Faut-il poursuivre le processus de préparation d’une élection alors qu’une bonne partie des populations ne jouissent pas de manière entière de leurs droits de circuler, de s’exprimer, d’exercer leur droit de vote en toute quiétude ? Comment les candidats et les équipes devant battre campagnes vont se déployer dans les zones où l’insécurité sévit pour contacter l’électorat ? Comment les citoyens, au regard du contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant, vont-ils pouvoir accéder à leurs cartes d’électeurs? Quelles garanties ont les populations en conflits au niveau des zones d’insécurité pour aller voter sans affrontement avec leurs opposants ? Ces inquiétudes du Conseil National de la Société Civile du Mali, n’ayant pas de réponses urgentes appropriées, et des engagements clairs et patriotiques, bien d’observateurs soutiennent l’idée du report de la présidentielle à une date ultérieure.
Le Conseil de la Société Civile du Mali a fait part de ce positionnement dans un message axé sur la tenue de l’élection présidentielle. Il a été livré à la presse le vendredi dernier.
En effet, la société civile du Mali s’est montrée vivement préoccupée de la tenue de l’élection présidentielle au regard de la situation qui prévaut dans le pays aussi bien sur le plan sécuritaire que politique et social. Pour ce faire, le Conseil national a tenu un atelier national d’analyse et de positionnement de la société civile les 25, 26 et 27 juin 2018.
À l’issue de ladite rencontre, le Conseil national de la société civile a noté les défis importants pour l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées auxquelles aspirent tous les Maliens de l’intérieur comme de la diaspora. Et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé face à des questions qui méritent des réponses urgentes, appropriées et surtout des engagements clairs et patriotiques. Ce sont : -Faut-il poursuivre le processus de préparation d’une élection alors qu’une bonne partie des populations ne jouissent pas de manière entière de leurs droits de circuler, de s’exprimer, d’exercer leur droit de vote en toute quiétude ?
-Comment les candidats et les équipes de campagnes électorales vont se déployer dans les zones où l’insécurité sévit pour battre campagne ?
-Comment les citoyens, au regard du contexte sécuritaire, vont-ils pouvoir accéder à leur carte d’électeur ? -Quelles garanties ont les populations en conflits au niveau des zones d’insécurité pour aller voter sans affrontements avec leurs opposants ?
Au regard de l’impossibilité de satisfaire urgemment ces préoccupations soulevées, faut-il comprendre que la Société Civile réclame le report de la Présidentielle du 29 juillet 2018. À défaut, du moins le Conseil fait des multitudes recommandations sécuritaires, politiques et sociales. Ce sont, entre autres, le redéploiement et la sécurisation des Agents de l’administration sur toute l’entendue du territoire national; la création des conditions favorables au retour des populations déplacées et Réfugiées ; le désarmement de toutes les milices d’autodéfense avant les élections en lieu et place, l’installation des unités de FAMA pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
Oumar Diakité : LE COMBAT