avis des 80% des candidats, l’élection présidentielle a connu des fraudes sans précédent. L’administration, les médias d’Etat, les forces armées et de sécurité et surtout les « 9 Sages » de la Cour Constitutionnelle ont été tous instrumentalisés par le pouvoir en place.

Mais, ce qui est clair et net, c’est que, comme l’a dit l’autre, le Mali «peut tanguer, mais ne va jamais chavirer » ; il peut «trébucher», mais ne «tombera jamais»!

Seydou Konaté : LE COMBAT

Rédaction

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