Le désordre hypothétique que le feuilleton de la révision constitutionnelle a semé produira aussi longtemps ses effets sur la vie politique malienne. L’atmosphère née de ce feuilleton créera des incidents sporadiques qui ne seront pas sans effet sur les tendances pour Koulouba 2018. Aucune frange, aucun regroupement, aucune personnalité et aucun politique ne pourra se targuer de pouvoir plier les affaires à l’heure de la vérité. Autant les protagonistes de la société civile n’auront pas la tâche facile devant les loups politiques, autant ces derniers auront du grain à moudre avec le peuple. Tout est flou et versatile. Aucun baromètre fiable n’est adéquat pour se pencher sur 2018.
Le pays est comme un grand hôpital psychiatrique où les fous se promènent en liberté. Les plus teigneux dressent du monde à l’opposé des modérés, jugés de lâches et souvent de traitres. Ceux à qui on a ouvert des portes deviennent des fous d’argent, qui drainent une certaine presse, folle du gain facile.
Ceux devant lesquels toutes les portes sont fermées, se transforment en fous de haine contre le régime et son président. La mort dans l’âme, ils regrettent pourquoi dans leur folle lutte contre la révision ils n’ont pas pu faire sauter le pouvoir. Peine perdue, car ils sont appelés maintenant à subir la folie douce des nouveaux maîtres du jeu, à savoir le nouveau ‘’Guide’’ et ses sbires, qui ont claqué avec fracas la porte de ‘’Antè Abana’’. Les raisons de leur départ se résument à la mise en œuvre au sein de la plateforme d’une alternance pour 2018. Ce motif aux yeux de tous les observateurs n’est qu’un alibi de séparation.
De ce fait, tout laisse à croire que cette plateforme a entamé sa belle mort après ses deux mois de folie contestatrice. Elle qui s’est parée de toutes les vertus, n’aura plus que le champ de la culture de la division et de l’échec devant elle. Cela tout simplement par ce qu’elle n’a plus sa raison d’être après l’épisode de la révision. En tentant de la maintenir au gré d’un quelconque manifeste, on contribue à l’étouffer et la rendre moins légitime. Il est connu de tous que les protagonistes qui l’animent n’ont pas les mêmes objectifs, le même agenda. D’ores et déjà, les raisons du clash du mouvement de RasBath donnent une lecture saine de cette réalité. L’on peut dire que le nouveau ‘’Guide’’ a eu l’intelligence de réclamer en premier ce que toutes les têtes couronnées de la plateforme miraient.
Au regard donc d’une éventuelle nucléarisation de ses forces, cette plateforme ne sera plus une foudre de guerre en 2018. Car elle sera obligée de se doter d’une feuille de route maquillée, laquelle sera en porte-à-faux avec l’attente du peuple à son égard.
Les Maliens sont de plus en plus exigeants en termes de choix politique et tout doit être fait pour les traiter avec hauteur de vue, unité d’actions et lucidité. Or, ‘’Antè Abana’’ ne dispose d’aucune de ces qualités. Elle peut continuer à s’agiter comme un mouvement de forcenés car dans le flou où nous sommes plongés, la folie peut être une issue.
Moustapha Diawara LE SURSAUT
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