vendredi 19 avril 2024
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Trois questions à Mamadou Khouma, chef d’agence de la BNDA de Paris

Le Sursaut : Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé l’ouverture de cette agence de la BNDA à Paris ?
Mamadou Khouma : la BNDA est présente en France depuis 2011, elle était logée au sein d’une banque française BREDD. Nous étions confrontés à certaines difficultés, relatives aux opérations bancaires courantes à l’endroit de notre clientèle. Des opérations qui étaient quasiment impossibles. C’est pourquoi la Direction générale de notre banque a imaginé un autre scénario, à savoir, permettre la création de notre agence de Paris. Cela afin de rendre possible l’essentiel des services dont notre clientèle d’ici exprime le besoin. Il s’agit aussi de la poursuite de la politique de proximité, chère aux dirigeants de la BNDA, surtout pour permettre à nos compatriotes de France de profiter de nos savoir-faire, mais aussi à ceux qui ont leur compte au pays de pouvoir effectuer toutes leurs opérations ici, sans difficulté.
Peut-on savoir les innovations que l’ouverture de cette agence pourra apporter aux clients de la BNDA ?
M.Kouma : les innovations sont nombreuses. Par exemple ceux qui auront leur compte au niveau de cette agence pourront effectuer toutes les opérations à travers les distributeurs agrées sans pour autant s’obliger à venir rencontrer le personnel de l’agence. Ces opérations consistent aux dépôts, aux retraits et des consultations sur son compte en deux minutes. Et tout cela à partir de son téléphone portable, grâce au service BNDA-Mobile. Cela même dans les zones les plus reculées du pays, couvertes par le réseau GSM.
Lors de cette cérémonie d’ouverture, les Maliens de la diaspora ont exprimé leur enthousiasme grandiose face à l’arrivée de la BNDA à Paris, qu’est ce que vous avez à leur dire pour combler leurs attentes ?
M. Kouma : alors, l’enthousiasme de la clientèle BNDA, je pense que cela a été toujours le cas et dû à un élément essentiel. C’est que la BNDA est une banque qui vient du monde rural. Et quant on vient du monde rural, on connaît la valeur de l’homme. Donc c’est cette valeur que nous inculquons à tous nos agents. A toute personne qui se présente dans nos locaux nous essayons de la montrer ces valeurs. Il s’agit de la dimension de l’humanité, cela à travers des comportements et de tout ce que nous faisons comme actions dans nos agences. Donc, cette dimension humaine, elle est très importante pour nous, et cela est l’un des facteurs de succès de notre banque.
Nous prenons l’engagement d’en faire autant sinon plus pour nos compatriotes vivant en France, au regard de leur rôle dans le développement du pays.

ILS ONT DIT….
Moussa Alassane Diallo, PDG de la BNDA :
« Nous nous emploierons à offrir à nos compatriotes de France un service bancaire de très grande qualité »
« Aujourd’hui j’adresse un mot de remerciement à Jean Michel Lati, ancien directeur général de la BRED, qui est à l’origine de l’exportation de notre banque. A lui mes remerciements pour la qualité de partenariat et de collaboration que nous avons eu durant plusieurs années.
Aux présidents et représentants des associations des Maliens installés en France, j’adresse mes vifs remerciements et ma reconnaissance pour l’écoute et l’assistance dont ont toujours bénéficié nos équipes envoyées auprès de vous afin que ce projet soit une réalité. Ce bureau de représentation est le vôtre, je n’ai nul doute que vous l’appropriez et l’accompagner dans son développement.
A vous tous mes chers compatriotes installés en France, merci pour tous les efforts et toutes les synergies déployés depuis des années à l’ouverture de ce bureau. Il est pour vous. Nous nous emploierons à vous rendre des services bancaires de très grande qualité. Car aucun sacrifice n’est de trop pour vous au regard de votre contribution au développement économique et social du Mali.
Ce bureau de Paris aura une vision et des missions essentiellement économiques ».

Alain Wormser, Président-Directeur Général de la Banque Wormser :
« Nous sommes sensibles à l’importance et à la présence rurale de la BNDA… »
« Créée en 1936, la banque d’escompte devenue Banque Wormser est l’une des rares banques familiales en France à taille humaine et encore entièrement privée. Nos équipes mettent au service de notre clientèle tout le savoir-faire acquis depuis plus de 80 ans dans l’ingénierie financière, la gestion de portefeuille, l’accompagnement des projets particuliers moyen et long termes ainsi que les opérations quotidiennes. De toute cette expérience est née l’activité de transfert d’argent sous la marque BDE en 2005. BDE regroupe l’ensemble des activités liées au transfert d’argent et à l’épargne des communautés vers leurs pays d’origine. La philosophie de la BDE repose sur une nouvelle approche du transfert d’argent.
Cette philosophie mise en œuvre avec succès grâce au partenariat avec les différentes banques des pays avec lesquels nous travaillons, c’est celle que nous avons mis en œuvre avec la BNDA depuis 2011 et nous en réjouissons grandement. Nous sommes sensibles à l’importance et à la présence rurale de la BNDA et à ses offres en matière d’épargne à l’habitat.
Par ailleurs, compte tenu de l’importance de la diaspora malienne à Paris et dans les régions parisiennes, cette communauté est une clientèle principale pour le transfert d’argent. Ensemble, et c’est notre but, nous allons offrir à la diaspora malienne des conditions plus favorables pour réaliser une épargne pour le pays. Car sans épargne il n’y a pas d’investissement et sans investissement il n’y a pas de croissance. Cela a été déjà le cas avec les quelques 10 millions d’euro transférés depuis le début de notre collaboration, permettant ainsi à près de 500 personnes tous les mois à constituer une épargne dans leur pays d’origine. Nous avons pu ensemble transformer des transferts informels en transferts formels et sécurisés.
Nous avons été touchés par la confiance que vous avez manifestée pendant toutes ces années à l’établissement Crédit français. Nous sommes persuadés que l’ouverture de votre agence aujourd’hui contribuera au développement de vos activités, de nos activités communes au bénéfice de la diaspora malienne.
Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, il y’a des idées, effectivement beaucoup de services doivent être rendus à la diaspora malienne à partir de votre agence. Je vous souhaite un énorme succès. »
Monsieur Jean-Louis Bancel, président du Crédit coopératif :
« C’est un plaisir de voir la BNDA grandir, prospérer…pour le service de son pays »
«Je suis ici pour témoigner de l’engagement de notre banque, de son conseil d’administration jusqu’à ses collaborateurs de la communauté de vue que nous avons réussi à construire entre nos deux maisons. L’histoire du Crédit coopératif avec le Mali c’est une histoire qui remonte il y a trente ans. Il y a 30 ans, le directeur général du Crédit coopératif a lancé l’idée de soutenir les idées de microfinance dans un pays en voie de développement et l’idée s’est construite progressivement de faire quelque chose au Mali. Et ceci s’est traduit par le soutien dès sa création avec Kafo Jiginew. Et donc depuis ces 30 ans, le Crédit coopératif, ses dirigeants accompagnent votre pays depuis sa base rurale pour permettre aux communautés maliennes de se développer grâce au mécanisme de l’épargne qui génère ensuite de l’activité de crédit. Et puis l’histoire se faisant, à partir de Kafo Jiginew, nous avons eu l’occasion de rencontrer un des financeurs de cette caisse, la BNDA. Donc nous sommes entrés en partenariat avec la BNDA. Il faut savoir que la première dimension de notre partenariat était un partenariat professionnel humain. La première chose que nous sommes convenus c’est d’échanger des savoir faires entre nos équipes. Ce qui fait que périodiquement, nous avons l’immense plaisir d’accueillir au siège de Crédit coopératif des équipes de la BNDA. Et réciproquement, les collaborateurs du Crédit coopératif vont périodiquement à Bamako. Je vais vous dire que c’est la dimension la plus importante à mes yeux. Puis le hasard a fait qu’il y’a eu une évolution dans la structuration du capital de la BNDA, ce qui nous a permis de rentrer au capital de celle-ci. Ce n’est pas la part la plus essentielle, c’est la traduction de la durabilité de cet engagement que nous avons au service de cette banque là.
Quand je viens au Mali voir les activités de la BNDA, c’est un plaisir de voir votre maison, grandir, prospérer, pas pour elle-même, pour le service de vos clients et pour le service de votre pays. Donc pour nous, c’est un grand plaisir de vous voir confirmer l’installation parisienne avec l’ouverture de ce bureau, à travers ce partenariat que vous avez contribué à faire naître entre la banque Wormser et vous-même, là encore au service des Maliens installés dans notre pays et surtout au service du développement de leurs familles, de leurs villages et de leur pays.
Permettez-moi d’être de tout cœur avec vous et de souhaiter longue vie au bureau de Paris. Je disais tout de suite au PDG de la BNDA pourquoi un bureau à Paris, alors qu’il y a d’autres communautés maliennes en France ? Qui sait ? Peut être que prochainement nous aurons l’occasion de voir ouvrir d’autres bureaux BNDA dans d’autres villes de la France ».
Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances :
« La BNDA est une banque de proximité, la banque des paysans, et aujourd’hui la banque de la diaspora… »
«Plus j’entends des témoignages faits ici sur la qualité de services de la BNDA, plus je me réjouis d’être ici. C’est l’occasion pour moi de vous féliciter ainsi que l’ensemble de vos partenaires stratégiques et institutionnels, de vous encourager à poursuivre dans cette dynamique. Cela, afin que nos banques puissent continuer avoir des représentations dans des pays si importants que la France, avec lequel nous avons des rapports extrêmement privilégiés. Je suis très content d’être là aujourd’hui.
Comme on l’a vu dans le film documentaire projeté tout de suite, la contribution de la BNDA à l’économie nationale, 450milliards FCFA à la fin de 2016, c’est énorme. On connait cette banque à travers son apport à l’agriculture. On la connait aussi à travers la solidité de sa structure de gouvernance. La BNDA est un cas particulier, nous avons là des partenaires stratégiques-institutionnels des pays comme la France et l’Allemagne. Je pense que cette gouvernance là a donné des résultats extrêmement salutaires. C’est comme ça que j’ai connu cette banque. Ecouter des témoignages faits aujourd’hui, cela m’a permis de connaître une autre dimension de cette banque, c’est la dimension humaine.
La BNDA est une banque de proximité, la banque des paysans, et aujourd’hui la banque de la diaspora, mais je préfère ce qui a été bel et bien dite : la banque verte du Mali. C’est réellement ce qu’elle est et ce qu’elle devait continuer à être. Surtout dans le contexte ou nous vivons, orienté vers le développement durable.
Donc si vous le permettrez, j’insisterai sur l’importance et la pertinence de l’apport du secteur bancaire dans le développement et la croissance économique d’un pays comme le nôtre. Je pense qu’il appartienne à chaque Etat d’apporter des réponses appropriées à la fois conjoncturelles mais également structurelles à l’émergence des secteurs financiers qui sont de plus en plus inclusifs. Et la BNDA est entrain de démontrer le bon exemple en ce sens. Avoir un bureau de représentation ici à Paris dans le 20ème arrondissement à quelques mètres de Montreuil. Sachant ce que Montreuil représente pour le Mali. Je pense que ce caractère inclusif a été vraiment démontré
Donc moi je voudrais placer l’inauguration de ce bureau de la BNDA à Paris dans cette perspective. Et au-delà de l’inclusivité, une perspective de construction d’un secteur bancaire qui soit viable et qui soit au service des populations. Des populations de notre pays mais aussi celles qui résident à l’étranger et aujourd’hui de celle qui réside en France.
Comme il a été dit ici, peut être qu’au-delà de Paris, il y’aura d’autres représentations dans des villes importantes de la France. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Si je peux faire quelque chose pour que ce rêve là des ressortissants maliens en France se réalise, nous ne ménagerons aucun effort afin que cela se fasse.
J’ai voulu parler avec mon cœur sur la base de ce que j’ai ressenti en étant dans cette salle. Et féliciter de cette réalisation, encourager nos compatriotes qui sont ici en France, de faire en sorte que ce rêve puisse se réaliser réellement. Par ce que cela dépend de vous. Il faut y aller. Ouvrir des comptes, poser et réfléchir des projets. Pourquoi pas de projets de retour au Mali que les banques pourraient financer ».

Propos recueillis par Moustapha Diawara LE SURSAUT

Djibril Coulibaly

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