jeudi 28 mars 2024
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Présidentielle 2018 : L’ADEMA s’embourbe

C’est clair. L’ADEMA aura son candidat à la prochaine présidentielle. La décision a été prise à son siège, en milieu de semaine dernière. Une décision qui laisse un goût d’inachevé et qui fait croire que la crise tant crainte au sein de la ruche aura lieu.

Le mercredi 14 février dernier, le cœur des Adémistes n’était pas à la Saint-Valentin. Au contraire, il battait la chamade avec des appréhensions de crises imminentes tant la réunion qu’elle s’apprêtait à organiser n’était pas sans danger. Il s’agissait au cours de la réunion de dire si oui ou non le parti de l’abeille aura une candidature interne à la prochaine présidentielle.  Une question qui avait prêté à toutes sortes de supputations et d’allégations. Entre les partisans de la candidature interne, les opposés et les indécis, la réunion promettait d’être houleuse. Mais, finalement, le « crash » prédit par certains n’aura pas lieu ; en tout cas pas pour le moment. Car, si le Comité Directeur peut se réjouir d’avoir retardé la « crise » et se donne ainsi un temps pour souffler, il faut dire que la « crise » adviendra plutôt qu’il ne l’imagine. On retient que l’ADEMA aura sa candidature interne. C’est déjà ça. D’autant plus que ces derniers temps, Kalfa Sanogo et Dramane Dembélé ont donné le ton des multiples candidatures adémistes à venir si jamais il n’y avait pas de décision claire.

Une décision à problème ?

La décision du Directoire donne un temps de répit à l’ensemble des « camps ». Mais, au moment de choisir le candidat « consensuel » préconisé par le Directoire national du parti, c’est en ce moment que surgiront les problèmes. Car, il faut le noter, pour l’une des rares fois, l’ADEMA a décidé de se passer de l’étape des « primaires ».  Des primaires qui, jusqu’ici, étaient sa marque de fabrique dans un paysage politique malien où les partis se confondent à la personne de leurs présidents fondateurs. L’ADEMA, pour expliquer cet état de fait, évoque le peu de temps qu’il y a  avant la présidentielle. Si le prétexte tient la route, c’est le choix « consensuel » qui risque de poser problème. L’on n’ignore pas aujourd’hui qu’au sein de la ruche, des prétendants à la candidature du parti ont les yeux plus gros que le ventre. Beaucoup voient déjà midi à leur porte. Ils ne voudront pas se laisser conter. Du choc de ces différentes ambitions naitra forcément la « crise » ajournée du 14 février. Or, les primaires sont un moyen efficace pour rallier l’ensemble des candidats. Les vaincus n’auront d’autres choix, sinon comment pourront-ils solliciter le vote des populations et avec quels arguments après avoir refusé de se soumettre à un verdict démocratique ?

Voilà pourquoi, malgré le peu de temps qui nous sépare de la présidentielle, il était préférable dans un parti comme l’ADEMA de passer par les primaires.

La défaite avant l’heure

Si malgré les difficultés qui se profilent, l’ADEMA parvenait à se désigner un candidat « consensuel », combien de temps ce dernier aura pour se préparer comme il se doit pour battre campagnes ?  Car, plus que les autres partis politiques qui seront des élections, l’ADEMA a besoin de plus de temps pour se préparer. Puisqu’aller à la présidentielle pour l’ADEMA c’est se départir du bilan du régime IBK. Un bilan qui, quoi qu’on dise, est le tien. Il lui faut alors une bonne stratégie et une bonne communication pour pouvoir présenter son candidat comme une solution alternative. Une gageure. En décidant de se prononcer sur la candidature du parti, seulement le mercredi dernier, l’on peut douter de la volonté de certains barrons de ce parti, notamment ceux qui cheminent avec le Gouvernement, de ne céder qu’à la pression de nombreux militants et à la rigueur des textes tout en sachant que l’ADEMA ne vendra pas cher sa peau lors de la présidentielle à venir.

Sacrifier le parti sut l’autel d’ambitions personnelles ? Nous ne sommes pas loin de le penser.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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