Il y a des moments dans la vie d’une nation où seul doit compter son intérêt supérieur. Au Mali, heureusement que nos Hommes politiques ont cette culture et savent faire front commun quand le pays est attaqué. Ils l’ont démontré aux yeux du monde entier ce samedi.
Nos Hommes politiques, de tous bords confondus, étaient unis, ce samedi, dans le recueillement. Il s’agissait pour eux, suite à l’attaque barbare contre le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Gao, de dire à l’ennemi commun que le Mali ne « s’aplatira » pas.
Pour rappel, ce 18 janvier, notre pays a fait l’objet d’une attaque terroriste des plus violentes depuis les scènes d’Aguelhok, en 2012. Le bilan au sein du MOC qui est composé des forces armées, des combattants des groupes armés (CMA et Gatia) est lourd. L’on parle de 77 morts et de plus d’’une centaine de blessés. Pour dénoncer cet acte barbare, les partis politiques de la majorité et de l’opposition réunies, dans un élan de solidarité, ont donné la main pour se tenir debout sur les remparts. Au-delà de l’image de cohésion entre les fils et filles d’un même pays que cela a renvoyé, l’essentiel était dans les messages lus à l’adresse du Peuple malien et surtout à ceux là qui s’attaquent au Mali. Au nom de l’opposition républicaine, l’honneur est revenu à son Chef de file, l’Honorable Soumaïla Cissé, de prendre la parole. Après avoir félicité les acteurs connus et anonymes qui œuvrent pour le retour de la paix au Mali, il dira qu’en mémoire des soldats et combattants tombés «nous devons faire aboutir la paix, lancer la renaissance de notre pays». Ce deuil qui affecte notre pays, va au-delà, selon lui, notre sélection nationale actuellement au Gabon pour participer à la Coupe d’Afrique des Nations, a porté ce jour des brassards noirs pour témoigner de leur solidarité. Il s’agissait, toujours selon le Président de l’URD, à travers cette manifestation de dire leur révolte et leur indignation face à l’acte barbare et surtout « clamer leur commune aspiration à faire de notre pays un Etat stable, une nation unie et solidaire » ; car, selon lui, le Mali est ce qui nous unit. « Au-delà de toute appartenance politique, au-delà des querelles politiciennes notre engagement à tous doit être celui de la défense de notre partie» pour préserver son unité. A l’endroit des ennemis du Mali, il lancera : «nous maliens et maliennes, nous ne mettrons jamais les genoux à terre, nous ne coucherons pas devant l’adversité et ses sanguinaires exécutants ; nous nous levons ensemble pour affronter sans peur les maitres du crime et de l’horreur tout les traitres à notre nation». Mieux, où qu’ils soient, d’où qu’ils complotent, ils doivent, selon lui, savoir que le Peuple du Mali est débout et marche sur le seul chemin qui est désormais, légitime le plus beau et le plus grand de ses combats « celui de la paix, celui de sa paix ». Il a appelé, enfin, les Maliens de se donner la main pour faire face à ces bandits sans foi ni loi.
Pour Younouss Hamèye Dicko, Porte-parole de la mouvance présidentielle, c’était un jour de deuil et de « gloire ». De gloire en ce que le Mali s’est levé et ne s’assiéra plus jamais avant le retour de la paix définitive. Ses condamnations de ce crime ont été suivies des reconnaissances de la CMP à l’endroit du Président de la République et son gouvernement pour la diligence dans la prise en charge de cette crise. Il s’est, cependant, inquiété de l’ampleur des attaques 18 mois après la signature de l’accord pour la paix. Il a appelé le gouvernement à doter les forces de défense des moyens pour qu’elles puissent faire effectivement face à leurs missions.
A l’endroit de la communauté internationale Younouss Hamèye Dicko a sollicité un « soutien loyale et sincère » à notre pays. Pour un Mali qui « vivra debout et vaincra », il a, enfin, demandé aux forces vives de la nation de se mobiliser pour combattre tous ensemble ces actes barbares dignes d’un autre âge.
En somme, la cérémonie a pris fin par des prières formulées par les leaders religieux au pied du monument la Colombe de la paix. Tout un symbole !
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT