jeudi 28 mars 2024
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Un gros coup de filet de la police du 2ème arrondissement : Kassoum Sissoko, le plus grand escroc de l’année arrêté !

Souvent présenté comme Conseiller Technique au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières, ou Président de la Commission d’attribution des Logements Sociaux, Kassoum Sissoko constituera à coup sûr un cas atypique dans les annales de la justice malienne. Car avec ses méthodes, son intelligence et ses faux cachets il a réussi à déplumer des dizaines de nos compatriotes (les plaintes continuent de pleuvoir) à hauteur de près de 200millions de nos francs. Arrêté le 5 décembre, ce gros poisson a déféré le 12 décembre devant le Tribunal de Grande Instance de la Commune III par le commissariat du 2ème arrondissement de la police. Va-t-on le laisser filet entre les filets ?
Agé de 43 ans, natif de Bamako, sortant de l’ENA (promotion 1996), père de deux enfants et disposant d’un carnet d’adresses bien fourni, Kassoum Sissoko avec son physique de lutteur sénégalais a fait la pluie et le beau temps dans la Cité des trois caïmans. Et ce, jusqu’à cette date du 5 décembre par le concours de l’une de ses récentes victimes, Bassam Azar et grâce à l’intervention du vrai conseiller technique du MUHAF, Modibo Poudiougou avec deux garde- corps de son département (les gardes Ouédrago et Sangaré), qu’il fut mobilisé et remis aux éléments de la police du 2ème arrondissement.
L’homme, contrairement aux autres spéculateurs fonciers avait de l’audace, le goût du risque et l’outrecuidance de mettre la barre plus haut.
Cultivé, fringué et bien doté en pièces et matériels d’escroquerie, Kassoum Sissoko n’accordait aucune chance à ses victimes. Surtout qu’il avait réussi à mettre une véritable chaine d’escrocs, partant de démarcheurs aux fabricants de cachets. Lui en tant que faux conseiller technique du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières et faux président de la commission d’attribution des logements sociaux était le maillon fort.
Domicilié à Baco Djicoroni, c’est à Magnambougou Fasso Kanou en face du terrain de foot du groupe scolaire 2 que ce grand escroc avait élu ses quartiers. Un bureau bien climatisé, avec fauteuils ministériels, de visiteurs, des ordinateurs et un réfrigérateur toujours rempli de boissons glacées, tel était l’endroit fétiche de Kassoum Sissoko pour recevoir, selon lui en privé, ses visiteurs, loin des brouhahas de la cité administrative. Au regard de la relative authenticité des documents qu’il produisait et de son savoir-parler, de nombreux demandeurs de logements sociaux n’ont pas hésité à casser la tirelire pour lui. Il aurait abusé sexuellement de certaines d’entre elles, témoignent certaines de ses victimes.
« A plusieurs reprises, j’ai échoué à l’acquisition de logements sociaux. C’est une cousine qui m’a expliqué que tous ceux qui postulent à ce processus par voie normale échouent généralement » témoigne Mme L.T une victime de Kassoum Sissoko. C’est pourquoi, selon elle, cette fois-ci lorsqu’elle a appris le canal d’un conseiller du ministère de tutelle, sans hésiter, elle a envoyé sa fille pour régler la note, à hauteur de 3millions CFA pour des logements de type F4. Car il faut signaler que l’escroc s’engageait à payer la caution de la banque dans la somme perçue. « A ma grande surprise, après avoir reçu la décision d’attribution avec mon nom parmi les bénéficiaires, Sissoko n’a pas pu me montrer mon logement et tentait de harceler sexuellement ma fille qui faisait les va-et-vient. Et après, on était sans nouvelle de lui » ajoute cette victime qui a couru vers le commissariat du 2ème arrondissement dès l’annonce de l’arrestation de Sissoko pour porter plainte. Contrairement à elle, de nombreuses personnes (dont des Maliens de la diaspora) ne savent pas que leur bourreau est tombé.
Le concours louable du ministère de l’Habitat et des Affaires Foncières !
Dans le dénouement de cette affaire il faut saluer le concours des cadres du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires Foncières, qui ont accepté de collaborer et de communiquer pour informer les nombreuses victimes de ce grand escroc, sans pareil dans les anales de la justice malienne.
Faut-il signaler que le sieur Kassoum Sissoko a un casier judiciaire bien sale (car condamné par la justice) et fut plusieurs fois arrêtés (notamment par la brigade de gendarmerie de Banakabougou), mais, chaque fois, il a réussi à se tirer d’affaires. Cela par la faute de certains officiers véreux, mais aussi des interventions de certains de ses camarades de promotion dans le corps de la magistrature.
D’ailleurs, selon nos sources, après son arrestation le 5 décembre, il aurait proposé la somme de 20 millions FCFA aux officiers en charge de son dossier au commissariat du 2ème arrondissement. C’était vraiment méconnaître l’intégrité morale et le respect du serment prêté de ses interlocuteurs, notamment les commissaires Issa Fomba, Sory Ibrahima Tounkara (commissaire et commissaire adjoint) et l’incorruptible Inspecteur Isac Baya(chef de la brigade de recherche). Après avoir ouvert son dossier, procédé à son interrogatoire et la perquisition de son bureau, ces officiers ont réuni tous les ingrédients pour offrir de la bonne sauce à la justice malienne. Car avec ses clics et claques, cet escroc fut déféré devant le Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de la Commune III. Mais pour combien de temps ? Etant donné qu’il n’hésite point à monter les enchères et payer cash pour respirer de bel air.
Les victimes fondent désormais leur espoir sur la présence dans ce dossier du ministère de Me Bathily. A ce niveau, il faut saluer le rôle important joué par ce département dans la dénonciation et l’arrestation de cet escroc de grand chemin. Surtout le rôle joué par le conseiller technique Modibo Poudiougou (magistrat de son état) et les deux gardes Ouédrago et Sangaré. Ce sont ces trois collaborateurs du ministre Bathily qui ont arrêté Kassoum Sissoko, à Dravela Bolibana, dans le domicile de Bassam Azar, avant d’alerter le commissariat de police, territorialement compétent : la ‘’Poudrière’’.
Fin de course pour le plus grand escroc de l’année !
Difficile de dire avec exactitude combien de millions de francs CFA, Kassoum Sissoko a pu spolier des pauvres citoyens maliens. Au moment où nous mettions sous presse, le préjudice était évalué à 198 millions, qu’il a lui-même reconnu. Mais dans les estimations et au regard de l’affluence des plaignants, les limiers ont évalué à plus de 100 millions de francs ce qui pourra encore être réclamé à Kassoum Sissoko. Ce n’est pas tout, car l’escroc dans ses trois mois de fuite aurait passé des séjours bien agrémentés dans certains hôtels de la place sans daigner régler une moindre note.
Encore une fois, il faut saluer le dynamisme de communication du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Affaires Foncières, qui a diffusé un communiqué pour informer toutes les victimes (dont certaines passaient des journées dans les couloirs de ce département) de l’arrestation de ce grand escroc. A ce niveau, Sylvestre Kamissoko, chargé de communication du MUHAF a donné l’assurance que le ministère veillera sur cette affaire comme du lait sur le feu, au regard des préjudices qu’elle a causé aux citoyens et sur l’image de leur ministère.
A signaler que Kassoum Coulibaly, contrairement aux autres spéculateurs fonciers était un délinquant notoire, spécialisé dans l’escroquerie, l’abus de confiance, le faux et l’usage de faux. La liste des qualificatifs juridiques qu’on peut coller à cet aigrefin est longue. Avec ses dizaines de cachets il était capable de fabriquer et rendre publics à la fois un décret, une décision et arrêté ministériels. D’ailleurs c’est comme ça qu’il a réussi à convaincre des dizaines, voire des centaines de nos compatriotes. Surtout qu’il disposait d’une carte de visite estampillée du sceau du ministère de l’Habitat et des Affaires foncières, avec comme poste : conseiller technique chargé des litiges fonciers.
Il était à la tête d’un grand réseau, dont certains avaient pour mission de démarcher des demandeurs de logements sociaux. Ceux-ci fixaient le prix avec les clients potentiels à 2 500 000 F voire 3000.000 FCFA dont 1 500.000 F CFA sur chaque client revenait de droit à Kassoum Coulibaly.
Dans ce réseau aussi, l’une des pièces maitresses était un certain Moussa Papa Diakité, alias Tièmoko, domicilié à Koulouba. Ce dernier avait pour mission de confectionner tout le travail technique de la pègre. C’est lui qui confectionnait les cachets, les récépissés et les listes d’attribution des logements sociaux, les documents des titres fonciers et les autres pièces administratives concourant à leur escroquerie.
D’ailleurs il a fallu qu’un conflit éclate entre ce nommé Tièmoko Diakité et son patron Kassoum Sissoko, autour du partage du gain d’une escroquerie qu’ils avaient opéré contre le Libanais Bassam Azar pour que la couverture soit définitivement levée sur leur pratique mafieuse.
Selon nos sources, ces deux escrocs avaient réussi à vendre au sieur Bassam Azar à partir de faux titres fonciers deux espaces, l’un à l’ACI 2000 et l’autre à Sotuba ACI au prix de 98 millions de francs CFA au nom du ministère des Affaires foncières. Devant le refus du Libanais de régler cette somme par chèque ordinaire, mais plutôt à partir d’un chèque certifié versé au trésor public dans le compte du MUHAF, les deux escrocs ont maintenant exigé le paiement de leur commission, qui s’élevait à 36 millions FCFA. Très futé, le Libanais a d’abord jeté dans la gueule de ces affamés de l’argent facile la somme de 16 millions FCFA. N’ayant pas pu s’entendre sur les conditions de partage de cette première tranche, les deux escrocs ne se doutant de rien ont osé réclamer à Bassam Azar le reste de leur dû. Ironie du sort, alors qu’en ce moment le Libanais avait déjà décelé la filouterie dont il a été victime et avait déjà pris attache avec des personnes ressources au niveau du ministère des Affaires foncières, notamment le CT Modibo Poudiougou. Ainsi, après avoir fixé le cap avec ce dernier, Bassam donna rendez-vous à Kassoum Sissoko et Tièmoko Diakité de le retrouver chez lui dans l’après midi du mardi 5 décembre. C’est là bas où la course de ce grand escroc a pris fin. C’est tout ce que nous espérons, car on affirme qu’il compte beaucoup d’amis dans le corps des magistrats. Il sied donc de veiller au grain.
Mimi SANOGO LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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