jeudi 28 mars 2024
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Seyba Konate, chef du sous-bureau fao à mopti à propos de la visite à kori maoude : « Aujourd’hui, quand je me réfère à l’analyse faite au niveau du cadre harmonisé, on voit que les indicateurs sur la malnutrition au niveau du cercle de Bandiagara connaissent une évolution positive »

Infosept : Bonjour M. Konaté, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Seyba Konaté : Je m’appelle Seyba Konaté, chef du sous bureau FAO Mopti. Je vous signale que nous partageons un bureau commun avec un certain nombre d’agences, dont notamment le PNUD, OCHA, l’OMS et l’UNDDS, c’est-à-dire le département en charge de la Sécurité et de la gestion des communications radios du système des Nations Unies. Nous collaborons aussi avec les autres agences à travers différents cadres tel que le groupe inter agences de communication où toutes les activités que chaque agence mène sont partagées et mises en cohérence pour la région de Mopti.

Infosept : Dites-nous alors comment se passe concrètement cette collaboration inter-agences sur le terrain ?

Seyba Konaté : C’est la réalité du terrain qui a suscité cette collaboration. Quand on prend le cas de la FAO, elle a eu, avec ses partenaires allemands, à mettre en place un projet de résilience et de nutrition à Bandiagara. Et dans la mise en œuvre de ce projet, il y avait des aspects spécifiques liés à la prise en charge de la malnutrition, aux questions d’hygiènes et d’assainissement. En plus, il y avait également des questions de résilience, c’est-à-dire comment aider les ménages à se relever des chocs, qui se posaient à eux. Donc, la FAO fidèle à son mandat a jugé nécessaire de collaborer avec les autres agences pour avoir un impact plus significatif sur les bénéficiaires du projet dans la zone. D’où la naissance de l’idée du plan conjoint de lutte contre la malnutrition dans le cercle de Bandiagara. Et, comme contribution attendue à ce plan de l’UNICEF, ce sont les aspects liés à la santé, à l’eau et à l’assainissement, de son acronyme anglais Wash et à la nutrition. Comme contribution attendu au PAM, ce sont les soutiens à la relance des activités et toutes les collaborations dans le cadre de la mise en œuvre des cantines scolaires. Et la FAO qui travaille directement avec les ménages, à travers des champs-écoles, les appuie pour les aider à surmonter les périodes de soudure et à bénéficier des cash-transferts. Elle met aussi en place des fonds revolving, sorte de fonds de roulement, pour les communautés qui leur permettent de satisfaire à leurs besoins dans la plus grande discrétion. Ainsi, toutes ces actions mises bout-à-bout permettent de générer un impact significatif que chaque agence prise séparément ne peut atteindre. Un exemple, avec la mise en place de l’appui en cash-transferts pendant la période de soudure les ménages bénéficiaires ont pu s’acheter des céréales quand ils en manquaient. Cela leur a permis aussi de satisfaire à d’autres besoins de santé, de mobiliser la main-d’œuvre et d’acheter de la semence pour pouvoir cultiver correctement leur parcelle. Avec la production récoltée, les surplus ont pu être vendus pour prendre en charge l’éducation de leurs enfants et encourager la fréquentation des CSCOM par les femmes. De façon concrète, la FAO sur le terrain met en place des champs-écoles pour diffuser les bonnes pratiques agricoles. A travers ces champs-écoles, tous les producteurs d’un même village viennent apprendre comment choisir les bonnes semences, comment installer les parcelles, comment les valoriser afin d’avoir un meilleur rendement. Dans la plupart des cas, la diffusion de ces techniques a permis d’augmenter le niveau de la production agricole dans le village. Et avec la disponibilité des céréales, il y a un espoir de sécurité alimentaire qui s’instaure dans le village. La FAO a beaucoup travaillé aussi sur la diffusion des bonnes pratiques alimentaires à travers la mobilisation des groupes de soutien aux actions de santé et de nutrition, au bénéfice des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes. A ce niveau, il faut dire que le travail qui a été fait à l’endroit de ces groupes a consisté à mieux diffuser les bonnes pratiques, de meilleures techniques de préparation des aliments enrichis à base de produits locaux. Avec cette approche de la FAO sur le terrain basée sur les produits locaux, ces groupes de soutien savent l’importance et la valeur nutritionnelle des produits tels que le sorgho, les feuilles de baobab, l’arachide et toutes les combinaisons possibles qui permettent de faire en sorte que leur alimentation soit enrichie et apporte une valeur en calorie et en vitamines aux enfants pour leur développement harmonieux.

Infosept : Mopti s’est réveillée ce mercredi 16 novembre 2016 avec de nombreux chefs d’agences des Nations Unies, d’ambassadeurs et même de partenaires techniques et financiers, dans la ville. Est-ce que vous pouvez nous donner l’objet et les raisons de leurs visites ici sur le terrain ?

Seyba Konaté : Comme le dit un adage bien connu en bambara, « un seul doigt ne peut pas prendre une pierre ». Les agences FAO, UNICEF et PAM ont décidé de mettre en synergie leur intervention pour générer des impacts. C’est une expérience qui a apporté ses preuves avec la contribution des autres partenaires qu’il ne faut pas négligée. Aujourd’hui, quand je me réfère à l’analyse faite au niveau du cadre harmonisé, on voit que les indicateurs sur la malnutrition au niveau du cercle de Bandiagara connaissent une évolution positive. C’est donc cette expérience que nos trois agences, FAO, UNICEF et PAM, ont voulu partager avec les partenaires techniques et financiers qui nous appuient, comme entre autres le ministère allemand de l’Agriculture, en ce qui concerne les interventions de la FAO dans le cadre du plan conjoint. La présence, comme vous le dites des chefs d’agence de la FAO, Mme Fatouma DJAMA SEID aux côtés de la coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Mali, Mme MBaranga Gasarabwé, de M. Fran Equiza, chef d’agence de l’UNICEF et de Mme Silvia Caruso du PAM s’inscrivait donc dans le cadre d’une visite de terrain pour voir sur place précisément à Kori Maoudé dans le cercle de Bandiagara quelles ont pu être les réalisations et résultats atteints par le plan conjoint FAO-PAM-UNICEF de lutte contre la malnutrition à Bandiagara. Les ambassadeurs et les partenaires techniques et financiers, qui étaient à leurs côtés, étaient, le Directeur de l’USAID, David Moore, l’ambassadeur du Canada, M. Marc-Andre Frecette et M. Alain Holleville, ambassadeur de l’Union européenne au Mali. On notait aussi la présence remarquée du gouvernement malien représenté par M. Modibo Traoré, ancien ministre et directeur de la coopération multilatérale au Ministère des Affaires Etrangères du Mali. Pour nous, c’était un défi d’organiser cette visite importante pour le plan conjoint et de l’avis de beaucoup ça aura été une réussite.
Infosept : En dehors de ce plan conjoint que vous avez en partenariat avec l’UNICEF et le PAM, quels sont les autres partenaires sur le terrain avec lesquels vous travaillez quotidiennement dans le cadre du plan conjoint de lutte contre la Malnutrition à Mopti ?
Seyba Konaté : Au niveau de la région de Mopti, nous travaillons beaucoup avec les services techniques compétents de l’Etat malien, puisque nous sommes convaincus que les interventions extérieures dans le cadre des projets peuvent s’arrêter à tout moment et ne sont pas éternelles. Donc en travaillant avec eux, nous renforçons leurs capacités pour leur permettre d’assurer souvent par leurs structures une certaine durabilité de nos activités.
Infosept : Votre mot de la fin ?
Seyba Konaté : Tout d’abord, je remercie les communautés dont l’adhésion au plan conjoint nous a permis de mieux comprendre leurs problèmes et priorités. C’est leur adhésion qui a fait que nous maitrisons mieux leurs problèmes et apportons les solutions les plus appropriées que nous pouvons. Ensuite, mes remerciements vont à l’endroit des services techniques et des partenaires avec lesquels nous collaborons dans le processus. Nous remercions aussi les autres intervenants qui ont toujours accepté de partager avec nous leurs connaissances pour nous aider à améliorer leur quotidien. Le plus grand remerciement revient aux partenaires financiers. Sans leur gratitude et leurs appuis financiers, les résultats aujourd’hui atteints n’auraient pas pu l’être. Nous les invitons à continuer à nous soutenir puisque le Mali vit aujourd’hui une situation qui n’est pas facile à surmonter. Et pour terminer, un grand merci aux autorités administratives de la région qui n’ont ménagé aucun effort pour que cette visite soit une réussite.
Propos recueillis par
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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