vendredi 19 avril 2024
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Recrudescence des attaques au Nord et au centre du pays : L’État-major Général des armées panique et cafouille

Face à la recrudescence des attaques terroristes dans le Nord et le Centre du pays, le Chef d’état-major général des armées a pondu un communiqué lu sur les antennes de l’ORTM interdisant la circulation des motos et des véhicules pick-up dans les Régions de Ségou, Mopti et Tombouctou. Une mesure qui semble dictée par la panique tant elle est inopportune dans sa forme et dans son fond.

Fin janvier, le Mali a fait face à une vague d’attaques terroristes. C’était à Youwarou, Boni, Soumpy, Konan. Toutes ces attaques armées ou mine ont fait de nombreux morts dans les rangs de nos forces de défense. L’explosion de la mine à Boni a occasionné la mort de civils venus du Burkina voisin pour la foire de ladite ville. Parmi les victimes estimées à 26, il y avait des femmes et des enfants.  Des attaques qui sont survenues juste après que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies ait gité un index menaçant à la face du Gouvernement malien et des parties signataires de l’accord de paix d’Alger, pour la mise en diligence dudit accord.

Face à la détérioration du climat sécuritaire du pays et la multiplication des menaces sur la vie des personnes et des biens, l’État-major-général des armés s’est empressé de prendre une décision interdisant la circulation de motos et de véhicules Pick-up dans les Régions de Ségou, Mopti et Tombouctou. Plus précisément dans les cercles de  Niono, Tominian, Macina (Ségou) ; Bankass, Koro, Bandiagara, Douentza, Djenné, Téninkou, Youwarou (Mopti) et Niafounké (Tombouctou).

Un mauvais communiqué

Ce communiqué agencé par l’État-major des armées ne dit pas pourquoi cette décision a été prise. Si l’on imagine que c’est pour une question de sécurité, les populations qui seront interdites de moyens de locomotion méritent des explications. Là où le bât blesse, c’est que ce communiqué qui indique que la mesure est entrée en vigueur à partir de sa lecture, c’est-à-dire le 1er février ne dit pas quand est ce qu’elle prendra fin.  L’État-major sait-il que sans ces moyens de déplacement il est impossible à certaines personnes d’avoir leur pain quotidien ? Il y a lieu d’en douter. « Je crois que ça peut être la solution, mais peut créer aussi beaucoup de handicaps. Dans ces contrées, les motos sont les engins les plus utilisés.  En interdisant leur circulation, l’on cause de gros préjudices aux populations locales. On ne résout pas un problème en créant d’autres », estime le Directeur de Publication du journal d’investigations « LE SPHINX ». Il propose que soit multiplier les check point pour effectuer des contrôles plus rigoureux sur les motos et les véhicules plutôt que d’interdire systématiquement leur circulation. Selon cet autre analyste, cette mesure risque de créer l’effet contraire. «En interdisant aux populations de circuler avec leurs motos et véhicules Pick-up sans explications et sans délai connu, ils pourront le faire pendant deux ou trois jours, mais, au-delà, ils vont se braquer contre, défier l’autorité de l’État pour aller chercher de quoi survivre. Une situation de défiance qui va installer entre les forces de défense et les populations un climat délétère. Ainsi, au lieu que cette mesure contribue à mettre fin aux attaques avec, bien sûr, l’accompagnement des populations, elle va pousser certaines personnes dans les bras des terroristes face à ce qu’elles vont considérer comme un mépris de la part du Gouvernement malien », dit-il.

Et l’État de Droit dans tout ça ?

Cette décision de l’État major général des FAMA s’apparente à celle qu’on prend dans un État de siège où le pouvoir des autorités civiles est transféré aux autorités militaires. Ce qui n’est pas le cas au Mali où nous avons un État d’urgence qui suppose que le Pouvoir reste toujours aux mains des autorités civiles.  Ainsi, cette décision de l’État major  général des armées ne devrait, en aucun cas, émaner de lui, mais plutôt du Chef Suprême des armées qui est le Chef de l’État, assortie de délais et de motivations.

Selon les termes du communiqué pondu par le CEM des armées, « tout individu contrevenant à ses mesures sera traité comme cible militaire ». Ici, la loi fondamentale même, qui garantit la liberté d’aller et de venir des citoyens est mis à mal par un simple communiqué mal rédigé et mal à propos.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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