Le feuilleton Alou Coulibaly de la Mairie de la Commune VI du District de Bamako continue son déroulé avec de nouveaux rebondissements. Le dernier en date est la révocation de son personnage principal ; révocation décidée par le Conseil des Ministres du mercredi dernier. Cet épisode fait non seulement suite à celui ayant consacré la suspension de trois mois dont Alou Coulibaly a écopé en janvier passé ; mais, il va aussi déboucher sur le volet judiciaire de cette saga. Pour preuve, l’Homme aux mille et une frasques devra répondre de ses actes qui ont fini par lui coûter sa révocation de sa mairie-mangeoire.
On redoutait le cas de figure de sa révocation puisque cela ne tenait qu’à un seul fil au point où toute la Commune VI notamment les victimes faites par le héros retiennent leur souffle à chaque session de Conseil des Ministres. C’est désormais chose faite à compter du mercredi 2 mai 2018. Le Conseil des Ministres de ce jour actant la révocation du Maire Alou Coulibaly n’a, certes, pas avancé les raisons ayant motivé ce décret, mais force est de constater qu’il ne s’agit pas des mêmes motifs pour lesquels ce Maire avait été suspendu. Ce constat s’appuie sur deux faits majeurs : D’une part, le Gouvernement aurait pu décider de cette révocation au moment où il optait pour la suspension de trois mois s’il n’y avait pas lieu de donner un répit au fautif.
D’autre part, les décideurs auraient également pu dévoiler au Grand public les griefs qui justifient cette nouvelle étape de révocation. Mais tel n’a pas été le cas comme lors de la suspension où le Ministre de tutelle, celui des collectivités territoriales, avait évoqué des manquements graves chez le Maire.
On en déduit qu’Alou Coulibaly n’a pu profiter de son répit de trois mois pour remonter la pente de son précipice. Au contraire, il s’est fait rattraper par son passé récent marqué par des actes qui nécessitaient un audit au sein de la mairie et de toute la Commune VI.
En effet, une inspection administrative diligentée par le Ministère de l’Administration Territoriale, ayant pour mission d’enquêter sur les cessions de terre délivrées par la Mairie de la Commune VI, a mis au grand jour 253 permis délivrés à une valeur de 600 millions de nos francs sans aucun centime dans les caisses de l’État.
Il va alors sans dire que le Maire Alou Coulibaly a échoué à ce test qui aurait pu le réhabiliter s’il s’en sortait blanc comme neige. Mais impliqué jusqu’au cou, Alou Coulibaly voit son heure de disgrâce sonner prématurément avec sa révocation qui l’offre sur un plateau d’or à la justice. Et, pour qui sait que le régime n’entendra en aucun cas faire preuve de laxisme à l’endroit d’un élu qui plus est de l’autre bord réputé critique sur la corruption, la gabegie, le détournement des deniers publics, etc., Alou Coulibaly va faire les frais de sa boulimie. Car, c’est une lapalissade que la justice qui va bientôt se saisir du dossier, sévira avec toutes les rigueurs possibles pour assener au seul élu URD du District de Bamako, le dernier coup fatal qui l’anéantirait définitivement du paysage politique de notre pays.
Katito WADADA : LE COMBAT