vendredi 19 avril 2024
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Révision constitutionnelle au défi : Majorité, opposition et l’art du pronostic électoral

Le projet de révision constitutionnelle, s’il devait y avoir une campagne, elle nous montrera qu’on a permis de bâtir un projet commun. Mais notre espace politique est comme orphelin. Il va falloir bâtir une maison commune ; car, rien ne nous dit qu’on aura, d’ici là, une campagne clé en main. Ce n’est pas une tempête qui commence contre ce projet de révision, mais attention pourvu que les digues ne rompent pas… Pour les opposants dans la rue, ce n’est plus cette marche montrant le chemin de la conviction, mais  plutôt un chemin de responsabilité. Le chemin de la croix commence-t-il pour les concepteurs du projet ? Le pouvoir semble prêt à être confronté (dans un peu moins d’un mois, en juillet) à la question si son référendum sera ‘’légitime’’ autrement que par ce vote. Que pourra traduire la désaffection de l’opinion ?

La révision constitutionnelle s’impose de ce fait avec l’Accord d’Alger qui prévoit, entre autres choses, la création d’un Sénat. Il est question d’améliorer la loi fondamentale adoptée en 1992. Innovation: le tiers des membres du Sénat sera nommé par le Président IBK, avec le Président de la Cour Constitutionnelle, la fin du nomadisme politique, des Députés pour les Maliens de l’Extérieur, la possibilité de révision par le Congrès qui réunira l’Assemblée nationale et Sénat, sans recours au référendum… Il y a eu 43 amendements déposés par l’opposition. S’il y a une nécessité de cette révision constitutionnelle, c’est le problème du timing qui pose problème.

L’échec en héritage et le flou comme avenir…

Heureusement qu’il reste le présent comme dirait l’autre. Les gouvernements dans les législatures passées de cette IIIe République se sentaient-ils à l’aise pour mitonner ?

Des référendums sur n’importe quel sujet se sont eux-mêmes liés les mains ? Question : le Président IBK ira-t-il terminer cette année préélectorale (2017) avec ce fil à la patte de la révision constitutionnelle ? Soumaïla Cissé se dit prêt à saisir la Cour Constitutionnelle. Pour cette dernière, la révision est conforme, tout a été respecté, l’insécurité résiduelle à elle seule ne saurait mise en avant pour ne pas aller, le 9 juillet prochain, aux urnes. Sauf que la réalité du terrain échappe à tout le monde. La Cour est traitée comme ‘’tour de Pise’’. Tièbilé Dramé dit qu’une stratégie pour la résistance au bricolage de la Constitution de 1992 est en marche. Avec des Commissions (4) de mobilisation… C’était le samedi dernier, lors d’une plateforme réunissant les principaux Chefs de l’opposition et la société civile. Avant de conclure, Dramé du PARENA fustigeait l’aventure de la révision constitutionnelle au moment où ‘’70 Sous-préfets ont quitté leurs postes, contraints de fuir et au moins 500 personnes sont mortes dans notre pays entre le 1er janvier et le 7 juin 2017. Plus de 500 écoles sont fermées dans le Nord et le Centre du Mali. Pour Tièbilé Dramé, «ce projet codifie la personnalisation du pourvoir ». Il en appelle à une large convergence, une large coalition et un large front pour exiger le retrait du projet de révision. Premier test et premier rendez-vous de grande nature, le samedi prochain. Il y a comme une vive tension autour de ce projet de révision. Il ne ressemblera pas à ces belles histoires qui commencent par un coup de foudre. Y a-t-il un contre feu aux rumeurs malignes distillées par les marcheurs de l’autre jour ? Quels enseignements tire-t-on du rôle des émotions et de nos perceptions sur le référendum organisé ? Le doute est associé ici à un sentiment de contrôle, de confiance. Avec ce vote sur le référendum qui oblige, le mythe du grand Homme est de retour. La Communication ? Elle a toujours posé problème. C’est le 9 juin que les partis de la majorité disent qu’ils ont, enfin, le texte du projet en leur possession ? Quid des gens qui viennent manger de la viande chez Apollo, à Badalabougou-Séma ? Reconnaître le génie d’un Homme politique permet de mettre le sien propre en valeur. Les grands Hommes n’ont pas toujours le côté. Le Président IBK à Koulouba ringardise un peu nos vies démocratiques. Saura-t-il avoir la raison de la force d’entrainement de ses obsessions ?

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Rédaction

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