Les militaires ont intercepté à Mopti, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 octobre 2017, des pinasses transportant 183 motos, du carburant, des céréales et de l’huile à destination de Dioro et de Kouakourou deux localités en passe de devenir le sanctuaire des jihadistes à Mopti. La même nuit, des suspects ont été arrêtés dont le riche opérateur économique Sidi Yaya Guittèye. Mais celui-ci fut libéré pour raison de maladie et de vieillesse et remplacé par son fils Basse Guittèye.
Une fois, les produits et les engins à deux roues saisis et placés à des lieux sûrs, les militaires ont alors confié les enquêtes à la gendarmerie qui est compétente en la matière. Du coup, Dramane Guittèye et les deux piroguiers Ladji Kanta et Baba Tigano ainsi que d’autres personnes en provenance de Dioro et de Kouakourou sont aussi mis aux arrêts. Cependant, Malick Bocoum fut arrêté à la place de son patron Kaolak Kémésso qui était à Bamako au moment des faits.
Selon une source crédible, ces individus qui faisaient l’objet d’une instruction parce qu’ils sont soupçonnés d’avoir fourni aux jihadistes des vivres et de moyens de locomotion ont été tous relaxés suite à l’implication du gouvernement. À noter que cette affaire qui fait trop de bruits aurait commencé par un premier convoi composé de 70 engins et de produits déjà arrivés à destination. Ce sont les factures d’achat du deuxième convoi qui ont attiré l’attention des militaires.
De leur côté, Bassori Touré et l’Association des commerçants détaillants ont rendu visite à leurs camarades qui évoluent dans ce métier depuis plus de 40 ans afin de s’imprégner de leur condition de détention et de définir la démarche à adopter pour obtenir leur libération. Ainsi, il avait été décidé d’observer ‘’une journée sans marché’’ prévue le Samedi 21 Octobre 2017.
Mais de nombreux commerçants sachant garder raison sur la passion ont demandé l’annulation de cette action, juste le temps de voir, la conclusion des enquêtes menées actuellement par la gendarmerie. « Si les enquêtes blanchissent nos camarades et que les autorités refusent de les libérer tout en restituant leurs biens, c’est en ce moment, que nous allons entreprendre des mouvements d’envergure », pouvait-on entendre dans le milieu économique à Mopti où depuis quelques années la situation sécuritaire est particulièrement préoccupante.
En attendant, on s’accorde à dire que cette action entreprise par les autorités locales contribuera à dissuader les complices des jihadistes qui vivent au beau milieu de la population. En effet, ce sont ces derniers qui donnent des renseignements mais aussi livrent les produits de première nécessité sans lesquels, les intégristes musulmans ne peuvent pas rester longtemps cachés dans leurs terreaux. À titre illustratif, Amadou Djoum un agent de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) a été enlevé suite à des informations fournies aux jihadistes.
Dougoufana Kéita LA SIRENE