Il y a de cela presque plus de quatre mois que l’école malienne est dans une série de grèves de la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 qui avait laissé presque tous les parents d’élèves dans l’anonymat. La réouverture des classes suite à l’accord trouvé et le Gouvernement nous a poussés à demander certains parents d’élèves et un enseignant sur l’état des lieux des choses.
LE COMBAT: Après presque plus de 4 mois que les enfants étaient cantonnés à la maison faute d’écoles. Comment voyez-vous cette reprise ?
Un groupe de jeunes :Plus de 4 mois sans l’école, pour nous, élèves, cela nous apparait comme une grande faiblesse, un grand problème. C’est en quelque sorte une cicatrice indélébile qui risque de poursuivre notre génération durant notre cycle de formation d’autant plus que le système même fait défaut.
Et si la DNPE et le Ministère de l’Education décident de décaler l’année de quelques mois ?
Mon frère, sérieusement parlant, l’année est sauvée politiquement mais pédagogiquement encore. Repousser les dates, c’est, certes, possible ; mais, cela reste en soi un moyen de sortie de crise. Pour les grandes villes comme Bamako, Sikasso, Koulikoro et autres, ça peut se comprendre. Mais, c’est un véritable casse-tête pour nos frères des confins où l’Agriculture est la seule activité. Donc, pour nos frères de l’intérieur, dans les confins du pays, laisser les enfants suivre les cours en périodes de cultures serait très difficile pour certaines familles.
Des deux parties à qui s’en vouloir ?
Alassane Cissé, citoyen à Kanadjiguila :Moi, je suis du côté des enseignants. Quelqu’en soit les conditions, nos enseignants doivent être au moins sur le même pied d’égalité que les enseignants de la Sous-région. Pour terminer, je dirais que tout pays qui se soucie son avenir, de l’avenir de ses enfants, doit faire de l’éducation et de la situation des enseignants une préoccupation prioritaire.
Dans cette lutte pouvez-vous nous dire ce qu’il y a eu comme satisfaction ?
Kaou Makan Kanouté, Enseignant du secondaire à Sévaré, joint au téléphone, nous dira qu’une négociation n’est jamais à 100% satisfaisante ; car, chaque partie doit faire des concessions. Oui les enseignants ont gagné peu après avoir demandé beaucoup avec des aspects positifs y figurent : la cohésion syndicale dans le monde des Enseignants, le respect de l’Etat envers les Enseignants, la confiance gagnée des leaders syndicalistes face à leur base, l’information tombait à temps réel. «Pour conclure, on dira vive la synergie », nous a confié notre interlocuteur.
Réalisé par Moctar N’Diaye