lundi 25 novembre 2024
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RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE SUR LA VISITE DE L’EX-PM MOUSSA MARA A KIDAL : Entre la déloyauté d’un Premier ministre et la légèreté d’un Chef de l’Etat, qui en sortira indemne ?

Le Mali a-t-il déjà commencé à entrer dans une zone de turbulence politique à quelques  deux ans des élections présidentielles de 2018 ?  Sans répondre par l’affirmative, on peut dire que le grand déballage a commencé et tous les moyens sont bons pour handicaper ses adversaires et engranger des points. Hier, c’était la cabale contre le chef de file de l’Opposition Soumaila Cissé dans la prétendue affaire de 27 milliards détournés à l’UEMOA. Aujourd’hui, c’est au tour du PM Moussa Mara d’être sérieusement indexé dans le rapport d’enquête parlementaire sur sa visite inopportune à Kidal. Mais toutes les responsabilités ont-elles été situées sans arrières pensées politiques ? Le rapport d’enquêtes est-il impartial ? L’ex Premier ministre a-t-il pu se rendre à Kidal sans l’accord du président IBK ? Que Moussa Mara soit coupable nul n’en doute. Mais qu’il soit le seul sans le Chef suprême des Armées à en répondre est tout aussi incompréhensible.  A force de vouloir vilipender un adversaire on finit par lui donner des ailes.

 

A force de vouloir éloigner un crapaud en le jetant au loin, bien que lui faisant mal, on finit aussi par lui rendre court son chemin, dit un adage bien populaire de chez nous. Bien que l’idée d’un rapport d’enquêtes parlementaires, après un tel évènement qui a tant ensanglanté le pays, soit appréciable et les conclusions acceptables, il n’en demeure pas moins que les observateurs de la scène politique sont restés sur leur faim tant le rapport semble incomplet. Tout indique que la Majorité fait feu de tout bois juste pour affaiblir les potentiels menaces à une probable réélection d’IBK. Aujourd’hui, deux figures emblématiques de la scène politique malienne semblent couper le sommeil à IBK au point que certains acharnements sont perçus comme des tentatives de neutralisation dans le dessein de réduire à leur plus simple expression Soumaila Cissé et Moussa Mara en vue des élections présidentielles de 2018. Si la cabale contre le chef de file de l’Opposition n’aura été qu’une tempête dans un verre d’eau, faute de preuves tangibles, les conclusions qui incriminent son ancien PM sont suffisamment graves et sont loin de connaitre leur épilogue.  IBK semble décider à en découdre avec son ex PM Moussa Mara qui s’est déjà prématurément déclaré candidat à sa succession. L’ambitieux PM, ayant eu vent de cette cabale, est monté au créneau pour ne pas être surpris et poignardé dans le dos. C’est  pourquoi il multiple aujourd’hui les sorties médiatiques pour d’ores et déjà informer l’opinion de ce qui se trame contre lui. Son interview sur une radio internationale n’avait d’autres objectifs que de se disculper et surtout de se victimiser en dénonçant une cabale contre lui. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir  si la stratégie du PM à faire feu de tout bois est finalement la meilleure. En homme d’Etat, un Premier ministre fut-il ancien est toujours le fusible de son Président. Vu sous cet angle, toutes sorties de Mara contre son ancien patron peut être assimilée  à de la déloyauté. De même que les tentatives de déni du Chef de l’Etat face à sa responsabilité de commandant peuvent être vertement qualifiées « d’irresponsabilité politique ». Chacun devrait assumer ses responsabilités dans cette affaire pour en sortir grandi.  Dans tous les cas de figures, c’est le Premier ministre Mara qui en sortira perdant étant entendu que les pouvoirs africains ont particulièrement une telle  capacité de nuisance qu’il leur est plus  facile de détruire que de construire une image, surtout avec une justice aux ordres du pouvoir du jour. Vu les conclusions du Rapport, le pouvoir a tout en ses mains pour déclencher toute procédure judiciaire afin de clouer le bec au PM pendant trois ans le temps de sortir de la zone de turbulence. C’est pourquoi, il est tout à conseiller au PM Mara cette sagesse qui recommande d’observer le silence qui est d’or.  En voulant tout déballer on risque de se faire tout discréditer aux yeux de l’opinion publique, secrets d’Etat obligent.

En définitive, le Président de la République IBK a désormais entre ses mains trois dossiers à la fois  brûlants et sensibles et dont la mauvaise gestion peut s’avérer être un obstacle majeur à sa propre réélection. Il s’agit  du dossier d’ATT, celui du général Amadou Haya Sanogo ainsi que celui de la visite à Kidal de son ex PM Moussa Mara.  Au travail donc ses conseillers.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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