Pour certains, c’est le plus vieux métier du monde et, pour d’autres, un drame social et un crime ignoble contre la création de Dieu, vu que le fléau évolue à une allure très vertigineuse et s’empare de la conscience humaine : La prostitution est une offense à l’envers de la béatitude …Dieu est courageux et patient, sinon …!!!
Mais qu’est ce qui peut bien pousser une personne à offrir son corps et son intimité dans des relations sexuelles avec des hommes non choisis contre «un gain » à tout risque ? Voilà une question que beaucoup se posent objectivement et depuis toujours. La réponse à cette interrogation murie de réflexion aboutit à la déceler parmi tant d’autres des causes de ce fléau.
Causes socio-économiques
La quasi-totalité des personnes n’a pas choisi de se prostituer ; elles y ont été contraintes d’une façon ou d’une autre : c’est une donnée indéniable. Parfois, c’est une situation socio-économique qui a favorisé le passage à la prostitution ou un besoin d’argent important lié à une addiction. Souvent aussi, c’est la manipulation affective et/ou la force, tout simplement la coercition. Mais, religieusement et moralement, aucun de ces arguments supposés ne saurait tenir pour se dédouaner.
Inceste ou abus sexuel
Mais, une analyse très approfondie des causes de la prostitution a montré que celle-ci est rendue possible lorsqu’il y a inceste ou abus sexuel. Certaines personnes prostituées ont, en effet, été abusées sexuellement pendant leur enfance ou leur adolescence, généralement par un membre de leur famille (Père, frère, oncle,…) ou par un proche (ami de la famille).
Cette découverte prématurée de la sexualité, et notamment de la sexualité masculine, à un âge où un enfant ou un adolescent n’est pas en mesure de comprendre, va engendrer une représentation très dévalorisée de celle-ci, des pulsions masculines, de son corps. L’acte sexuel est désormais interprété comme sale, l’inceste et l’abus sexuel générant alors honte et culpabilité, le corps lui-même est vécu comme quelque chose de sale et de honteux, la victime s’enfermant dans le sentiment de sa propre responsabilité.
En outre, étant donné que ni la volonté de l’enfant ou de l’adolescent, ni son corps, ne sont pas respectés par l’adulte même qui est censé le protéger ; étant donné que c’est ce même corps qui est responsable de sa souffrance, ce dernier devient un objet détestable et sans valeur aux yeux de son (sa) propriétaire qui intègre peu à peu et, parallèlement, l’idée que ce même corps est paradoxalement la seule chose qui lui donne un intérêt aux yeux des hommes. Il est alors possible, non de le vendre, mais de consentir à l’utiliser à des fins pécuniaires.
L’inceste et l’abus sexuel ne sont pas les seules causes majeures du passage à la prostitution. Chez les adultes, le viol peut, parfois, favoriser ce passage. Et, cela, certains réseaux de traite l’ont si bien compris qu’ils ont souvent recours à cette pratique. Il s’agit, dès lors, de séquestrer une fille qui sera violée pendant plusieurs jours par plusieurs hommes. Et, lorsqu’on la sentira prête, elle sera emmenée secrètement sur les trottoirs. Ainsi, beaucoup de jeunes filles sont devenues, malgré elles, des prostituées, prisonnières de ces réseaux de proxénétisme.
Mariages ratés
La jeune femme qui voit son mariage voler en éclats se retrouve, dans la plupart des cas, face à l’impossibilité de satisfaire ses besoins et en plus de cela, elle vit un choc psychoaffectif. Car, la société dans laquelle nous vivons veut que l’homme prenne en charge entièrement son épouse et en fait, dès lors, le principal responsable de la rupture des liens du mariage. Elle est, donc, culpabilisée et elle-même se culpabilise. Elle ressent alors le besoin de prouver à la société et à elle-même qu’elle est capable de s’en sortir sans l’aide de quelqu’un. Mais, comment ? Et c’est ainsi que beaucoup de ces femmes tombent dans le phénomène de prostitution. Cependant, il est à rappeler que cette pratique n’est pas que féminine. Car, il en existe des types. En fonction des lieux et zones d’activités, on distingue plusieurs formes de prostitution et de d’enrôlement dans le sale métier.
La «prostitution de rues» qui s’exerce dans certains lieux publics (en rues, dans les gares et les parcs) ou espaces privés avec des réseaux commerciaux (cafés, bars, etc.). Ce genre de prostitution s’observe principalement dans des centres villes qui demeurent le territoire de la prostitution masculine à proprement parler et dans un périmètre bien déterminé. Là des hommes travestis ou transsexuels investissent le territoire traditionnel de la prostitution féminine.
À mesure des évolutions sociales et des transformations urbaines, la prostitution masculine « de rues » s’est fait moins visible, en tout cas si on la compare à la prostitution féminine et, en même temps, celle effectuée clandestinement dans les établissements commerciaux qui devient de plus en plus présente dans certains cafés et souvent à l’absence de leurs propriétaires ou vrais promoteurs des lieux.
Cette pratique nocturne très discrète ne peut être repérée que par des travailleurs de rue avertis et spécialisés.
Par ailleurs, depuis quelques années et en parallèle à la prostitution masculine « classique », l’offre prostitutionnelle se présente alors le plus souvent derrière une annonce d’« escorte » sur des sites de rencontres.
Cette dernière forme de prostitution n’a pas pour autant fait disparaître la prostitution de rues, qui continue à être pratiquée par un public d’autant plus vulnérable.
De plus, à l’avis de certains intervenants dans le secteur, le public qui se prostitue via Internet nécessite lui aussi un accompagnement et une prise en charge spécifique. Notamment, en matière de santé sexuelle. Alors, dans tout çà, que devient la morale (ce qui différencie les humains des animaux) dans ces aventures ?
Côté religieux
En tout état de cause, les prostituées sont toujours évoquées avec respect, et Jésus leur aurait rendu hommage. Mais, cependant, la Bible parle peu du plus vieux métier du monde.
Un rapide regard biblique laisse apparaître une position partagée. d’un Puisque, d’un côté, la prostitution est fermement condamnée, et, de l’autre, de nombreuses prostituées sont regardées sceptiquement.
La position de la Torah (loi en hébreu) est sans ambiguïté : « Il n’y aura pas de prostituée sacrée parmi les filles d’Israël, il n’y aura pas de prostitué sacré parmi les fils d’Israël » (Ddt 23,18). Lorsqu’Israël s’est éloigné de son Dieu, il est souvent comparé à une prostituée. Le Prophète Ézéchiel compare le Peuple à une jeune fille que Dieu a adoptée et qu’il a parée des bijoux les plus somptueux avant d’ajouter : « Mais, tu t’es fiées à ta beauté et, à la mesure de ton renom, tu t’es prostituée ».
Le Saint CORAN n’est pas du reste. La Sourate 4-Nissai (ou Les femmes) y est sans ambigüité.
C’est assez clair dans un hadith Sahih Boukha ri (notes 7.62.70).
Les hommes à qui s’adressait un tel verset semblaient incapables de contrôler leurs pulsions sexuelles : On perçoit que le chef des brigands ménageait ses hommes par des périphrases au lieu de dénoncer clairement la réalité des viols. On a l’impression qu’il les craignait, qu’il ne voulait pas entacher son image de sensiblerie auprès de bandits… Mais, en faisant ainsi, le prétendu homme de Dieu renonçait à civiliser ses adeptes. Le résultat est catastrophique ; car, les femmes n’ont pas de recours avec les versets de cette Sourate contre la violence qui leur est faite.
Selon le verset 4 de la Sourate 4, il est dit de donner à ces femmes leur mahr de bonne grâce. Et si de leur plein gré, celles-ci vous en redonnent une partie, alors jouissez-en de plein droit.
Le Prophète Mahomet (PSL), vu que cette pratique est illicite et abominable, conseille, pour l’éviter, à se marier légalement et selon les principes bien définis par l’Islam : « Mariez une femme de votre choix, ou deux, ou quatre… ». Bref, la prostitution est un crime intolérable au sein de toute société responsable, pieuse et moralement saine.
Donc, rien ne prouve ni moralement ni religieusement et ni juridiquement que les raisons avancées par les adeptes de ce plus vieux métier du monde sont suffisantes pour se faire passer à une action en vente aux en chair du corps humain.
Il n’y a pas d’acte sans conséquence
La prostitution n’en demeure pas moins. Ses conséquences sont manifestes, multiples et variées. Elles n’apparaissent pas nécessairement au même moment.
Au plan psychologique, par exemple, il y a la perte de l’estime de soi, le sentiment de culpabilité, crise de confiance auprès des adultes, démotivation, difficultés à entretenir des relations affectives, impression de mépris de son corps dont estime qu’il n’appartient plus à soi, développement sexuel problématique, apprentissage sexuel précoce, dépressions mentales, stress, sentiment d’échec dans sa vie et à l’au-delà, …
Au plan physique, les prostituées sont toujours exposées aux ITSS-Sida, à la fatigue intense due au rythme de vie irrégulier, aux cas de grossesses non désirées, à des troubles du sommeil, à la dépendance aux drogues et à l’alcool, …
Au plan social, il y a le facteur d’isolement, d’incompréhension de la part de l’entourage, de rejet (anticipé ou réel) de la part du milieu d’origine, d’abandon scolaire, d’instabilité avec les amis et proches, à l’exclusion sociale, à la stigmatisation, …
Dans les quartiers de l’Hippodrome, Korofina, Faladiè ou Kalaban-Koro, …, des maisons closes sont des entreprises gérées par des « Gens » qui sont censés empêcher l’essor de ce virus de tous les maux et dangers sociaux. L’existence de ce monde n’est rendu possible que par le biais des femmes. Car, selon certaines croyances, si celles-là devenaient conscientes de la gravité de cette pratique, le phénomène allait disparaitre sur la terre pour le bonheur de l’Humanité,… Mais qu’Allah (le TP) daigne protéger ce monde !
Matthieu Yawovi HAYEFO (stagiaire) : LE COMBAT