vendredi 22 novembre 2024
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Sursis du référendum sur la révision constitutionnelle : Le danger évité

C’est le moins qu’on puisse dire. Nous l’avions alerté tout comme d’autres organes de presse, les sages du pays avaient déconseillé le CHEF de l’Etat en lui prévenant qu’en s’entêtant avec son projet de révision constitutionnelle qu’il le péril en la demeure. Si le pouvoir l’obstinait à aller coûte que coûte au référendum sur la révision constitutionnelle, le climat sociopolitique national allait se dégrader.  Heureusement, une fois de plus, le Mali est sorti gagnant. IBK a suivi les traces de ses prédécesseurs, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré en renonçant à son projet très contesté. Comme dit l’autre : « c’est une sage décision face à la détermination opposante du peuple ». Le danger est, du coup, écarté. Et cette victoire est à partager.

Après plusieurs semaines d’agitation au sujet de la révision constitution et du référendum portant son adoption, IBK s’est, enfin, retenu.

Dans une adresse à la Nation, le weekend dernier, le Président a déclaré le sursis du référendum sur la révision constitutionnelle. Il fallait. Pour cause, le pire était imminent.

Loin de nous toute tentation de jeter des fleurs au pouvoir en place.   Mais force est de reconnaître que cette décision  du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, mérite d’être positivée à l’analyse de l’éventuelle catastrophe qui pouvait procurer de la tentative de forcing du référendum. Ce, vu la détérioration du climat sécuritaire par des menaces et des actes terroristes un peu partout dans le pays.

Les partisans du «NON» gagnants !

D’un côté, la plateforme «An Tè, Abanna-Touche pas à ma constitution », regroupant les formations politiques et autres organisations de la société civile contre la révision constitutionnelle, peut crier victoire. Et elle doit naturellement savourer cette victoire. Car, malgré des déclarations de dissuasions du parti au pouvoir et certains membres du Gouvernement, les partisans du «NON» n’ont pas désarmé du courage. Ils ont maintenu la pression jusqu’au bout. Sans  saccager les biens de l’Etat. D’ailleurs, c’est la première fois, dans l’Histoire du Mali, si l’on doit se permettre d’attribuer cette qualification, que des manifestations du genre se produisent sans aucun dégât matériel avec des marées humaines à la clé à travers toute la ville de Bamako. Cet élan de patriotisme peut et doit servir désormais de référence   dans l’avenir lors des différentes contestations populaires. Ainsi, c’est le Mali qui sort gagnant de ces mouvements anti révisionnistes constitutionnels.

Les sages et le Religieux ont mouillé le maillot 

Dans cette victoire, nul ne doit occulter la valeur et les démarches effectuées par les sages du Mali. Les leaders religieux, les familles fondatrices de Bamako ainsi que les communicateurs traditionnels du pays ont su jouer leur rôle de médiation pour éteindre le feu. Ils ont opté à sauver la Nation, sans chercher d’intérêts particuliers. Leur neutralité en est pour beaucoup dans cette décision de surseoir au référendum sur la révision de la Constitution de 1992.

A cet effet, ces autorités aussi peuvent se glorifier et de s’approprier de ce sursis comme un motif de triomphe à leur actif. «Je voudrais remercier toutes les personnalités consultées pour le souci du pays qu’elles ont démontré tout au long de ces dernières semaines. Je le dis en parfaite connaissance de cause ; car, c’est avec elles que j’ai bouclé un cycle d’échanges extrêmement fécond sur une situation qui interpelle toutes les consciences de notre pays. Merci, donc, à tous les Représentants des autorités religieuses, des notabilités traditionnelles…Merci pour la sincérité de leurs analyses ; merci aussi pour la franchise de leurs remarques ; merci, enfin, pour la pertinence de leurs propositions», a déclaré le Président IBK dans son adresse à la Nation.

IBK a écouté la voix de la raison 

Malgré la détermination des partisans du «NON», IBK pouvait, en dépit de tous les risques pour le Peuple et pour son pouvoir, exercer la force afin d’imposer son projet portant révision constitutionnelle. Comme cela s’est produit dans d’autres pays en Afrique.

Cependant, dans un pays où les forces de défense et de sécurité sont engagées dans une lutte perpétuelle  contre les terroristes, nul n’a besoin de compliquer davantage la vie des citoyens  en occasionnant une insurrection populaire.

Pour ce faire, IBK a reconnu et entendu les bons conseils allant dans le sens du maintien et de la préservation du climat de paix à l’échelle nationale. Cela, en mettant l’orgueil de côté au profit de l’intérêt supérieur de la Nation.

«L’une des grandes chances de notre pays réside dans le fait que, dans les périodes les plus complexes, il se trouve toujours des hommes et des femmes qui se dévouent pour réduire les divergences et pour entretenir les chemins du dialogue. Or, aujourd’hui, nous, Maliens, avons impérativement besoin de nous écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant », se justifie-t-il. Et il précise que «cette triple exigence doit être gardée à l’esprit par tous nos compatriotes. Cette triple exigence s’impose tout particulièrement au Président de la République que je suis. Ma fonction fait, en effet, de moi le principal garant de la cohésion sociale et le premier défenseur de l’intérêt national…Je vous ai entendu exprimer vos craintes de voir notre cher pays dériver vers des affrontements tragiques ». Au regard de la situation, le Président IBK a tout simplement  reculé et évité notre pays du danger.

«Au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop », s’adresse-t-il à la Nation Malienne. Toute chose qui met fin aux  échanges qui ont agité le pays au cours de ces dernières semaines. Tard vaut mieux que jamais !

Oumar Diakité : LE COMBAT

Rédaction

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