La rumeur du départ de l’actuel Premier ministre Modibo Keita a fait le tour de la capitale et a alimenté les choux gras de certains journaux de la place. Même si la rumeur reste à confirmer, il ne fait l’ombre d’aucun doute que son départ est imminent. De sources bien informées, le PM n’attendrait que le retour du Président de la République pour lui remettre sa lettre de démission. Pour sa succession, trois noms circulent sous le boisseau à savoir, Abdoulaye Idrissa Maiga, Soumeylou Boubéye Maiga et Mohamed Ag Erlaf. En attendant le départ de Modibo Keita et la nomination d’un nouveau PM, six personnalités sont pressenties pour faire leur entrée dans la nouvelle équipe gouvernementale à savoir : Abdoullah Coulibaly, Moussa Makan Camara, Oumou Sall Seck, Oumou Traoré, Mohamed Salia Touré et Racine Seydou Thiam. Voici les raisons qui sous tendraient la nomination de ces six personnalités aux horizons divers.
Nul ne blâmerait le président de la République de procéder à un remaniement en profondeur de l’équipe gouvernementale dirigée par le PM Modibo Keita, tant elle aura montré toutes ses limites objectives et se trouve prise par l’usure du temps. Le gouvernement de Modibo Keita, à l’image de celui de Moussa Mara, a brillé par son incompétence à trouver des solutions aux problèmes les plus cruciaux du Mali post-crise. Annoncé depuis belle lurette après le Sommet Afrique-France, le remaniement tant attendu serait imminent à cause de l’urgence des priorités et de l’impatience de bon nombre de citoyens qui tardent à voir midi à leur porte après avoir fondé tout espoir sur IBK. Pour la composition du prochain gouvernement, six personnalités sont susceptibles ou méritent de faire leur entrée. Il s’agit de :
Abdoullah Coulibaly : Il était le président de la Commission d’Organisation du Sommet Afrique-France. Pour avoir réussi le pari de l’organisation du sommet, surtout avec une mention spéciale du Président François Hollande, IBK le récompenserait par un portefeuille ministériel. Son élévation à la dignité de commandeur de l’ordre national du Mali serait-elle un signe ? Son prédécesseur, Tiébilé Dramé, qui organisa aussi avec brio, dans des conditions plus difficiles, le Sommet de Afrique-France de 2005 n’eut pas contre toute attente cette reconnaissance de mérite.
Moussa Makan Camara : M. Camara est le président de la prestigieuse Fondation Balanzan pour la paix et la bonne gouvernance. Ancien ambassadeur du Mali en France, à New York, auprès de l’OUA et de l’UA. M. Camara fut non moins ambassadeur auprès de l’UNESCO et de la Francophonie à Paris. Ce diplomate chevronné à la tête de la Fondation Balanzan s’est fait remarquer depuis la signature de l’Accord Pour la Paix et la Réconciliation, par l’organisation de séminaires et des débats de haut niveau pour son appropriation par les différentes couches socio-politiques. La Fondation qu’il préside a organisé de nombreux colloques et séminaires dont, entre autres : « Regards croisés sur les contraintes politiques institutionnelles et constitutionnelles sur l’Accord pour la Paix et la Réconciliation », « le rôle des autorités coutumières et traditionnelles dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation » et sur « le rôle de la jeunesse des partis politiques dans la mise en œuvre de l’Accord. Il mériterait certainement d’être récompensé par IBK pour ses efforts pour la paix et le rôle important qu’il continue de jouer dans la mise en œuvre du controversé Accord pour la Paix et la Réconciliation.
Oumou Traoré de la CAFO : Elle est la présidente de la Coordination des Associations et Organisations Féminines, CAFO. Cette militante de la cause féminine est à la porte d’entrée du gouvernement depuis sous ATT. Elle pourrait faire son entrée dans le prochain gouvernement au nom du quota genre et pour la récompense d’un combat qu’elle ne cesse de mener pour la cause des Femmes du Mali.
Oumou Sall Seck : Elle est aussi une figure de la lutte pour l’émancipation de la femme malienne. Oumou Sall Seck est le Maire de Goundam et fut un membre influent de la délégation gouvernementale aux pourparlers inter-maliens à Alger. Elle est membre du Comité de suivi de l’Accord. Elle mériterait de rentrer au gouvernement pour son combat en faveur du Mali quand sa sœur Nina Wallett, actuellement ministre, avait fait le choix de la rébellion.
Mohamed Salia Touré : Il est le tout-puissant président du Conseil National des Jeunes du Mali, CNJ. Accusé de devoir sa réélection à la tête du CNJ au pouvoir actuel, il jouerait depuis le jeu. Si un haut fait d’arme militait pour son entrée dans le gouvernement, ce serait probablement son engagement et surtout le tact avec lequel il aura mené avec le Forum des jeunes africains en vue d’élaborer un mémorandum pour les chefs d’Etat présents au Sommet Afrique-France. IBK pourrait lui réserver, autant qu’il est soupçonné de le faire pour le président du Sommet, une place au gouvernement pour avoir tout simplement fait honneur à la Jeunesse malienne.
Racine Seydou Thiam : Il reste l’un des chefs de partis à n’avoir pas figuré dans aucun gouvernement d’IBK bien qu’il fasse partie du cercle restreint des jeunes leaders à avoir très vite apporté leur soutien au candidat IBK au second tour. Aujourd’hui, Directeur de la Communication et des relations publiques du Président de la République, il a à son actif la timide révolution de la communication présidentielle avec l’émission « Rendez-vous avec Koulouba » au cours de laquelle il fait, contre vents et marée, l’apologie de son chef dont il vante le bilan mensuel de ses activités. Même si on est à quatre mois sans émission, il mérite d’y entrer pour avoir accepté d’aller au charbon et de défendre bec et ongle un mentor dont la gestion ne fait pas l’unanimité.
En définitive, le nouveau gouvernement est fortement attendu pour apporter des remèdes aux multiples maux qui gangrènent le Mali. Il serait, on l’espère bien le 5ième et dernier rémaniement du quinquennat d’IBK.
Youssouf Sissoko
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