jeudi 28 mars 2024
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Syndrome de régionalisation : Le village de Fana aussi exige d’être érigé en Région administrative

La Coordination de la société civile de Fana, Marca-Coungo, Beleco, Mena, Kéréla, au nom des 500.000 âmes de la contrée de Guengnena, vient d’organiser une imposante marche pacifique. Un seul de revendication: Faire de Fana une Région administrative à part entière au même titre que les Régions du Mali. Cette marche était dirigée par Banou Traoré, Chef de village de Fana, en présence de M. Lamine Dembélé dit Badjan, Président de la Coordination de la société civile et de Mohamed Diaby, 2e Vice-président de la Coordination et des autorités coutumières, politiques et administratives de la localité.

Le mercredi 17 janvier 2018, les populations de Fana et villages environnants ont organisé une marche pacifique pour exiger à ce que leur village soit, lui aussi, érigé en Région administrative du Mali.

Après plusieurs courriers de rappel adressées au Gouvernement, la Coordination de la Société civile, en faveur du vent de la Régionalisation, exige à ce que Fana a le statut d’une Région. La Coordination de la Société civile de Fana est constituée d’environ 90 associations. Ce sont elles qui ont marché, le mercredi dernier. Pour ceux qui connaissent cette petite ville, l’itinéraire va du carrefour de Beleco à la Sous-préfecture. Toutefois, il y a près d’un millier de marcheurs. Ils ont été reçus par le Sous-préfet, M. Benéma, à qui ils ont déposé leur mémorandum portant sur deux points essentiels. A savoir : «Que Fana soit une Région administrative à part entière d’une part et de l’autre, on réclame le bitumage de la route Fana-Beleco». Cette marche pacifique rentrait dans le cadre « d’un rappel du résultant des travaux de décentralisation de 2005 effectués par un panel d’Experts qui avait choisi Fana parmi tant d’autres localités susceptibles d’être érigée en Région administrative ».

Dans la déclaration lue par Mohamed Diaby, 2e Vice-président de la Coordination de la Société, il est à noter que cette marche vise à ‘’porter à la connaissance des autorités étatiques du Mali les préoccupations des populations de Fana qui s’articulent autour de deux points :

Primo, ériger Fana en une Région administrative à part entière;

Secundo, la réhabilitation de la route de Fana-Beleco-Mena.

S’agissant de la Régionalisation de Fana , le collectif des associations membres d la société civile de la Sous-préfecture indique dans sa déclaration que’’ l’Etat souverain du Mali, dans sa politique de décentralisation, a confié à un panel d’Experts, une mission de découpage administratif dont les critères étaient entre autres : le Maintien des liens de solidarité  sociaux existants; l’existence d’une ville ou village centre avec une assiette fiscale conséquente ; l’aspect géographique en termes de distance et de continuité entre deux Régions ; la cohésion du milieu physique ; le Consensus entre les acteurs en vue d’une convergence des intérêts ; le Maintien du découpage existant. Selon le collectif, les résultats des travaux des Experts basés sur les critères ci-dessous cités ont été sanctionnés par une note du Ministère de l’Administration Territoriale référenciée (N°00183:MATCL du 06 Décembre 2005) qui a porté le choix sur Fana comme localité ayant le potentiel d’être érigée en Région administrative.   Mais, à la grande surprise de tous fils de la localité, le nom de Fana a disparu du processus, en faveur d’autres localités, faisant ainsi fi de tout critère d’éligibilité. Et c’est cet état de fait qui a créé un sentiment de frustration chez près de 500.000 Habitants de la zone. Notamment, Zantiguila Korokoro, Marca-Coungo, Fana centre, Kéréla, Nangola, Beleco et Mena. Du moins, c’est que peut-on lire dans la déclaration des marcheurs.

Le collectif demande ainsi au Gouvernement d’examiner avec le bon sens et la clairvoyance, à travers le Ministère de l’Administration et de la Décentralisation, la situation de leur localité et de bien vouloir aller dans le sens de l’application des résultats des études de 2005 qui ont initialement choisi Fana comme Région en écartant toute considération personnelle ou politique. Dans la même dynamique, les marcheurs ont invité les autorités actuelles à corriger «les erreurs du passé afin d’éviter la création d’un climat de haine et de mépris entre les citoyens et maintenir la cohésion sociale entre tous les fils du pays pour un Mali juste, uni et apaisé ».

Concernant la réhabilitation  de la route Fana-Beleco-Ména, les marcheurs ont tenu à porter à la connaissance du Gouvernement qu’en 2005 les populations des localités de Ména, Beleco et environnants (plus de 200.000 Habitants), préoccupées, peinées par les tares de l’enclavement de leurs localités respectives ont collecté 55.000.000 (cinquante-cinq millions) de francs CFA à partir des revenus des Agriculteurs (culture de Coton) pour la réalisation d’un pont sur le fleuve. Les Responsables locaux de l’époque en charge de gérer cette situation ont obtenu des Gouvernements successifs la promesse de réaliser de cette œuvre dès que le pont de Gao serait mis en chantier. Toute chose qui n’est toujours pas mise en œuvre.

Sur le plan sanitaire, par manque de pont, le collectif soutient que ce sont   des évacués sanitaires qui viennent mourir au bord du fleuve à Sorokoro dont des femmes enceintes devant subir d’intervention chirurgicale de type césarienne.

Aux dires du collectif, les atouts économiques de Fana doivent plaider en sa faveur dans le cadre de son érection en une Région administrative à part entière.

Les marcheurs estiment, en fin, que Fana est une zone de production agricole par excellence.

Cependant, la localité est dans l’incapacité totale d’écouler ses produits locaux sur le marché urbain en vue de son épanouissement à cause de la dégradation de la route qui n’a bénéficié de retouche qu’en 1979, lors d’un passage dans la zone du Président Général Moussa Traoré… En conclusion, les organisateurs de cette marche ont précisé que cette revendication rentre dans le cadre d’un rappel de nos priorités en termes d’épanouissement et non de considérations politiques ou politiciennes.

Abdoulaye Faman Coulibaly, Envoyé Spécial : LE COMBAT

Rédaction

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