vendredi 19 avril 2024
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Probable échec du cadre de concertations nationales : Mauvaise foi du Gouvernement ou bonne stratégie de SBM?

Après le rejet du Cadre de Concertations par le FSD, l’une des plus grandes alliances des partis politiques de l’opposition pour « non-inclusivité »,  c’est le tour des  partis politiques FARE-Ankawuli de Modibo Sidibé  et  CODEM de Housseini Amion Guindo de s’élever officiellement. Cela, avec comme motif ledit organe « n’obéit pas aux conditions d’inclusivité ». Cela ne veut-il pas dire tout ce que ça veut dire ?

Qu’on le dise ou pas, si l’on se réfère à l’environnement politique et social actuel, tous les indices prouvent à suffisance que la nouvelle tentative de la relecture constitutionnelle en perspective risque de se solder à son tour par le scénario de 2017, c’est-à-dire, un échec total. C’est du moins ce qu’on peut remarquer à travers les récentes dénonciations faites par des alliances de la société civile et partis politiques dont le FSD, la CODEM, FARE-Ankawuli et autres. Tous dénoncent les démarches adoptées unilatéralement par cette espèce de commission d’organisation de la révision constitutionnelle en place.

En effet, après le communiqué commun, dressé à l’unanimité par les partis politiques et associations du FSD, c’est le tour du parti de la quenouille, la CODEM de Housseini Amion Guindo et celui de l’ancien Premier Ministre Modibo Sidibé de rejeter le plan taillé sur mesure par le Ministre Ag Erlaf sur instructions malicieuses du Hérisson Soumeylou Boubèye Maïga.

La nouvelle de non-participation de la CODEM a été annoncée au Gouvernement à travers un communiqué signé par l’ancien Ministre de l’Éducation Nationale Housseini Amion Guindo, Président du parti. Selon le communiqué de la CODEM,  le Cadre de Concertations nationales tel proposé suivant l’Arrêté n°0037/MATD-SG du 17 /01/2019 dans sa composition, ses missions et son fonctionnement, ne correspond pas aux attentes  du Peuple malien. La  décision était prise au sortir d’une rencontre tenue le weekend dernier par le Bureau Politique National de la CODEM, à son siège à Djélibougou, en Commune I du District de Bamako. «Notre constat est que cet organe n’obéit pas  aux conditions d’exclusivité pour traiter les grandes questions qui assaillent notre nation», pouvait-on lire dans le dudit communiqué. La CODEM se dit favorable, si, toutefois, le Gouvernement revenait sur le Décret suscité pour une fin inclusive. Et, dans le cas contraire, la CODEM tient à notifier « sa décision de ne pas siéger au sein du Cadre de Concertation en l’état ».

Le doute planant sur le projet

La question qui se pose, c’est de savoir si la réussite de cette énième tentative de la relecture de notre Constitution en vue est une préoccupation du Gouvernement ? Si oui, pourquoi prétendre le consensus alors que le processus même frise la division  sur l’arène politique et au sein de la société civile? Des interrogations anxieuses qui

méritent d’être posées surtout quand on sait que les raisons avancées par l’ancien PM Modibo Sidibé sous-entendent un boycott de ce Cadre de Concertations nationales. La déclaration de Modibo Sidibé a été rendue publique le lundi 11 février dernier. C’est à la suite de la prise par le PM de  deux (2) Décrets dont l’un, portant sur la création du Comité d’Experts pour la réforme constitutionnelle et le second relatif à la nomination des membres dudit comité. À ce sujet, le parti FARE, selon toujours ladite déclaration, avait publié un autre communiqué dans lequel il a déploré  les démarches en cours. Sans suite escomptée, le 17 janvier 2019, un troisième Décret 0020/PM-RM a été pris, portant création d’un Cadre de concertations nationales en deux formations (politique et technique) sur des questions limitativement énumérées dans l’Article 2 dudit Décret. Cela, aux dires de l’ancien PM d’ATT, malgré les appels lancés en novembre 2018 face à ce plan de démarches. «Mais, aujourd’hui, après la grave crise multidimensionnelle où les institutions ont été ébranlées, où les Maliens s’interrogent sur leur démocratie,  ils ne la rejettent pas-

sur la crise de l’État, il est important de faire une introspection pour, à la lumière de cet exercice, tout refonder et se donner une nouvelle infrastructure institutionnelle. Le format Comité d’experts ne sied plus. Il faut changer de logiciels, revenir aux Maliens à travers un dialogue national refondateur. Sur le fond, rien de ce qui est envisagé n’est sous-tendu par une vision claire, un projet cohérent de réformes structurelles dont le Mali ne saurait faire l’économie pour une sortie de crise durable » rappela-t-il. Et d’ajouter que l’État et ses démembrements sont toujours interpelés sur leurs capacités à délivrer les services de base, sur les spoliations, les multiples tracasseries dont les populations sont l’objet, sur la sécurité, la justice… «À défaut de la légitimité d’un vrai débat national refondateur, il n’y a aucune raison que les FARE s’inscrivent dans ce Cadre de concertations nationales unilatéral qui exclut les Maliens qui aspirent à être acteurs et actrices de leur avenir et de celui de leur pays. Nous ne saurons cautionner une telle dynamique où la fuite en avant le dispute à la course de vitesse, au moment où il est question pour les Maliens de parler avec lucidité de ce que nous sommes aujourd’hui, de proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays ; sur comment refonder, aborder les institutions dans lesquelles nous nous reconnaissons, comment établir les règles du jeu économique, politique et social qui feraient que les Maliens, véritablement, arriveront à ce qu’ils veulent : un Mali de l’effort, de l’entente, un Mali en paix avec lui-même » a tapé sur la table le Général de Police Modibo Sidibé. Ce, avant de préciser que le Mali en crise a besoin d’un programme de redressement sur tous les plans.

Par cette stratégie unilatérale décriée, le Gouvernement SBM pourra-t-il relever ce GRAND DÉFI rarement réussi en Afrique?
Le temps nous en dira plus…

Seydou Konaté : LE COMBAT

Rédaction

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