jeudi 28 mars 2024
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Sortie de crise : Kadjoké préconise des solutions endogènes «Sinankouya»

L’alliance Pour le Mali (APM-Maliko) a tenu, le dimanche dernier, sa toute première convention nationale. C’était l’occasion pour ce parti membre de la convention de la majorité présidentielle, de proposer, par la voix de son Président, d’autres pistes de sortie de la crise que traverse notre pays depuis 2012.

La première convention du parti Alliance Pour le Mali (APM-Maliko) se tient dans un contexte marqué par la recrudescence des actes de violence dans la partie septentrionale de notre pays.  Trois jours avant cette convention, la base militaire du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao a été la cible d’une attaque terroriste avec un bilan de plus de 100 morts et plus d’une autre centaine de blessés graves.  Le jour précédant cette convention, c’est-à-dire le 21 janvier, les partis politiques membres de la majorité présidentielle et de l’opposition se sont donné la main, à travers un meeting, au pied du monument de la paix pour dire avec et par une seule voix non au terrorisme.  En tant qu’ancien Ministre et en Homme d’Etat, Modibo Kadjoké, Président du parti APM-Maliko ne pouvait faire fi de cette situation qui accable notre pays au cours de la convention nationale de son parti. Il est allé de ses propositions au Président de la République et aux membres du gouvernement en vue d’une sortie de crise plus rapide.  Il a d’abord salué les nombreux efforts qui ont été déployés par le Président de la République te l’ensemble du gouvernement qui ont abouti à la signature de l’Accord de paix issu du processus d’Alger. Mais, selon ses remarques faites, force est de constater que 18 mois après la signature de ce accord, le constat est amère, les maux s’aggravent et le nombre de veuves et d’orphelins de plus en plus nombreux. Dans ces cas de figure, il faut toujours chercher des solutions complémentaires. L’Etat malien, en annonçant la tenue prochaine de la conférence d’entente nationale, travaille, certes, dans le sens de la mise en œuvre effective de l’Accord de paix ; mais, il y a toujours lieu  d’envisager des solutions complémentaires.

Recourir  aussi aux vertus de la tradition ancestrale

Selon Modibo Kadjoké, pour que cette conférence nationale en vue porte fruit et atteigne les objectifs recherchés, il faut qu’elle soit «la plus inclusive possible».  A son avis, en associant toutes les couches sociales de la nation, les parties au conflit, les différentes communautés, les Religions, il n’y a pas de raison que cette conférence ne soit celle du salut pour notre pays. En outre, ce membre actif de l’association Dogon « Ginna Dogon » propose  publiquement au Président de la République et des membres du gouvernement  d’associer les solutions endogènes. Selon lui, le Mali est un grand pays, qui a toujours su régler les différends entre ses fils et filles partant de ses coutumes et traditions qui prônent toutes les vertus du pardon et du savoir raison garder. Il en veut pour preuve, les valeurs de « la Sinankouya ». D’après lui, au plus fort de la crise de 2012, au moment où les services d’Etat et les militaires avaient abandonné en débandade  le Nord, l’association «Ginna Dogon» a rencontré, à Anéfis,  Iyad Ag Ghali. La raison, selon lui, c’est qu’il existe entre leurs communautés des liens de cousinage à plaisanterie encore appelés «Sinankouya».

A côté du «Sinankouya», qui est une véritable valeur sociétale  propre aux Communautés ouest-africaines, il dira qu’il y a plusieurs autres ressorts sur lesquels le Mali peut s’appuyer pour venir à bout de la présente crise. «Ces solutions endogènes associées à celles exogènes serviront, sans doute, de solutions à la sortie de crise», estime Modibo Kadjoké.

Une montée en puissance

Après avoir proposé les solutions préconisées par son parti, Modibo Kadjoké s’est penché sur la place et la vision de l’Alliance Pour le Mali (APM-Maliko) qui n’a que trois ans d’existence. Malgré sa jeunesse, le parti, selon son Président, est aujourd’hui fier des résultats qu’il engrange. Au sortir des Communales du 20 novembre 2016, le parti a obtenu 109 conseillers et 5 Maires. Bien avant, il avait participé aux législatives partielles à Yorosso et à Tominian. Cette montée en puissance du parti est due non seulement, selon son Président Kadjoké, à la qualité des hommes et femmes qui le composent mais aussi et surtout à la vision du parti dans lequel beaucoup de Maliens se retrouvent. Cette vision, expliqua-t-il, met  un accent particulier sur nos compétences à nous et notre capacité à nous développer par nous-mêmes. Il regrette aujourd’hui que les modèles présentés aux enfants viennent d’ailleurs. Car, selon lui, le Mali, étant un grand pays, dispose bel et bien des repères et références qui doivent être enseignés aux générations montantes. Il pense qu’il est temps de dire, par exemple, aux jeunes médecins et aux étudiants en médecine que le Mali pratiquait depuis au XVe  siècle déjà l’opération de la cataracte et aux ingénieurs  agricoles aussi qu’à Ségou Babougou N’Tji avait creusé un canal en son temps.  S’il est vrai que les manuels  scolaires nous viennent d’ailleurs, Modibo Kadjoké pense qu’il est temps que nous insérions dans ces manuels notre part d’Histoire, pour que les Maliens soient fiers de leur pays.

Prenant exemple sur le contexte actuel de terrorisme,  il pense que si l’Histoire de Tombouctou avait été suffisamment connue. Il y aurait très peu de gens qui se laisseraient enrôler par ces groupes terroristes. Aujourd’hui,  son parti se donne pour mission de faire connaitre les progrès réalisés par notre pays dans différents domaines pour montrer qu’il n’a pas eu obligatoirement besoin d’autres Peuples pour se construire. Et, a-t-il conclu, il est temps que les Maliens s’en inspirent.  Avec son système unique, l’élection du Bureau de 85 membres (dont 10 Vice-présidents et 75 Secrétariats) a donné la Direction du parti à 4 personnes qui composent le Directoire  national. IL s’agit, entre autres, du Président  Modibo Kadjoké ; de l’Honorable Yaya Haïdara ; du Professeur Akory Ag Iknanae et du Professeur Moussa Doumbia.

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