vendredi 29 mars 2024
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Projet de révision constitutionnelle : Le positionnement s’élargit aux tribus

 Le tintamarre né aux lendemains de l’adoption par l’AN du projet de révision constitutionnelle est désormais sorti du cadre des partis politiques, des associations de la société civile et des mouvements syndicaux. A compter du dimanche dernier, la coqueluche a commencé par absorber des communautés ethniques de notre pays qui ont décidé de donner de la voix pour exprimer leur position sur le sujet. C’est la tribu des Kel Ansar qui est la première à afficher à qui veut la voir son option. Ceci, pour ce qu’on peut appeler par le démarrage d’une véritable campagne de mobilisation devant positionner d’autres tribus du Mali. 

Pour cette première, c’est le soutien au projet de réforme constitutionnel proposé par le Président IBK qui a été à l’ordre du jour, le dimanche 23 juillet 2017, à l’Hôtel Salam. Là, Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmed dit « Nasser », le Chef des Touaregs Kel Ansar, a affirmé un soutien indéfectible au projet de révision constitutionnelle. A l’image de la plateforme «Oui, An Son Na», les Kel Ansar, dans une déclaration lumineuse,  annoncent qu’ils tiennent à soutenir le projet du Président IBK.

Cette influente tribu touareg Kel Ansar est l’une des plus anciennes dans l’Histoire de notre pays. Elle est installée depuis plusieurs siècles sur le vaste territoire couvrant les trois Régions que sont Gao, Tombouctou et Taoudeni, et qui s’étend de la frontière mauritanienne à la frontière nigérienne.

En s’exprimant publiquement, le Chef de la tribu Kel Ansar est venu apporter son aide au Président de la République une semaine après la dernière tentative de l’opposition de faire échouer le projet de révision constitutionnelle par la grande marche populaire à Bamako, déroulée le 15 juillet dernier.

Pour les populations du Nord du pays, le projet est très important ; car, il permet d’asseoir les conditions de mise en place des Accords de paix signés en mai et juin 2015. Ce, surtout qu’il prévoit ainsi la création des Assemblées dans les cinq Régions du Nord dotées de larges compétences. Les Kel Ansar s’opposent ainsi à l’ensemble des partis politiques de l’opposition et leur plateforme populaire « An tè, A banna » (« Touches pas à ma constitution »), pour lesquelles deux points sensibles sont concentrés sur la contestation: la modification de l’article 118 qui attribue au Chef de l’Etat le pouvoir de nommer le Président de la Cour constitutionnelle et le un tiers des Sénateurs.

Cet alignement sur la plateforme «Oui» ne se limitera pas aux seuls Kel Ansar ; pour preuve, le chef « Nasser » a promis une large mobilisation au sein de sa Communauté  pour la victoire du «Oui». Il a rappelé que sa communauté s’inscrivait dans la logique de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger et a salué «la représentation des légitimités traditionnelles au sein de la 2e  chambre prévue dans le texte». D’autres communautés tribales et ethniques ne vont, donc, pas tarder à se prononcer en faveur du «Oui » pour soutenir la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle.

Pour le conférencier de la tribu Kel Ansar, Alakfach Ag Ahmedou, Expert en Gouvernance, «toute personne qui s’oppose à ce lifting de la Constitution malienne de 1992 se démarque purement et simplement de l’Accord d’Alger ». Alakfach demande aux Maliens de la diaspora vivant au Sénégal et au Burkina-Faso (qui ont manifesté leur opposition au texte) d’observer que les constitutions des pays où ils résident permettent aussi à leurs Présidents de nommer les Présidents de leur Cour constitutionnelle. «Ça leur réussit, pourquoi pas la même chose au Mali? », s’est-il interrogé. Il a également cité l’exemple des États Unis, de l’Italie et de la France où les Présidents des Cours constitutionnelles sont nommés par leurs Présidences de la République.

Katito WADADA : LE COMBAT

Rédaction

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