vendredi 19 avril 2024
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Turquie: le tourisme en berne et le Grand Bazar d’Istanbul en crise

Le Grand Bazar est l’un des endroits les plus célèbres d’Istanbul. C’est même l’un des lieux les plus fréquentés au monde, avec près de 100 millions de visiteurs par an. Mais le Grand Bazar est en crise. Ses commerçants tirent la sonnette d’alarme. Certains ont déjà mis la clé sous la porte en raison de la chute du nombre de visiteurs.

De notre correspondant à Istanbul,

Selon la Fédération des commerçants du Grand bazar, au moins 600 boutiques ont fermé sur les 3 500 que compte le Bazar. Et ce n’est pas fini, puisque l’association professionnelle s’attend à 1 000, peut-être 1 500 fermetures au total, soit près de la moitié d’entre elles.

La première explication, c’est la crise touristique que connaît la Turquie cette année en raison de la vague d’attentats qu’a connu le pays depuis un an, mais aussi de la tentative de putsch en juillet, ou encore de l’absence durant plusieurs mois des touristes russes en raison de la crise diplomatique entre les deux pays.

Moins de paquebots, moins d’acheteurs

Cette année, la Turquie a perdu au moins le quart de ses touristes par rapport à 2015. Et cela a un impact direct sur le Grand Bazar, qui aurait perdu le tiers de ses visiteurs. Des congrès internationaux ont été annulés et des paquebots de croisière géants ne s’arrêtent plus. Ces bateaux fournissent traditionnellement une bonne partie des visiteurs du Grand Bazar.

Les boutiques qui visent la clientèle étrangère ont été les premières touchées. Déjà 60 % des bijoutiers du Grand Bazar auraient par exemple été obligés de fermer leurs portes ces dernières semaines.

La spéculation sur les artères commerciales

La crise ne concerne pas uniquement le Grand Bazar. Istanbul, de manière générale, connaît en ce moment une crise commerciale majeure aux causes multiples, la première étant la spéculation de ces dernières années qui a fait exploser le prix du mètre carré, notamment sur les artères commerciales majeures.

C’est le cas sur la rue Istiklal, côté européen, et sur l’avenue de Bagdad, côté asiatique. Les prix ont fait fuir les petits commerçants, et même les grandes enseignes commencent à fermer certaines de leurs succursales sur ces grands axes.

Après la « période dorée » des années 2000

Autre cause : le pouvoir d’achat des Turcs est en baisse, en raison notamment de la chute de la devise nationale face à l’euro et au dollar à cause de l’instabilité politique du pays. Résultat : des produits importés nettement plus chers pour les consommateurs turcs.

Avec la baisse des visiteurs étrangers évoquée plus haut, la situation est extrêmement mauvaise pour le commerce en général. Une crise qui survient après la « période dorée » des années 2000, lorsque les Turcs avaient énormément consommé, notamment à crédit, et lorsque le tourisme se portait bien.

Changement des modes de consommation

De l’avis général, la crise s’annonce longue et pourrait bien illustrer un changement des habitudes de consommation, du moins dans les grandes villes de Turquie. En témoignent ces grands centres commerciaux à l’américaine qui se sont multipliés ces dernières années à grande vitesse.

Ce changement se fait au détriment des lieux traditionnels du commerce turc. Si l’on y ajoute la baisse du nombre de touristes, les années à venir risquent d’être très difficiles pour les artères commerciales actuelles et les lieux de commerce historiques comme le Grand Bazar d’Istanbul.
rfi

Djibril Coulibaly

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