jeudi 28 mars 2024
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Rapt à Karangasso : Une réponse des terroristes aux pays du G5 Sahel ?

Au lendemain du Sommet du G5 Sahel à Bamako où notre pays, sanctuaire des djihadistes, fut placé au cœur de la lutte antiterroriste, les hors la loi viennent, une fois de plus, de marquer leur présence désastreuse et terrifiante sur le terrain. Ce, à travers le rapt de la Religieuse à Karangasso, dans la localité de Koutiala, Région de Sikasso. La première fois dans l’Histoire. Est-ce une réponse à la volonté du G5 Sahel dans le cadre de son projet de création d’une force commune ?

 

Il a fallu que les pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) annoncent leur ferme volonté de réaliser leur projet de création d’une force commune pour traquer et combattre résolument les groupes djihadistes qu’une Religieuse soit enlevée dans le cercle de Koutiala, dans le village de Karangasso. Une localité qui n’avait jamais été victime d’actes terroristes de ce genre. Cette partie du pays a été toujours épargnée par ces fous de Dieu.

Karangasso est une localité située dans la Région de Sikasso, près la frontière avec le Burkina Faso, à plus de 300 kilomètres à l’Est de la ville de Bamako.

En effet, c’est là où une Religieuse colombienne a été enlevée par des Hommes armés non identifiés. C’est dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 février 2017.

Selon l’abbé Edmond Dembélé, Secrétaire Général de la Conférence épiscopale du Mali, ce sont des individus, arrivés en début de nuit dans la communauté des Sœurs franciscaines, qui ont cassé la porte de leur maison et introduire à l’intérieur pour enlever la Religieuse. «Ils sont repartis avec quelques biens matériels, notamment informatiques, et une des Religieuses de la Communauté», a-t-il précisé. Et, dans ses détails, il annote: «ils sont partis d’abord avec la voiture de la Communauté jusqu’au bord du goudron et à partir de-là, ils ont laissé le véhicule et sont partis avec la Religieuse, certainement à moto. Il semblerait qu’il n’y ait pas eu de coups de feu, mais cela reste à vérifier».

Bien vrai qu’il n’y avait eu aucune revendication de la part de ces ravisseurs, en tout cas jusqu’aux moments où nous mettions sous presse, il va falloir relativiser les motifs de cet enlèvement avec la position prise par les pays G5 Sahel. Car, après avoir reconnu unanimement que les terroristes utilisent le Mali comme «Base de repli», ces pays s’engagent à créer une force commune à combattre le fléau dans la bande.

«Nous avons décidé de rendre effective la création d’une force G5 pour lutter contre le terrorisme», avait déclaré, en substance, le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, à la sortie du sommet tenu à Bamako le début de cette semaine. Ce, avant d’informer qu’ils demanderont une Résolution des Nations-Unies et du Conseil de Sécurité pour appuyer la création de cette force.

Selon un document de travail interne à la rencontre consulté par l’AFP, «le Nord du Mali est une base de repli des terroristes. C’est également un lieu de départ des attaques contre d’autres pays». De ce fait, des pans entiers du territoire national échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré l’intervention militaire internationale lancée en 2013 par la France et les casques onusiens.

Ce qui fait dire le Ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité, Mohamed Bazoum, «tant qu’il n’y aura pas de paix au Mali, il n’aura pas de paix au Niger».

A cet effet, il a été décidé par les pays du G5 Sahel de mettre en œuvre le «Sahel de la Défense». «Face à la montée de l’extrémisme, il faut la mutualisation des efforts pour relever les défis. Nous devons aller plus loin pour réaliser le Sahel de la Défense», déclarait le Chef de l’Etat du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta. Mieux, le Président tchadien, Idriss Deby Itno, mettait en cause  la menace qui prend des nouvelles proportions. «Si nous n’agissons pas vite, notre espace deviendra durablement un espace terroriste».

Et c’est la situation, dénoncée par Idriss Deby, qui commence ainsi à se réaliser avec le rapt de cette Religieuse dans une localité, située dans le Sud du Mali où il n’y avait jamais eu de signes de présence de ces djihadistes. Comme pour dire que ces terroristes persistent et signent face à la stratégie commune des pays du G5 Sahel. Ou, du moins, il s’agit là d’un premier acte de réaction suite à la décision issue du sommet du G5 Sahel de Bamako. Quoi qu’il en soit, il urge à ce que les pays du G5 Sahel adoptent une position plus sérieuse et rapide dans leur orientation contre l’envahissement terroriste.

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