La duplicité notoire et la roublardise caractérisée des mouvements rebelles sévissant au nord du Mali depuis des décennies ont fini par mettre à nu l’inénarrable irresponsabilité et l’indécrottable incompétence des autorités de la République. En dépit de la non-autorisation combien humiliante de l’Armée malienne à jusque-là fouler le sol de Kidal et l’administration publique à s’y déployer, la CMA, malgré son hostilité viscérale à reconnaitre un Etat malien souverain et indivisible, continue cependant d’évacuer ses blessés de guerre à Bamako pour y recevoir des soins gratuits avec la discrète complicité des plus hautes autorités du pays.
La gouvernance du Mali sous IBK reste incontestablement celle qui nous aura infligés les pires humiliations de notre vie de nation.
Un régime désespérément incapable de se responsabiliser face aux défis qu’il avait pourtant promis de relever quoiqu’il advienne, notamment, la construction d’une institution militaire solidement opérationnelle, l’exercice de la souveraineté de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, le renforcement de l’unité nationale et la mise en place de mesures sécuritaires fiables visant à instaurer une stabilité plus rassurante avec la garantie d’une lutte implacable contre le laxisme et la corruption.
Aujourd’hui, les Maliens ont fini par réaliser la vérité dans toute sa laideur après avoir découvert l’imposture et la médiocrité d’un régime aussi dolosif que moribond, d’où le regret amer d’un peuple, pour avoir naïvement opéré l’un de ses plus malheureux choix, en élisant à la tête de l’Etat, un homme qui n’a d’yeux que pour ses honneurs et la sauvegarde de son pouvoir, mais n’ayant aucune vision réelle des préoccupations nationales.
A l’issue des attaques récentes à Kidal ayant opposé le Gatia à la CMA et causant de lourdes pertes à cette dernière malgré le soutien voilé de la force Barkhane, des blessés graves de la rébellion kidaloise, hostiles à l’Etat malien, furent évacués d’urgence dans des centres hospitaliers de Bamako pour des soins intensifs, et aux frais sûrement de l’Etat.
A titre d’exemple, un combattant rebelle, est, en ce moment, admis à l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (Iota) à Bamako pour des soins oculaires d’urgence après avoir pris une balle à l’œil droit et souffrant également de blessures dorsolombaires.
D’autres blessés reçoivent aussi des traitements dans différentes structures sanitaires, et ce, avec un suivi médical spécialisé. Pourtant, leurs adversaires, les forces patriotiques du Gatia qui œuvrent inlassablement pour un Mali réunifié, sont régulièrement abandonnées à elles-mêmes, d’où une volonté de désistement de plus en plus accrue chez certains combattants ayant quasiment cessé de voir en l’Etat, un allié, malgré l’hypocrisie de la communauté internationale et l’attitude partisane des troupes étrangères.
La mauvaise politique sécuritaire d’un gouvernement mal avisé
Les troupes et cadres de la CMA, malgré l’interdiction à l’armée malienne, de franchir les portes de Kidal, reçoivent des faveurs de toutes parts dont celles venant du régime en place. L’on se rappelle encore les 5 milliards attribués aux rebelles et qui n’ont manifestement servi à rien, car, malgré tant de fonds investis pour stabiliser le septentrion, l’insécurité persévère dans son lot de malheurs. Kidal reste jusqu’ici hors de contrôle du gouvernement de Bamako et « l’indépendance de l’Azawad » continue d’être revendiquée par un groupuscule dont la mauvaise foi n’est plus à démontrer.
L’on se rappelle également des 400 millions de F CFA distribués aux groupes armés signataires de l’accord d’Alger, rien que pour convaincre ceux-ci à prendre part aux activités de la Conférence nationale d’entente. A cela, s’ajoutent les frais de déplacement et hébergement dans des hôtels luxueux à Bamako pour des séjours quasi-réguliers.
En dépit d’une longue et pusillanime diplomatie frisant l’image d’un Etat faiblard et allant jusqu’à installer une entière méfiance entre le peuple et ses représentants légitimes, la paix tant « chantée » par IBK et ses « vautours » peine encore à se réaliser, l’Etat reste irrémédiablement absent dans des dizaines de localités du pays ; la question de la libre circulation des personnes et leurs biens est plus que jamais brûlante et l’exécution de nombreux programmes d’investissements économiques et autres plans de créations de structures sociales de base prévus pour un meilleur essor des contrées défavorisées du Mali, tardent à voir le jour.
En substance, nous arrivons à la conclusion, que toute cette fastidieuse, voire honteuse gymnastique supportée par le peuple souverain du Mali durant tout ce temps, n’a abouti qu’à un néant abyssal. Le pays reste toujours divisé par des groupes rebelles qui continuent de recevoir tous les honneurs du pouvoir central, celui-ci semblant désormais obéir à toutes leurs lois, même les plus capricieuses. Tandis que les dignes fils du pays ne cessent d’être vilipendés dans tous les sens.
Dilika Touré LA SIRENE