L’Organisation des Nations-Unies a encore menacé de prendre des sanctions contre toute personne qui empêcherait désormais la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Dans un communiqué, rendu public en début de cette semaine, sont envisagées des sanctions allant d’interdiction de voyage à la saisie des avoirs individuels. Mais n’est-ce pas encore des menaces qui ne suivront jamais de voie d’effets redoutés? Car, ce n’est pas la première fois que l’ONU lance de telles menaces à l’encontre de ceux qui entravent l’application du processus qui sont connus et choyés de tous.
Ceux qui ne veulent pas l’évolution du processus de paix ou la mise en œuvre de l’accord d’Alger sont connus de tout le monde et depuis toujours. Eux tout qui ne les arrange pas est à proscrire ou à renvoyer aux calendes grecques. Ils sont connus et surtout par ceux qui ne cessent de proférer ce genre de menaces de sanction. Ce n’est pas la première fois qu’on l’ONU menace de les sanctionner ; mais, à la suite, rien n’a jamais été donné.
Donc, espérons que cette fois-ci ne sera pas comme les précédentes. D‘un constat général, il est à noter que cet accord n’a pas enregistré d’amélioration visible sur le terrain dans le cadre de sa mise en œuvre.
Un constat partagé par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui, dans un de ses rapports sur la situation au Mali a dit ces mots : « presque qu’aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’Accord pour la Paix et la réconciliation ». Une remarque que le gouvernement malien n’a pas appréciée.
A chaque fois que cet accord est sur le point de faire des avancées significatives, une attaque ou des conflits entre les groupes armés éclatent subitement pour le bloquer. Il y a toujours eu un prétexte pour anéantir les travaux. Parmi les acteurs impliqués dans le processus, personne ne veut prendre ses responsabilités. Les uns et les autres n’arrêtent jamais de se rejeter la faute.
Dans le pays profond, du Nord à l’Ouest, en passant par le Centre et le Sud, le phénomène d’insécurité devient de plus en plus grandissant. Les forces de sécurité et les populations civiles sont fréquemment ciblées par des attaques terroristes. La semaine dernière, le pays a perdu plus d’une cinquantaine de ces fils suite à des attaques et à la pose d’engins explosifs.
Donc, en une fois de plus, il est temps d’arrêter de tourner autour du pot pour aller de bon à la solution finale. C’est la seule solution, s’il est vrai qu’on tient à la sortie définitive de la crise mais pas des déclarations de façade.
Adama A. Haïdara LECOMBAT.FR