Le lundi 30 mars 2020, la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali (COCEM) a animé une conférence de presse pour faire l’état des lieux du déroulement du scrutin et imperfection constatée dont l’enlèvement d’un président de bureau, des assesseurs et d’une de ses observatrices dans le cercle de Ménaka. C’était sous la présidence du Président de la Coalition Drissa Traoré.
Après la tenue du premier tour du scrutin de l’élection législative du 29 mars 2020, qui s’est déroulée dans une atmosphère timide. À l’issu de la supervision de la Mission d’Observation Electorale (MOE), une synergie constituée de plusieurs organisations a déployé plusieurs observateurs sur l’ensemble du territoire national malien. Dans son constat, la mission a indiqué que : 93,3% des bureaux de vote observés par les 1.145 observateurs de la Synergie ont ouvert à 8 h ; 5,2% entre 8h et 8h15 ; et le reste après 8h15.
Le président de la COCEM, Drissa Traoré a déclaré que la présence des observateurs nationaux sur l’ensemble du territoire et celle de 2 observateurs de l’Union Européenne déployés à Bamako ont été remarquées dans des bureaux de vote (BV). Ceux-ci avaient un libre accès aux BV et pouvaient exercer leur rôle sans restriction, à l’exception de quelques cas isolés où des observateurs ont été intimidés, voire menacés. Les délégués des candidats déployés dans les bureaux de vote ont constaté que les électeurs n’ont pas effectué massivement le déplacement vers les centres de vote à Bamako.
Selon ses dires, l’observation de sa structure repose sur une technique d’observation citoyenne des élections utilisant les technologies de l’information et de la communication et c’est pour ce faire, ils ont déployé 1660 observatrices et observateurs dont 1500 fixes dans les bureaux de vote et 160 mobiles, tous rigoureusement formés, accrédités pour observer le déroulement du vote sur toute l’étendue du territoire.
Selon la déclaration, il en ressort que le matériel électoral était disponible et en quantité suffisante dans la plupart des bureaux de vote observés. Cependant, la mission a constaté le manque de produits sanitaires et hygiéniques liés à la pandémie du CORONA Virus et de matériel électoral dans certains centres de vote. Dans la majorité des bureaux observés par les observateurs de la Synergie, le personnel électoral était au complet.
« 98% des observateurs et observatrices de la COCEM sur place ont eu la possibilité d’envoyer leurs rapports d’observation aux heures fixes par le biais des SMS codés, aussi, le quartier général avait continué la collecte et l’analyse des rapports des SMS des observateurs », a indiqué le président Traoré.
Selon la base de ses premiers éléments d’observation recueillis dans les lieux observés, la COCEM a regretté un certain nombre d’incidents graves constatés notamment dans le cercle de Ménaka ou dans le centre de vote d’Essaina M’Bahou : le président, les assesseurs et l’observatrice de la COCEM ont été enlevés avec le matériel électoral. Elle a ensuite observé des scènes d’intimidation et d’enlèvement des agents électoraux et la fermeture des bureaux de vote à Bonni dans le cercle de Douentza ; l’enlèvement d’un chef de village et d’un président de bureau dans le cercle de Niafunké et que des incidents sécuritaires préoccupants ont été observé dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou.
À en croire le Président Touré, les observateurs de la COCEM n’ont pas constaté une utilisation abusive des procurations (1,20%), les opérations se sont déroulées normalement avec des retards minimes observés lors de l’ouverture des centres et bureaux de vote. Cependant, des cas d’achats de conscience, de spéculations sur les cartes d’électeur et de bourrage d’urnes ont été constatés.
Aïssétou Cissé